Depuis son apparition sur terre, les plantes ont toujours fait partie de l'alimentation humaine puisqu'il n'est physiologiquement pas possible pour l'homme de se nourrir exclusivement de produits d'origine animale. Mais Hippocrate préconisait déjà il ya 2 500 ans: « Que ton aliment soit ton remède. ».
En complément d'une approche nutritionnelle fondamentale, l'être humain a donc très probablement su très tôt utiliser, sous diverses formes, des plantes spécifiques pour soigner les maladies.
Les débuts de la phytothérapie
La médecine par les plantes se développa au fil des siècles et des cultures. Les plus anciennes traces écrites remontent à la Chine, à l'Inde, à la Mésopotamie et à l'Égypte. Le papyrus Ebers, daté de 1600 ans avant notre ère, décrit, outre les méthodes de diagnostic, environ 800 préparations à base de plantes et de minéraux.
La thérapeutique grecque se développa avec Hippocrate, descendant du dieu Asclépios, qui fonda la "théorie des humeurs". Selon celle-ci, le corps renferme quatre humeurs (sang, pituite, bile et atrabile) correspondant aux quatre éléments (terre, feu, eau et air). Cette Théorie influencera les conceptions de l'Occident pendant plus de deux millénaires. Théophraste, considéré comme le père de la botanique, rédigea au IV'" siècle av. J.C. l'Histoire des plantes, où il présente les propriétés de plusieurs centaines de végétaux.
La période romaine est dominée par Pline l'Ancien, auteur d'une Histoire naturelle en près de quarante volumes; Dioscoride, médecin grec de l'armée de Néron, dont l'ouvrage De matelia medica (Sur la matière médicale), répertoriant environ 600 plantes, restera une référence jusqu'à une époque récente; et Galien, célèbre médecin exerçant à Rome, qui développa el systématisa la fabrication des médicaments à base de végétaux.
La médecine arabe permit aux connaissances antiques de survivre au déclin de l'Empire romain. Elle fit connaître à l'Occident diverses plantes orientales, dont de nombreuses épices, ainsi que la distillation, l'emploi de l'alcool et la préparation de sirops à base de sucre de canne, Le Perse Avicenne, vers l'an mille, rédigea le Canon de la médecine qui influença pendant des siècles la médecine européenne.
La médecine médiévale se développa en Europe dans les abbayes, dont l'un des rôles était de soigner la population. Dans ce but furent établis les jardins de plantes médicinales qui fournissaient en matières premières les hôpitaux des monastères. Le capitulaire De Villis promulgué par Charlemagne en 812 donne une liste précise des végétaux qui devaient être obligatoirement cultivés à des fins médicinales, textiles et tinctoriales. Hildegarde de Bingen, abbesse d'un couvent de bénédictines, écrivit au début du XIIe siècle plusieurs ouvrages sur les plantes et la thérapeutique, où elle fait montre de conceptions étonnamment modernes pour l'époque. Bientôt furent créées les premières facultés de médecine ouvertes aux laïcs, dont les plus célèbres furent les écoles de Montpellier, de Padoue et, surtout, de Salerne, au sud de Naples.
Dès le Moyen Âge, un clivage profond se produisit entre médecine populaire et médecine savante. La première utilisait les "simples" ainsi nommés car les plantes étaient employées individuellement, en général sous forme de tisanes. À l'opposé, la seconde, destinée aux riches, préférait des mixtures souvent alambiquées, comme la célèbre « thériaque » , réunissant près de 60 végétaux différents. De tels mélanges complexes, symbole d'un statut social élevé, n'étaient pas à la portée du commun des mortels, car ils demandaient des connaissances précises pour les réaliser et les ingrédients en étaient souvent d'origine exotique, donc chers et inaccessibles pour la plupart.
La Peste noire du milieu du XIVe siècle, dont mourut le tiers de la population européenne, remit en question l'antique « théorie des humeurs ». Paracelse, la récusant, se tourna vers l'astrologie, l'alchimie et la « théorie des signatures » qui voulait que chaque plante indique par un signe les propriétés qu'elle possède ou l'organe qu'elle soigne. Ainsi, la ficaire, une petite renoncule dont les racines portent des renflements bien visibles, était, elle efficace contre les hémorroïdes. La reine-des-prés ainsi que la saule, qui poussent toutes deux les pieds dans l'eau, permettaient de soigner les maux liés à l'humidité. Et l'on pouvait voir avec le millepertuis une double expression du pouvoir curatif de la plante dans la couleur des fleurs, jaune vif comme un soleil ardent, et dans le rouge de leur suc qui évoque la peau brûlée par ses rayons...
La première Pharmacopée à être dotée d'un statut officiel fut le Nuovo receptario publié à Florence en 1498 par les apothicaires et les médecins de la ville. Deux siècles plus tard, Nicolas Lémery fit paraître son Traité universel des drogues simples qui faisait le point des connaissances de son temps sur les plantes médicinales et connut un tel succès qu'on dut le rééditer huit fois.
L'esprit scientifique qui se développa au cours du siècle des Lumières s'appliqua également à la phytothérapie que l'on tenta de rationaliser. Au début du XIXe siècle, on parvint à isoler la morphine de l'opium, la strychnine de la noix vomique et la quinine de l'écorce de quinquina. La notion de principe actif et le développement de la chimie organique, qui permit dans de nombreux cas de synthétiser les substances considérées comme responsables de l'activité des végétaux, bouleversèrent rapidement la médecine par les plantes. Les principes isolés présentaient l'avantage d'être facilement dosables, d'agir de façon énergique et de pouvoir être produits en grande quantité. Ainsi se développa la puissante industrie pharmaceutique, tandis que les plantes médicinales, jugées peu actives et peu fiables, étaient écartées de la thérapeutique en place. Il fallut cependant constater que les principes actifs isolés et les molécules de synthèse provoquaient des effets secondaires que n'avait habituellement pas le végétal utilisé dans son intégrité.
Certains médecins étudièrent scientifiquement les plantes médicinales et s'employèrent à les réhabiliter. François-Joseph Cazin publia fin 1847 son Traité pratique et raisonné des plantes médicinales indigènes, qui resta longtemps la bible des phytothérapeutes. H. Cazin, son fils et successeur, augmenta les dernières éditions de cet ouvrage. Chef de file de l'École phytothérapique française de la première moitié du XXe siècle, Henri Leclerc sut donner à la médecine par les plantes une base scientifique sérieuse et irréfutable. Il est l'auteur de plusieurs traités dont un Précis de phytothérapie, toujours d'actualité. Plus récemment, Jean Valnet se consacra à l'étude et à la vulgarisation de la phytothérapie et de l'aromathérapie. Il publia de 1964 à 1972 plusieurs ouvrages largement diffusés et toujours régulièrement réédités.
Depuis un peu plus d'un siècle, à côté de la phytothérapie proprement dite, plusieurs formes nouvelles d'utilisation des plantes à des fins médicinales ont vu le jour et pris plus ou moins d'ampleur.
L'aromathérapie utilise les huiles-essentielles distillées des plantes. Particulièrement efficace en cas de maladies infectieuses, cette médecine aromatique est pratiquée avec succès pour résoudre de très nombreux problèmes de santé. Recherches et expérimentations se multiplient, apportant chaque jour de nouvelles indications thérapeutiques des huiles essentielles. Mais il est nécessaire d'être prudent et précis, car un mauvais usage de ces substances extrêmement concentrées peut se montrer très dangereux. En particulier, nombre d'entre elles sont en effet caustiques ou neurotoxiques. L'aromathérapie se place au carrefour de la phytothérapie et du médicament de synthèse puisqu'elle emploie des substances complexes tirées des plantes mais ayant subi un processus de purification et de modification physico-chimique. Notons que les végétaux renferment à la base des essences aromatiques: le terme d' « huiles essentielles » devrait être réservé aux substances extraites de la plante par distillation, et dont la composition s'avère sensiblement différente de celle de l'essence correspondante.
L'homéopathie, créée par Samuel Hahnemann à la fin du XVIIIe siècle, a largement fait parler d'elle. Controversée par certains car son mode de fonctionnement reste inconnu, elle compte néanmoins à son actif d'innombrables succès, y compris sur les enfants et les animaux. Mais n'oublions pas que c'est également le cas des placebos. En effet, et fort heureusement, le processus d'auto guérison existe autant chez l'enfant que chez l'animal et complique à plaisir l'étude d'un effet supposé «spécifique » à un remède - sans parler des phénomènes liés à l'empathie, à prendre fondamentalement en compte dans les relations à l'enfant ou à l'animal...
Bien qu'elle utilise également des éléments animaux et minéraux, l'homéopathie se base avant tout sur les plantes. La macération de végétaux dans de l'alcool donne des teintures mères qui seront ultérieurement diluées à plusieurs-reprises dans de l'eau. Cette dernière, qui au delà d'une certaine dilution ne contient plus de molécule du produit de départ, sert à imprégner les granules que le patient avale.
La balnéothérapie de l'abbé Kneipp fut très en vogue au XIXe siècle. Elle consiste, en particulier, à verser des extraits de plantes dans des bains chauds. Elle se révèle excellente pour les maladies de peau, les rhumatismes, les refroidissements, l'excitation, l'insomnie et divers troubles nerveux.
Les élixirs floraux, mis au point par le D'Edward Bach en Angleterre, au début du XXe siècle, permettent de traiter avant tout l'état émotionnel du patient afin de l'aider à retrouver son équilibre psychique. Selon sa théorie, les fleurs des plantes sélectionnées transmettent leurs qualités à l'eau sur laquelle on les met à flotter, en exposant l'ensemble au soleil. Les extraits ainsi obtenus sont ensuite stabilisés par de l'alcool. On connaît habituellement ces remèdes sous le nom de «fleurs de Bach».
La médecine anthroposophique est née vers 1920 des travaux de Rudolf Steiner. Dans sa conception, le système nerveux de l'homme correspond aux racines de la plante, la respiration et le système circulatoire aux feuilles, les membres et le métabolisme aux fleurs et aux fruits. Les qualités thérapeutiques des végétaux s'expriment par leur forme, leur couleur, leur habitat ou d'autres critères observables. Récoltés en fonction des saisons et des phases de la lune, ils sont travaillés de façon élaborée pour préparer des remèdes qui visent à recréer le lien spirituel entre l'homme et la nature.
La gemmothérapie provient des travaux du Dr Henry, médecin belge, qui remarqua, dès 1970, que le tissu embryonnaire des bourgeons et des jeunes pousses regroupe de façon concentrée toute l'information concernant les caractéristiques du végétal, dont les divers principes actifs de la plante, accompagnés de substances spécifiques. Cette méthode de soins consiste à utiliser, à des fins curatives, des macérât glycérinés de bourgeons frais d'une vingtaine de plantes ligneuses. Parmi les plus employées figurent, en particulier, le cassis, le pin et le figuier. Les bourgeons fraîchement cueillis sont soumis à l'action extractive de l'eau, de l'alcool et de la glycérine. L'eau dissout les minéraux, les vitamines hydrosolubles, les flavonoïdes et les tanins. L'alcool extrait les alcaloïdes, les glucosides, les vitamines liposolubles, les essences et les acides gras. La glycérine extrait certaines essences, les phénols et les gommes, et stabilise le mélange. Les bourgeons de macérât glycérinés purs sont vendus en magasins diététiques ou en pharmacie sous forme non remboursable, comme les autres produits de la phytothérapie. En dilution homéopathique à la première décimale, officiellement agréée, ils sont vendus en pharmacie et remboursés.
La phytothérapie est une façon de mettre à profit les propriétés médicinales des végétaux en utilisant les plantes sous forme de préparations dites « galéniques » (d'après Galien, médecin grec du XXe siècle de notre ère), afin de soigner ou de prévenir les maladies. Les préparations galéniques mettent à la disposition de l'organisme des ensembles complexes de principes actifs, sans que l'on sache toujours précisément quelles molécules sont ainsi extraites d'une plante ou d'un ensemble de plantes. Les plus connues sont les tisanes (infusion, décoction, macération), mais on emploie aussi d'autres formes liquides (teinture, alcoolature, alcoolat, hydrolat), ainsi que des poudres obtenues par pulvérisation, cryobroyage, nébulisat ou autres méthodes (le plus souvent utilisées en comprimés ou en gélules), des suspensions intégrales de plantes fraîches (SIPF), des extraits de plantes fraîches standardisés (EPS), des sirops, des suppositoires, etc. Notons que les préparations traditionnelles (infusion, décoction) obligeaient l'utilisateur à avoir un rapport avec la plante elle-même. Ce n'était déjà plus le cas des poudres, ce l'est encore moins des comprimés ou des gélules. Gélule de plante ou d'antibiotique? Seul l'emballage l'indiquera...En quelque sorte, les nouvelles formes d'utilisation des plantes médicinales éloignent l'homme du végétal.
La phytothérapie telle qu'on la pratique habituellement est une médecine symptomatique qui traite les maladies déclarées, mais ne s'intéresse pas nécessairement à leurs causes. La principale différence avec la médecine occidentale moderne, basée sur les médicaments chimiques, réside dans l'utilisation de la plante entière plutôt que de principes actifs purs, tirés de plantes ou produits par synthèse. L'action curative est généralement plus lente, mais elle est habituellement dénuée d'effets secondaires, du moins si les remèdes sont utilisés de façon adéquate. En utilisant la plante entière, ou « totum », l'ensemble des substances contenues dans celle-ci agit sur le patient. Il semble que les molécules entourant, au sein du végétal, le principe actif lui-même, jouent un rôle important pour en optimiser les effets sans brusquer l'organisme. D'ailleurs, dans bien des cas, on ne sait pas avec précision comment agit la plante et il est impossible de définir clairement un principe actif unique. En fait, si l'on se montre sensible à l'utilisation de la plante entière et non d'une seule substance douée d'une action particulière, le sens et les causes de la maladie peuvent paraître aussi importants que le traitement de celle-ci. La phytothérapie peut permettre d'aller au-delà de la médecine symptomatique.
Les végétaux actuellement utilisés en Europe pour soigner sont d'origines variées. Le groupe de base est formé de nos plantes indigènes, connues depuis la nuit des temps et faciles à se procurer car spontanées dans les bois, les prés, au bord des chemins, etc. Ce sont elles que privilégie la médecine populaire. S'y sont ajoutés, depuis l'Antiquité, divers végétaux exotiques, telles certaines épices originaires d'Asie ou l'aloès venu d'Afrique. Ce processus d'introduction se développa grandement par l'intermédiaire des marchands arabes. Les croisades puis les lointaines explorations contribuèrent à mettre en contact l'Orient et l'Occident. La découverte des Amériques permît à de nombreuses plantes nouvelles, telle quinquina, de pénétrer dans la pharmacopée du Vieux Continent. Certaines, comme le chocolat et le tabac, allèrent même bouleverser le mode de vie occidental. Au cours du XXe siècle, et surtout depuis 1970, deux médecines asiatiques traditionnelles ont été source d'introduction de nouveaux végétaux.
La médecine ayurvédique d'Inde, vieille de plusieurs millénaires, a répertorié quelques 3000 plantes, dont plus du tiers sont couramment utilisées. Ses principes reposent sur les cinq éléments (air, terre, eau, feu et éther) et sur les trois forces dynamiques, ou dosha (vatta, pitta et kapha), qu'il faut rééquilibrer pour combattre la maladie. Elle nous a fait connaître, par exemple, la rauwolfia et le gotu kola.
La médecine chinoise, quant à elle, est surtout pratiquée par des spécialistes et peu d'éléments de sa pharmacopée sont connus de tous. L'exception qui confirme la règle est le ginseng. Les principes de la médecine chinoise sont l'opposition entre le yin et le yang, les cinq éléments (eau, bois, feu, terre et métal) représentant autant de phases de transformation, et l'énergie vitale, ou qi. Les organes du corps sont en relation avec ces différents composants.
Les remèdes végétaux des indiens d'Amérique du Nord étaient connus et utilisés depuis le XIXe siècle par les colons blancs, mais leur introduction en Europe est récente. Ainsi utilisons-nous désormais l'échinacéa, le caulophyllum, la cimicifuga et l'hydrastis.
Depuis quelques années, l'exploration des plantes médicinales des divers continents a été entreprise de manière systématique. L' Amazonie nous a ainsi offert le guarana, le paraguay, le maté, l'Afrique orientale, le prunier d'Afrique, et l'Afrique du Sud, la griffe du diable.
De grandes firmes pharmaceutiques, des universités et d'autres organismes paient des botanistes et des pharmacologues pour recenser les usages traditionnels de tous les végétaux possibles en questionnant les populations et, en particulier, les guérisseurs. Les plantes sont ensuite analysées à la recherche de principes actifs, que l'on tentera ensuite de synthétiser. Il ne restera plus qu'à déposer un brevet et à commercialiser le nouveau médicament pour que l'opération soit fructueuse. Mais le cas se produit si rarement que cette approche est maintenant largement remise en question: elle est, notamment, concurrencée par la méthode dite de « chimie combinatoire». Ce procédé de synthèse, en assemblant successivement diverses « briques» chimiques aboutit à de vastes gammes de molécules différentes. Ces dernières peuvent ensuite être soumises à une batterie de tests afin d'en déterminer l'éventuel potentiel thérapeutique. Il importe de noter qu'il s'agit là, dans l'ensemble, de molécules totalement étrangères au monde vivant: leur évaluation toxicologique et leur impact sur l'environnement représentent donc un important défi.
Bien sûr, tout ceci profite avant tout aux détenteurs des brevets, et si l'aboutissement de cette démarche peut soulager quelques-uns des nombreux maux dont souffrent les Occidentaux, les populations locales à la source de ces découvertes n'en bénéficieront pas ou risquent de voir leur mode de vie profondément altéré par l'argent qu'elles recevraient dans le plus « juste des cas»... Certains peuples natifs et diverses organisations non gouvernementales s'efforcent de mettre sur pied une réglementation permettant d'éviter le pillage des savoirs traditionnels. D'autres cherchent à inciter les pouvoirs publics à étudier les remèdes indigènes non pas comme source de molécules, mais bien en ce qu'ils ont de directement efficace. Ainsi pourrait-on «valider» certaines pratiques traditionnelles, en cerner les risques et les limites, en améliorer peut-être la qualité et l'efficacité: tout cela profiterait directement au plus grand nombre, dans une optique de santé publique détachée du « business international».
Un nombre croissant de remèdes végétaux est disponible sur le marché et ces derniers doivent être évalués. Par ailleurs, le développement sans précédent de l'automédication a entraîné quelques accidents avec des plantes apparemment aussi bénignes que le séneçon ou la germandrée petit chêne, et d'autres, plus exotiques, tels l'éphèdre ou le kava-kava. En même temps que grandit l'intérêt populaire pour la médecine par les plantes, se développe, dans les milieux scientifiques, un curieux phénomène de suspicion générale envers les végétaux.
Par définition, les plantes médicinales possèdent des effets sur l'organisme qui sont loin d'être bénins. Si elles sont prises en excès ou mal à propos, il est normal de s'attendre à ce qu'elles-risquent de provoquer des dérèglements physiologiques: c'est d'ailleurs le cas de la plupart des substances actives, et les médicaments de synthèse apportent tous les jours la preuve de leurs nombreux effets secondaires. Il est étonnant qu'ils n'émeuvent d'ailleurs jamais autant que lorsque des plantes sont en cause. Peut-être parce que l'inconscient collectif pense que ce qui est « naturel» ne saurait être dangereux. On rencontre pourtant dans les règnes végétal et animal des substances d'une toxicité foudroyante, par exemple la ricine, l'abrine ou la palytoxine.
Vouloir éviter les problèmes et rationaliser l'usage des plantes part certainement d'une bonne intention, mais il importe de rester conscient que le « risque zéro» n'existe pas, L'interdiction pure et simple ne s'est jamais révélée, en quelque domaine que ce soit, une solution optimale mais un pis-aller. L'information, l'éducation et la formation du public restent les seuls moyens véritables de minimiser les dangers existants, Mais ceci nécessite une certaine conception des choses qui n'est pas toujours celle des décideurs. On peut parfois se demander dans quelle mesure les « simples» représentent réellement un péril pour la santé publique ou bien, plutôt, une menace pour les profits des industriels du médicament.
L'importance qu'ont récemment prises les plantes médicinales (3 à 5 % des patients utilisent les plantes comme traitement principal) a entraîné des réactions de l'industrie chimique qui craint, à juste titre, de perdre des parts de marché, Ainsi, le lobby pharmaceutique a-t-il réussi à discréditer le millepertuis auprès des médecins, Réputée comme antidépresseur, aux propriétés confirmées par de nombreux tests cliniques, cette plante commune est, de plus, dénuée des effets secondaires de ses concurrents de synthèse. En Allemagne, on l'apprécie énormément : 66 millions d'unités de spécialités à base de millepertuis y ont été vendues en 1994 pour le traitement des dépressions légères ou modérées. Il y avait de quoi faire peur: le 1er mars 2000, l'Agence Française de sécurité sanitaire des produits de santé (AFSSAPS) publiait un communiqué mettant en garde les médecins contre l'usage du millepertuis, car il diminuerait l'effet d'autres médicaments pris simultanément, tels la digoxine (contre les maladies cardiaques), la théophylline (contre l'asthme), les antirétroviraux et les contraceptifs oraux, en activant leur élimination par le foie, On peut toutefois n'être ni cardiaque, ni asthmatique, ni sidéen, et préférer le préservatif à la pilule. Mais il n'y a en fait aucun lieu d'être surpris, comme le montrent clairement les notices de la plupart des médicaments: toute substance active présente obligatoirement des risques d'interactions avec d'autres. Pourquoi donc se montrer infiniment plus sévère envers les plantes qu'avec les médicaments de synthèse, quand on sait qu'en France près de 18 000 personnes décèdent chaque année suite aux effets secondaires des médicaments?
De même la stevia, un remarquable édulcorant naturel, est vue d'un très mauvais œil tant par le puissant lobby sucrier que par les producteurs d'édulcorants de synthèse (aspartarne, acésulfame et autres saccharines), Sous le prétexte que son innocuité absolue n'a pu être prouvée et que l'on a mis en évidence « l'activité mutagène de certains métabolites du stéviol formés in vitro par des microsomes hépatiques humains » (Bruneton), la stevia a été interdite par la FDA (Food and Drug Administration) aux États-Unis, elle ne figure pas sur la liste des additifs agréés par l'Union Européenne. Alors qu'une analyse indépendante de l'ensemble des données disponibles sur la stevia, publiée en 2004, se termine par ces mots: « En conclusion, la stevia et le stévioside sont inoffensifs lorsqu'on les emploie comme édulcorant. Ils conviennent aux diabétiques, aux personnes atteintes de candidose et de phénylcétonurie, ainsi qu'aux obèses désireux de perdre du poids en évitant l'ingestion de produits contenant du sucre. Aucune réaction allergique ne semble se manifester» Malgré cela, la stevia reste interdite en France - tandis que sa vente est totalement libre en Suisse, par exemple.
C'est apparemment avec de meilleurs motifs que toutes les plantes renfermant des alcaloïdes pyrrolizidiniques, toxiques pour le foie, sont mises à l'index. Quelques rares problèmes sont survenus avec le séneçon, la consoude et le tussilage, mais tous sont clairement dus à des abus, Une utilisation normale de ces plantes reste sans danger. Comme le disait fort justement Paracelse au XVIe siècle: "Toutes les substances sont des poisons, seule la dose juste permet de distinguer un médicament d'un poison." On va même actuellement jusqu'à penser que l'organisme a besoin, pour se renforcer, d'être régulièrement exposé à de petites doses de produits toxiques. Les systèmes enzymatiques de détoxification doivent être stimulés: des études en cours montrent, en effet, des parallèles avec le système immunitaire. Or, les molécules hépatotoxiques contenues dans les Boraginacées (consoude, bourrache, héliotrope, etc.) et les Astéracées (pétasite, séneçon, tussilage) sont présentes en quantités très variables suivant les espèces. Il est vrai que l'héliotrope d'Europe et certains séneçons exotiques présentent un réel danger du fait de leur teneur importante en pyrrolizidines. Mais consoude, bourrache et pulmonaire, ainsi que les variétés européennes de tussilage, n'en contiennent que très peu. D'ailleurs, ces plantes entrent depuis des siècles dans l'alimentation humaine sans que des problèmes aient été signalés dans le cadre d'une consommation normale. La bourrache est toujours couramment cultivée et vendue comme légume sur les marchés espagnols et les Anglo-Saxons mangent fréquemment les feuilles de consoude, extrêmement riches en protéines complètes, en vitamines et en minéraux: une étude de l'Henry Doubleday Research Association a d'ailleurs conclu à l'innocuité d'un tel comportement. Les victimes de la consoude ont été intoxiquées (syndrome veino-occlusif) à la suite d'une "consommation régulière et prolongée (pendant plusieurs mois) d'infusions ou de capsules de consoude (Bruneton).
Aujourd'hui, l'AFSSAPS a réuni plusieurs plantes sur la liste des plantes médicinales dont l'évaluation bénéfice-risque est jugée négative et qui, de ce fait, risquent d'être interdites comme l'est actuellement la germandrée petit chêne. Parmi celles-ci figure la berce, accusée de renfermer des furanocoumarines qui sont potentiellement photosensibilisantes, mais le zeste de citron en est tout aussi riche et personne ne s'en inquiète pour autant... Faudrait-il prohiber les cakes et les boissons aromatisées à l'extrait de citron? Le céleri en contient lui aussi d'importantes quantités. La berce, cousine de ce dernier, est d'ailleurs un légume consommé depuis des siècles, notamment en Pologne où elle constitue l'ingrédient traditionnel principal du plat national, le bortsch.
Toutes ces interdictions se font au nom du « principe de précaution», afin de préserver la santé publique. L'intention est fort louable, mais on se demande pourquoi les végétaux sont traités avec infiniment plus de sévérité que les médicaments de synthèse (dont la plupart entraînent des effets secondaires et des interactions médicamenteuses), les vaccins (cause parfois de regrettables accidents) et les produits phytosanitaires (notoirement nocifs). Et que dire des OGM, très controversés mais pas remis officiellement en cause?
Il importe donc de bien mettre les choses en perspective: fumer, boire de l'alcool ou simplement conduire reste infiniment plus risqué que de se soigner par les plantes. D'ailleurs, pour vérifier si ces dernières sont aussi dangereuses que certains cherchent à le faire croire, il suffit de consulter les statistiques d'intoxications par les végétaux des centres antipoison: si les alertes sont relativement nombreuses (dues en particulier à des enfants ayant ingéré «des baies» sauvages), les symptômes alarmants sont remarquablement peu fréquents et les cas graves extrêmement rares, Et si l'on refusait de manger des aliments simplement parce qu'ils contiennent une substance toxique, il faudrait en éliminer un grand nombre : le céleri et le zeste d'orange ou de citron sont, nous l'avons vu, potentiellement allergisants ; le pamplemousse diminue l'élimination par le foie des substances actives et potentialise donc les médicaments mais aussi les substances toxiques; à l'inverse, le chou, le radis noir et la caféine réduisent l'action des médicaments...de la même façon que le millepertuis que l'on a mis, lui, sur la sellette; l'éternelle pomme de terre renferme toujours des traces de solanine, un glucoalcaloïde toxique; suivant la variété, les haricots verts crus peuvent être riches en phaséoline, une lectine; la fraise est connue pour provoquer des allergies; l'épinard contient des oxalates irritants et doit être formellement déconseillé aux rhumatisants, aux arthritiques, aux hépatiques et aux malades rénaux; les grands amateurs d'extrait de réglisse, fréquemment consommé sous forme de friandise, courent des risques d'hypertension artérielle.
De nombreuses plantes médicinales sont déconseillées à la femme enceinte. Mais lui recommande-t-on de se méfier du café? Et l'empêche-t-on de fumer alors que les effets du tabac sur le fœtus sont parfaitement connus?
En avril 2002, des chercheurs mirent en évidence la présence quasi systématique d'un puissant neurotoxique dans les féculents cuits à haute température, l'acrylamide, ultérieurement reconnu comme étant également cancérigène. Après quelques jours de gros titres, qui se souvient maintenant de cette affaire? Personne n'a exigé la mise hors la loi des frites et des pâtisseries, et chacun continue d'avaler quotidiennement des doses significatives d'acrylamide ...
Alors, faudrait-il tout interdire au nom du fameux « principe de précaution » ? Ou, plus simplement, dans le respect de la liberté de chacun, ne vaudrait-il pas mieux informer le consommateur des risques encourus? Ne serait-il pas judicieux de développer des professions qui connaissent parfaitement les plantes et servent d'intermédiaires entre ces dernières et leurs utilisateurs. Notons aussi que les technologies modernes, qui ont entraîné un regain d'intérêt de la part des phytochimistes pour les plantes médicinales, permettent des analyses de plus en plus fines, et donc la découverte de nombreuses substances actives nouvelles. Mais, si certains végétaux ont été étudiés en profondeur, d'autres ont été totalement négligés, Les résultats doivent donc être interprétés: il est possible de déceler une myriade de molécules dans chaque plante et, à l'inverse, ce n'est pas parce qu'aucune donnée n'a été publiée sur tel végétal qu'il ne contient rien d'intéressant. Par ailleurs, la substance majoritaire est rarement la plus importante quant aux effets, Et l'on sait désormais que, la plupart du temps, ces derniers sont dus non pas à une molécule unique mais à un ensemble de principes agissant en synergie, Ainsi, l'hypéricine du millepertuis, les valépotriates de la valériane ou les ginsénosides du ginseng, que l'on a longtemps supposés responsables de l'activité de ces plantes, ne s'expliquent-ils pas entièrement. Ils restent néanmoins des traceurs permettant de comparer aisément des lots différents d'une espèce donnée.
En France, la vente des plantes médicinales est longtemps restée libre, puis elle fut confiée aux herboristes, dont le diplôme fut supprimé en 1941 sous le régime de Vichy et jamais rétabli .. Depuis, la vente des plantes médicinales est devenue le monopole des pharmaciens. D'après le décret n° 79-480 du 15 juin 1979, seules 34 plantes sont restées en vente libre dans tout commerce, à condition qu'aucune indication thérapeutique majeure ne soit mentionnée. Il s'agit des suivantes: bardane, bouillon blanc, bourrache, bruyère, camomille, queues de cerise, chiendent, cynorrhodon (faux-fruit de l'églantier), eucalyptus, frêne, gentiane, guimauve, hibiscus, houblon, lavande, lierre terrestre, matricaire, mauve , mélisse, menthe, ményanthe, olivier, oranger, ortie blanche, pariétaire, pensée sauvage, bourgeons de pin, reine-des-prés, feuilles de ronce, pétales de rose, sureau, tilleul, verveine et violette. Ces plantes ne peuvent être vendues mélangées entre elles ou avec d'autres, à l'exception des 7 plantes suivantes: camomille, cynorrhodon, hibiscus, menthe, oranger, tilleul et verveine. Remarquons que, dans d'autres pays de l'Union Européenne, le monopole des pharmaciens est nettement moins important: par exemple, 360 plantes sont en vente libre en Belgique et 200 en Italie.
Par ailleurs, une centaine d'autres végétaux sont tolérés dans les rayons des plantes médicinales s'ils sont à usage condimentaire, aromatique ou cosmétique. Ainsi, le thym et le romarin, qui ne figurent pas dans la liste des plantes en vente libre mais qui sont des aromates, en font partie. Les plantes en vente libre doivent être conditionnées « en l'état», c'est-à-dire qu'elles ne peuvent pas être transformées, afin qu'on ne les assimile pas à des médicaments.
En 1985, un avis aux fabricants concernant les médicaments à base de plantes a été publié au Bulletin officiel du ministère de la Santé. Une première révision a eu lieu en 1990, puis une seconde en 1997. Il porte aujourd'hui sur environ 200 végétaux. Ces médicaments sont produits par des laboratoires autorisés par l'AFSSAPS. Par application de la directive européenne sur les compléments alimentaires, un projet d'arrêté et de décret a été proposé par l'AFSSAPS en 2005 afin de libérer un certain nombre de plantes inscrites à la Pharmacopée (à priori 145, ce qui représenterait un progrès appréciable).
Reste à attendre le décret du ministère de la Santé qui permettra à ces plantes médicinales de sortir du monopole des pharmaciens. Les compléments alimentaires sont définis en France comme des "produits destinés à être ingérés en complément de l''alimentation courante afin de pallier l'insuffisance réelle ou supposée des apports journaliers". Pour l'Europe, il s'agit de denrées alimentaires constituant une source concentrée de nutriments (vitamines, minéraux, oligoéléments, acides gras), commercialisés sous forme de doses, et dont l'objectif est d'en optimiser l'apport dans un régime alimentaire normal. Les ingrédients doivent faire partie d'une liste positive, c'est-à-dire d'éléments autorisés.
Les compléments alimentaires ne doivent pas prétendre à des propriétés thérapeutiques, sinon il s'agirait de médicaments - ce qui n'est pas sans ambiguïté puisqu'ils possèdent manifestement une action sur l'organisme, La situation actuelle ne manque d'ailleurs pas de contradictions: ainsi, la badiane" est-elle interdite par l'AFSSAPS à la vente en pharmacie (26 novembre 2001), car la Pharmacopée française ne dispose pas des tests pour distinguer la badiane de Chine, inoffensive, de la badiane du Japon, toxique. En revanche, elle est en vente libre dans les épiceries ...
Le décret du 20 mars 2006 (na 2006-352) réglemente l'utilisation des plantes dans les compléments alimentaires. Le 28 mai 2006 est parue la liste des nutriments autorisés dans lesdits compléments, mais l'arrêté fixant la Liste des plantes pouvant être employées dans les compléments alimentaires n'a pas encore été publié. Dans un pays donné, une pharmacopée est un recueil de monographies et de prescriptions générales codifiant l'ensemble des pratiques et la conformité des produits pharmaceutiques, c'est-à dire des substances utilisées dans les médicaments.
Un tel ouvrage réglementaire est destiné à être utilisé par les professionnels de santé. La pharmacopée définit, notamment, les critères de pureté des matières premières ou des préparations entrant dans la fabrication des médicaments et les méthodes d'analyses à utiliser pour en assurer le contrôle. Elle est régulièrement mise à jour. Dans les pays membres de l'Union européenne s'appliquent les normes de la Pharmacopée européenne, Cette dernière est complétée, pour certains États, par des Pharmacopées nationales, constituées de textes ne figurant pas dans la Pharmacopée européenne. La Pharmacopée française actuellement en vigueur en est à sa 10" édition. Elle a commencé à être publiée en 1983 et a été régulièrement amendée chaque année. Elle couvre les principes actifs de synthèse (d'origine chimique ou biologique), les plantes et les préparations à base de plantes (extraits, huiles essentielles, teintures), ainsi que les excipients et les souches pour préparations homéopathiques, présentés sous forme monographies.
La liste des plantes médicinales est structurées en deux parties : la Liste A, regroupant les "plantes médicinales utilisées traditionnellement", et la Liste B, composée des "plantes médicinales utilisées traditionnellement en l'état ou sous forme de préparation dont les effets indésirables potentiels sont supérieurs au bénéfice thérapeutique attendu". En 2005, la Liste A comportait 326 plantes médicinales au lieu de 454 dans la liste précédemment publiée. La Liste B en comprenait 113 au lieu de 79. En 2006, on dénombre respectivement 335 et 110 végétaux. De nouvelles plantes sont régulièrement ajoutées, mais un nombre habituellement supérieur est retiré de la liste, soit que leur usage soit tombé en désuétude, soit qu'elles ne possèdent que des indications cosmétiques ou alimentaires, ou encore qu'elle n'entre dans la fabrication d'un médicament que dans un but autre que thérapeutique (comme excipient, colorant, aromatisant).
En Allemagne, le gouvernement a mis en place, voici près de trente ans, une série de comité scientifiques ayant chacun une spécialité. La "Commission E" était consacrée à la phytothérapie. De 1978 à 1994, 360 plantes furent évaluées en se basant sur une documentation très fournie, comprenant entre autre, des analyses chimiques, des études expérimentales, pharmacologiques et toxicologiques, ainsi que des recherches cliniques et épidémiologiques. Les critères d'évaluation de la Commission E repose sur "la doctrine de la preuve absolue" en ce qui concerne l'innocuité et sur la "doctrine de la certitude raisonnable" au chapitre de l'efficacité. Ainsi, même si l'usage traditionnel d'une plante fait partie des données prises en compte par la Commission E, il n'est pas considéré comme suffisant pour prouver qu'une plante n'est pas nocive et approuver son usage. Pour obtenir une approbation, une plante doit présenter u rapport risque/bénéfice à toute épreuve.
Parmi les 380 monographies publiées par la Commission E, 126 concernent en fait des plantes "non approuvées", c'est à dire que la documentation consultée n'a pas été jugée suffisante pour justifier un usage thérapeutique efficace ou sécuritaire. En 1998, l'American Botanical Council a publié une version anglaise des monographies de la Commission E et une version « allongée» de 100 monographies a paru en 2000. Ce dernier ouvrage représente une mine d'informations sur chacune des plantes traitées. En Europe, la directive 2004/24/CE du Parlement européen portant sur l'autorisation de mise sur le marché des médicaments complète le droit national des États membres, différent dans chaque pays. L'administration responsable est l'Agence européenne pour l'évaluation des médicaments, créée à Londres en 1993. Deux groupes de végétaux sont pris en compte. Il s'agit, d'une part, de ceux dont l'activité a été scientifiquement prouvée par des études cliniques validées. L'ESCOP (European Scient~Rc Cooperative on Phytotherapy) établit depuis 1989 des standards pour la médecine par les plantes. Son comité scientifique est composé d'experts issus
des pays membres et compte des médecins, des phytothérapeutes, des spécialistes de la pharmacognosie et de la réglementation, Ce panel international effectue une revue approfondie de l'ensemble des données scientifiques portant sur l'innocuité, la pharmacologie et l'efficacité des plantes. Il a publié un recueil de 80 monographies, dont la 2e édition date de 2003,
D'autre part, on reconnaît à l'échelon européen des plantes médicinales d'usage traditionnel, dont l'action n'a pas encore été suffisamment démontrée - ce qui ne les empêche d'ailleurs pas d'être souvent tout aussi efficaces que les précédentes.
Au niveau mondial, c'est en 1986, à Tokyo, au cours de la 4" Conférence internationale des instances réglementaires sur les médicaments (ClIRM), que l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a été mandatée pour établir des spécifications internationales sur les plantes médicinales les plus utilisées. Les lignes directrices d'évaluation ont étè adoptées.au cours de la 6eme conférence qui s'est tenue à Ottawa en 1991. C'est au WHO Collaborating Center for Traditional Medicine de l'Université de l'Illinois, à Chicago, qu'a été confié le soin de préparer les monographies, Les experts de ce centre ont effectué une revue systématique de la recherche scientifique publiée entre 1975 et 1995. Ils ont aussi consulté de nombreux livres de référence, incluant les pharmacopées de plusieurs pays. Les monographies de l'OMS ont été publiées en trois parties, tout d'abord en 1999, puis en 2002 et enfin en 2006. Très complètes, elles présentent la particularité de mentionner les indications confirmées par des études cliniques, par les médecines et les pharmacopées traditionnelles et celles, non confirmées par des recherches, qui relèvent d'un usage populaire.
Tester l'efficacité médicinale d'une plante est un long processus Il faut tout d'abord l'analyser pour tenter d'en déterminer les principes actifs. Puis vient l'expérimentation «en éprouvette » (ln vitro) et animale (ln VIVO), afin d'en estimer tant les effets que l'innocuité. On recherche les symptômes qui pourraient apparaître en cas d'utilisation prolongée - effets cancérigènes ou action sur l'embryon pendant la grossesse, réactions allergiques ...
Si tout se passe bien, on procède alors à l'étude clinique sur l'homme, en commençant par des personnes saines qui se portent volontaires. On peut ainsi déceler des effets secondaires indésirables. La disponibilité des substances actives dans l'organisme et leur élimination sont observées. Ensuite, on procède aux essais sur les individus atteints de la maladie correspondant à la cible supposée pour le principe actif déterminé. On contrôle ainsi l'activité du remède.
Si les essais sont concluants vient alors la phase de tests à grande échelle portant sur plusieurs milliers de patients. En cas de succès, l'autorisation de mise sur le marché (AMM) peut être accordée. Le ministère de la Santé a établi une liste de 195 plantes pour lesquelles la procédure d'AMM est dite «allégée ». Il s'agit de végétaux réputés propriétés sont largement reconnues et évaluées. les médicaments préparés à partir de ces plantes ne sont pas soumis à tous les essais précédemment décrits. Mais la conformité à la Pharmacopée demeure exigée.
La phase finale voit la continuation des études une fois le médicament commercialisé afin de poursuivre l'évaluation d'éventuels effets secondaires. On peut, par exemple, constater une interaction avec d'autres médicaments (ce qui est en fait le cas de toutes les substances actives ... ) Ce problème ne justifierait d'ailleurs pas son retrait. L'étude la plus valable est la randomisation contrôlée et en double-aveugle, que l'on utilise afin de distinguer l'effet spécifique (que l'on espère existant) de l'effet placebo (toujours présent). Ce terme, qui signifie en latin « je plairai », désigne le fait que toute action à visée thérapeutique agit aussi d'une façon psychologique (pas nécessairement reproductible), plutôt qu'uniquement physiologique. Par ailleurs, un placebo est une substance que l'on sait dénuée d'effet spécifique relatif à la maladie considérée. Dans la randomisation en double-aveugle, on emploie un mode aléatoire de répartition des patients en deux groupes, l'un recevant le médicament, l'autre un placebo. On contrôle l'homogénéité des deux groupes (proportion des sexes, des âges, etc.). Enfin, le médecin conduisant les tests ignore tout autant que les patients quel groupe reçoit le placebo ou le médicament. Pour autant que les données obtenues soient ensuite analysées d'une manière statistiquement rigoureuse, les résultats semblent particulièrement fiables.
Suivant les cas, les plantes médicinales peuvent être cultivées ou récoltées dans la nature. Parmi les premières, citons l'ail ou le gingembre, tandis que le millepertuis, le lierre, le gattilier et l'aubépine appartiennent généralement à la seconde catégorie. L'ortie est à la fois cultivée et récoltée.
Un point important mérite d'être soulevé: à quoi sert il d'utiliser des plantes pour se soigner si elles apportent à l'organisme des résidus d'engrais et de pesticides? S'il s'agit de végétaux cultivés, il est donc préférable qu'ils l'aient été suivant les règles de l'agriculture biologique ou, mieux encore, de la biodynamie (méthode de culture basée sur les principes de l'anthroposophie). Et les plantes sauvages doivent avoir été cueillies loin de toute source de pollution. L'essor remarquable de la phytothérapie ces dernières années a provoqué une augmentation importante de la demande. Et pas seulement en Occident. Près de 80 % des habitants de notre planète n'ont pas accès à la pharmacie « moderne ».
Dans de nombreux pays, la majorité de la population, toujours croissante, a donc recours aux végétaux pour se soigner. On reconnaît, dans le monde, environ 35000 espèces de plantes médicinales, dont les deux tiers proviennent de cueillette dans la nature. Plusieurs milliers sont actuellement menacées d'extinction. Ainsi en est-il du prunier d'Afrique, dont l'écorce est employée dans les problèmes de prostate. Son exploitation abusive tue l'arbre et contribue à la déforestation. De même, la griffe du diable est en danger, car l'extraction de sa racine aux vertus anti-inflammatoires, largement appréciée contre les rhumatismes, détruit la plante. En Namibie, des projets d'exploitation durable sont en cours. Mais bien d'autres végétaux n'auront même pas cette chance ...
Le choix du mois de la cueillette répond au rythme naturel de la vie végétale. Ce moment optimal varie, évidemment, selon les espèces de plantes, mais il dépend aussi de la partie de la plante à récolter.
Le calendrier de cueillette est un simple indicatif qu'il appartient à l'amateur de plantes d'interpréter. Les feuilles de certains végétaux, comme le romarin , la pervenche ou le buis, se cueillent pratiquement toute l'année. Certaines plantes médicinales, dont la partie utilisée est la fleur, ont une floraison très éphémère (le pêcher par exemple), et il faut donc procéder à la cueillette sans tarder. D'autres, au contraire, voient leur floraison s'échelonner sur deux mois ou plus (bouillon-blanc, camomille, etc). Certains facteurs ponctuels interviennent aussi pour modifier le calendrier de cueillette: durant les années clémentes, par exemple, toute la végétation est «en avance». Certaines régions jouissant d'un climat spécialement doux et tempéré ont une végétation plus précoce et plus prolongée que les régions au climat rigoureux, où l'hiver débute vite et finit tard.
Cueillette en fonction des parties utilisées
Le bois peut se cueillir tout l'hiver.
Les racines, les tubercules, les rhizomes et les bulbes se récoltent de l'automne au printemps, c'est-à-dire après que la plante y a accumulé ses réserves et avant que ces dernières soient mobilisées
Les tiges sont cueillies en automne, quand les feuilles ne sont plus en période d'activité (douce-amère). Pour être-confites, celles de l'angélique doivent être ramassées au printemps, lorsqu'elles sont encore tendres.
Les feuilles se récoltent au moment de leur plein développement, mais avant la formation des boutons floraux qui diminuerait leur teneur en principes actifs (cassis, menthe, ortie, pissenlit).
Les sommités fleuries se cueillent au début de l'épanouissement et toujours avant la formation des graines (absinthe, ballote, hysope).
Les bourgeons sont à récolter à la fin de l'hiver ou au début du printemps, dès que la sève amorce sa montée dans les branches.
Les fruits charnus doivent être cueillis lorsqu'ils sont juste mûrs (airelle, alkékenge, nerprun, ronce).
Les semences seront récoltées à complète maturité, quand la plante commence à se dessécher un peu, ce qui peut être délicat car elles tombent en général rapidement (anis, carvi, fenouil, grérnil).
Cueillette mois par mois
Le calendrier suivant est loin d'être complet, mais il est susceptible de guider le néophyte. L'amateur de plantes reconnaîtra par la suite, très vite et très facilement, le meilleur moment pour sa cueillette.
Janvier
Noix de cyprès, gui, pulmonaire.
Février
Bourgeons: bouleau et sapin; écorces: bouleau et saule; joubarbe; mercuriale annuelle; fleurs: tussilage et violette.
Mars
Bourgeons: peuplier; écorce: chêne; racine: asaret; ;feuilles: pervenche et pissenlit;
fleurs: pervenche; rameaux: douce- amère.
Avril
Racines: valériane; feuilles: busserole et primevère; fleurs: narcisse, pêcher, primevère; fumeterre, lamier blanc, lierre terrestre.
Mai
Racines: benoîte et bistorte; turions: asperge; feuilles et fleurs: géranium Robert, lierre terrestre, pensée sauvage et pulmonaire; sommités fleuries: absinthe, cochléaria, cresson et marrube ; feuilles: bécabunga, chanvre, épine-villette, mélisse et parié taire ; fleurs: aubépine, bourrache, grenadier et pied-de-chat ; écorce : bourdaine.
Juin
Feuilles ou fleurs: ache, angélique, armoise, arnica, aspérule, aurone, bardane, bétoine, bourrache, bugle,
buglosse, camomille, capillaire, cardamine (voir cresson), chardon bénit, chicorée, coquelicot, églantier, euphraise,
fenouil, genêt, germandrée, guimauve, laitue,. lavande, lis, matricaire, mauve, mélilot, nénuphar, oranger, plantain,
rosier, sauge, sisymbre, souci, sureau, véronique, verveine odorante, verveine officinale; tiges: angélique ; fruits: cerises, fraises framboises.
Juillet
Feuilles et sommités fleuries: agripaume, aigremoine, basilic, calament, cataire, petite centaurée, chélidoine, cuscute hysope, marjolaine, mélisse, menthe, millefeuille, millepertuis, origan, reine-des-prés, renouée persicaire, sanicle, sarriette, sauge, scrofulaire, sédum reprise, serpolet, sureau hièble, tanaisie, thym, tilleul; stigmates: maïs ;fleurs : bleuet, bouillon-blanc, bourrache, camomille, carthame, centaurée, chèvrefeuille, coquelicot, guimauve, mauve, œillet, pavot, verge-d'or; graines: avoine, froment, lupin,
orge, persil, psyllium.
Août
On continue la. cueillette de beaucoup de plantes indiquées en juillet, auxquelles on ajoute les suivantes:
Feuilles : dictamne, eupatoire, menthe, ményanthe, pêcher ;fleurs : bourrache et tanaisie ;fruits et semences: ache, alkékenge, angélique, anis, carvi, cumin, fenouil; cônes: houblon.
Septembre
Tiges: douce-amère; racines: acore, angélique, asperge, canne de Provence, chicorée, chiendent, fenouil, fougère mâle, fragon, . guimauve, iris, saponaire, tormentille (voir potentille), valériane et toutes les racines des Apiacées ; fruits : airelle (voir myrtille), coing, coriandre, églantier, épine-vinette, figue, grenade, jujube, nerprun, noix, raisin (voir vigne), sureau; stigmates: safran.
Octobre
Racines: aunée, bardane, bryone, consoude, fraisier, garance, rhubarbe, saponaire; fruits: alkékenge, amandier, aneth, angélique, bardane, genévrier, lin, tanaisie.
Novembre
Bulbes: lis ; écorces: bourdaine, chêne, frêne; racine: fragon, patience; potentille.-
Décembre
Racines: bistorte; feuilles: ronce.
Récolte et conservation
Si, à l'heure actuelle, on n'accompagne plus la cueillette des plantes d'incantations et de rites magiques comme le faisaient certains ramasseurs de plantes du temps jadis (les anciens rhizotomistes), il n'en est pas moins indispensable de se plier à des règles précises dictées par l'expérience, afin que la teneur des plantes en principes actifs soit optimale et qu'elles se conservent le mieux possible en gardant leurs vertus.
Beaucoup d'amateurs de « simples» prennent goût à reconnaître les plantes qui guérissent et préfèrent les récolter eux-mêmes plutôt qu'utiliser les plantes toutes prêtes vendues dans le commerce. Certaines précautions sont alors nécessaires pour la réussite de l'opération.
À quel moment cueillir les plantes ?
Il est toujours préférable de procéder à la récolte par un temps sec et chaud: les plantes mouillées de pluie ou de rosée s'altèrent, moisissent, fermentent et perdent ainsi toute valeur thérapeutique. Le matin est le moment le plus favorable, mais on peut toutefois cueillir aussi le soir, avant la fraîcheur.
Comment procéder à la cueillette ?
Il vaut mieux récolter les plantes sauvages, dans la mesure du possible, dans un lieu peu fréquenté: les plantes destinées à être séchées ne devant en aucun cas être lavées, on évitera donc de cueillir les plantes poussiéreuses au bord des chemins ou celles, près des-champs cultivés, qui.ont pu être souillées par les engrais fraîchement répandus. C'est peut-être pour ces simples raisons que les sorciers affectionnaient autrefois les clairières solitaires, les endroits inaccessibles, les mares cachées au plus profond des bois pour y effectuer leurs cueillettes.
Il faut choisir uniquement des plantes saines et éliminer impitoyablement celles qui sont flétries, tachées, décolorées, mangées par les insectes ou qui poussent à proximité des champignons.
Méfiez-vous des pollutions: concentrations de produits chimiques, d'herbicides, de pesticides (dans les champs, les prairies, les vergers), de métaux lourds (au bord des routes), retombées d'usines (près des zones industrielles), déchets déversés dans les eaux, etc. Renseignez-vous sur les pollutions locales et estimez les problèmes qu'elles peuvent poser, sans les exagérer. Souvenez-vous que les plantes médicinales issues de cultures traditionnelles, à l'instar des légumes du commerce courant, ont été « engraissées» chimiquement et ont subi divers traitements phytosanitaires, parfois encore après leur récolte. Optez, si vous le pouvez, pour les plantes issues de l'agriculture biologique.
Tout en effectuant la cueillette, il est très simple d'éliminer les débris divers (mousses, feuilles, brindilles), afin de ne conserver que la plante qui vous intéresse: le tri serait plus difficile à effectuer par la suite. Vérifiez que d'autres plantes ne se mêlent pas à celles que vous désirez cueillir, la présence d'une plante dangereuse peut avoir de graves conséquences. En règle générale, il ne faut d'ailleurs pas mélanger les plantes de différentes espèces pendant la cueillette mais toutes les récolter séparément. Il est donc souhaitable de se munir de plusieurs sacs, de préférence en papier ou en toile.
Pendant tout le temps que dure la cueillette, il est nécessaire de prendre garde à ne pas écraser ni comprimer les plantes: entassées sans soin, celles-ci risquent de se faner ou de subir un début de fermentation. Placez vos sacs emplis de plantes dans un grand panier de vannerie légère plutôt que dans un sac à dos. Les racines sont les seules parties de la plante qui peuvent et doivent être lavées. Passez-les à l'eau claire courante, méticuleusement, afin d'éliminer toute trace de terre.
Comment sécher les plantes ?
En dehors des plantes qui s'utilisent fraîches, il est nécessaire de faire sécher soigneusement celles que vous désirez conserver. Il est très important que ce séchage se fasse rapidement, afin d'éviter l'altération des plantes, leur fermentation et la perte de leurs principes actifs.
Les plantes seront mises à sécher sur des claies (en treillis de Nylon à mailles fines, par exemple) de façon que l'air circule librement. Vous pouvez également les suspendre en guirlandes, à l'aide d'un fil, mais le travail de préparation est assez long. L'idéal serait de faire sécher les plantes à l'ombre par temps chaud, dans un endroit vaste et bien ventilé: grenier, grange, hangar. Dans les régions pluvieuses, on peut commencer le séchage à four très doux, soigneusement entrouvert, puis laisser les plantes achever leur dessiccation complète sur des claies dans un grenier sec et bien aéré. De même, les organes charnus d'une plante, préalablement découpés, seront, de préférence, séchés par ce procédé: bien vérifier que la température du four ne dépasse pas 20 à 40°C, afin de ne pas les altérer, voire les cuire. Le séchage a pour but d'enlever aux plantes une partie de l'eau qu'elles renferment: il est évident que le mode de dessiccation sera variable selon les parties de la plante à conserver, l'eau n'étant pas répartie de la même façon, ni dans les mêmes proportions, dans les divers organes de la plante.
Les racines et les rhizomes, débarrassés de leurs parties abîmées, lavés avec un soin méticuleux, seront épongés, puis coupés en tranches, en lanières ou fendus suivant leurs dimensions. Ils seront mis à sécher au soleil ou au four.
Les tiges, les écorces et le bois sécheront au soleil, à l'air libre et sec, ou encore au four doux.
Les feuilles et les plantes entières seront disposées sur des claies, à l'ombre, dans un endroit chaud et très bien ventilé. Les feuilles doivent être mondées, c'est-à-dire débarrassées de leurs tiges. Cette opération peut s'effectuer avant ou après-le séchage.
Les fleurs et les sommités fleuries sont assez difficiles à traiter (il en est de même de certaines feuilles odorantes: menthe" ou verveine*, par exemple). On s'efforcera de conserver leur couleur, ce qui est assez délicat. Le mieux est de les déposer à l'ombre sur des claies, à 20-25 °C, en prenant la précaution de les recouvrir de papier.
Les fruits charnus seront longuement séchés au soleil ou à four doux: airelles (voir myrtille), baies de genévrier".
Les semences, bien étalées sur une feuille de papier, seront séchées à l'air libre en remuant souvent.
Comment garder les plantes séchées ?
Les vieilles prescriptions d'une des œuvres anonymes de l'école de Salerne, Le Petit Antidotaire, sont toujours valables : "Veiller que racines, semences et herbes soient cueillies au bon moment et serrées en un lieu convenable pour que la fumée ni l'humidité ne les corrompent".
Les plantes séchées, lorsqu'il ne reste plus aucune trace d'humidité, se rangent soigneusement et séparément dans des récipients portant le nom de la plante et la date. Il faut choisir des boîtes ou des bocaux propres (n'ayant pas contenu précédemment un produit dont ils auraient gardé l'odeur) et hermétiques. Conservez-les à l'abri de la lumière.
Les plantes achetées en vrac ou dont le conditionnement est un 'simple carton ou un sac en papier doivent être rangées elles aussi dans le même type de récipients.
Calendrier de cueillette
Le choix du mois de la cueillette répond au rythme naturel de la vie végétale. Ce moment optimal varie, évidemment, selon les espèces de plantes, mais il dépend aussi de la partie de la plante à récolter.
Le calendrier de cueillette est un simple indicatif qu'il appartient à l'amateur de plantes d'interpréter.
Les feuilles de certains végétaux, comme le romarin , la pervenche ou le buis, se cueillent pratiquement toute l'année. Certaines plantes médicinales, dont la partie utilisée est la fleur, ont une floraison très éphémère (le pêcher par exemple), et il faut donc procéder à la cueillette sans tarder. D'autres, au contraire, voient leur floraison s'échelonner sur deux mois ou plus (bouillon-blanc, camomille, etc). Certains facteurs ponctuels interviennent aussi pour modifier le calendrier de cueillette: durant les années clémentes, par exemple, toute la végétation est « en avance». Certaines régions jouissant d'un climat spécialement doux et tempéré ont une végétation plus précoce et plus prolongée que les régions au climat rigoureux, où l'hiver débute vite et finit tard.
Cueillette en fonction des parties utilisées
Le bois peut se cueillir tout l'hiver.
Les racines, les tubercules, les rhizomes et les bulbes se récoltent de l'automne au printemps, c'est-à-dire après que la plante y a accumulé ses réserves et avant que ces dernières soient mobilisées
Les tiges sont cueillies en automne, quand les feuilles ne sont plus en période d'activité (douce-amère) être-confites, celles de l'angélique doivent être ramassées au printemps, lorsqu'elles sont encore tendres.
Les feuilles se récoltent au moment de leur plein développement, mais avant la formation des boutons floraux qui diminuerait leur teneur en principes actifs (cassis, menthe, ortie, pissenlit).
Les sommités fleuries se cueillent au début de l'épanouissement et toujours avant la formation des graines (absinthe, ballote, hysope).
Les bourgeons sont à récolter à la fin de l'hiver ou au début du printemps, dès que la sève amorce sa montée dans les branches.
Les fruits charnus doivent être cueillis lorsqu'ils sont juste mûrs (airelle, alkékenge, nerprun, ronce).
Les semences seront récoltées à complète maturité, quand la plante commence à se dessécher un peu, ce qui peut être délicat car elles tombent en général rapidement (anis, carvi, fenouil, grérnil).
Cueillette mois par mois
Le calendrier suivant est loin d'être complet, mais il est susceptible de guider le néophyte. L'amateur de plantes reconnaîtra par la suite, très vite et très facilement, le meilleur moment pour sa cueillette.
Janvier
Noix de cyprès, gui, pulmonaire.
Février
Bourgeons: bouleau et sapin; écorces: bouleau et saule; joubarbe; mercuriale annuelle; fleurs: tussilage et violette.
Mars
Bourgeons: peuplier; écorce: chêne; racine: asaret; ;feuilles: pervenche et pissenlit;
fleurs: pervenche; rameaux: douce- amère.
Avril
Racines: valériane; feuilles: busserole et primevère; fleurs: narcisse, pêcher, primevère; fumeterre, lamier blanc, lierre terrestre.
Mai
Racines: benoîte et bistorte; turions: asperge; feuilles et fleurs: géranium Robert, lierre terrestre, pensée sauvage et pulmonaire; sommités fleuries: absinthe, cochléaria, cresson et marrube ; feuilles: bécabunga, chanvre, épine-villette, mélisse et parié taire ; fleurs: aubépine, bourrache, grenadier et pied-de-chat ; écorce : bourdaine.
Juin
Feuilles ou fleurs: ache, angélique, armoise, arnica, aspérule, aurone, bardane, bétoine, bourrache, bugle,
buglosse, camomille, capillaire, cardamine (voir cresson), chardon bénit, chicorée, coquelicot, églantier, euphraise,
fenouil, genêt, germandrée, guimauve, laitue,. lavande, lis, matricaire, mauve, mélilot, nénuphar, oranger, plantain,
rosier, sauge, sisymbre, souci, sureau, véronique, verveine odorante, verveine officinale; tiges: angélique ; fruits: cerises, fraises framboises.
Juillet
Feuilles et sommités fleuries: agripaume, aigremoine, basilic, calament, cataire, petite centaurée, chélidoine, cuscute hysope, marjolaine, mélisse, menthe, millefeuille, millepertuis, origan, reine-des-prés, renouée persicaire, sanicle, sarriette, sauge, scrofulaire, sédum reprise, serpolet, sureau hièble, tanaisie, thym, tilleul; stigmates: maïs ;fleurs : bleuet, bouillon-blanc, bourrache, camomille, carthame, centaurée, chèvrefeuille, coquelicot, guimauve, mauve, œillet, pavot, verge-d'or; graines: avoine, froment, lupin,
orge, persil, psyllium.
Août
On continue la. cueillette de beaucoup de plantes indiquées en juillet, auxquelles on ajoute les suivantes:
Feuilles : dictamne, eupatoire, menthe, ményanthe, pêcher ;fleurs : bourrache et tanaisie ;fruits et semences: ache, alkékenge, angélique, anis, carvi, cumin, fenouil; cônes: houblon.
Septembre
Tiges: douce-amère; racines: acore, angélique, asperge, canne de Provence, chicorée, chiendent, fenouil, fougère mâle, fragon, . guimauve, iris, saponaire, tormentille (voir potentille), valériane et toutes les racines des Apiacées ; fruits : airelle (voir myrtille), coing, coriandre, églantier, épine-vinette, figue, grenade, jujube, nerprun, noix, raisin (voir vigne), sureau; stigmates: safran.
Octobre
Racines: aunée, bardane, bryone, consoude, fraisier, garance, rhubarbe, saponaire; fruits: alkékenge, amandier, aneth, angélique, bardane, genévrier, lin, tanaisie.
Novembre
Bulbes: lis ; écorces: bourdaine, chêne, frêne; racine: fragon, patience; potentille.-
Décembre
Racines: bistorte; feuilles: ronce.
Récolte et conservation
Si, à l'heure actuelle, on n'accompagne plus la cueillette des plantes d'incantations et de rites magiques comme le faisaient certains ramasseurs de plantes du temps jadis (les anciens rhizotomistes), il n'en est pas moins indispensable de se plier à des règles précises dictées par l'expérience, afin que la teneur des plantes en principes actifs soit optimale et qu'elles se conservent le mieux possible en gardant leurs vertus.
Beaucoup d'amateurs de « simples» prennent goût à reconnaître les plantes qui guérissent et préfèrent les récolter eux-mêmes plutôt qu'utiliser les plantes toutes prêtes vendues dans le commerce. Certaines précautions sont alors nécessaires pour la réussite de l'opération.
À quel moment cueillir les plantes ?
Il est toujours préférable de procéder à la récolte par un temps sec et chaud: les plantes mouillées de pluie ou de rosée s'altèrent, moisissent, fermentent et perdent ainsi toute valeur thérapeutique. Le matin est le moment le plus favorable, mais on peut toutefois cueillir aussi le soir, avant la fraîcheur.
Comment procéder à la cueillette ?
Il vaut mieux récolter les plantes sauvages, dans la mesure du possible, dans un lieu peu fréquenté: les plantes destinées à être séchées ne devant en aucun cas être lavées, on évitera donc de cueillir les plantes poussiéreuses au bord des chemins ou celles, près des-champs cultivés, qui.ont pu être souillées par les engrais fraîchement répandus. C'est peut-être pour ces simples raisons que les sorciers affectionnaient autrefois les clairières solitaires, les endroits inaccessibles, les mares cachées au plus profond des bois pour y effectuer leurs cueillettes.
Il faut choisir uniquement des plantes saines et éliminer impitoyablement celles qui sont flétries, tachées, décolorées, mangées par les insectes ou qui poussent à proximité des champignons.
Méfiez-vous des pollutions: concentrations de produits chimiques, d'herbicides, de pesticides (dans les champs, les prairies, les vergers), de métaux lourds (au bord des routes), retombées d'usines (près des zones industrielles), déchets déversés dans les eaux, etc. Renseignez-vous sur les pollutions locales et estimez les problèmes qu'elles peuvent poser, sans les exagérer. Souvenez-vous que les plantes médicinales issues de cultures traditionnelles, à l'instar des légumes du commerce courant, ont été « engraissées» chimiquement et ont subi divers traitements phytosanitaires, parfois encore après leur récolte. Optez, si vous le pouvez, pour les plantes issues de l'agriculture biologique.
Tout en effectuant la cueillette, il est très simple d'éliminer les débris divers (mousses, feuilles, brindilles), afin de ne conserver que la plante qui vous intéresse: le tri serait plus difficile à effectuer par la suite. Vérifiez que d'autres plantes ne se mêlent pas à celles que vous désirez cueillir, la présence d'une plante dangereuse peut avoir de graves conséquences. En règle générale, il ne faut d'ailleurs pas mélanger les plantes de différentes espèces pendant la cueillette mais toutes les récolter séparément. Il est donc souhaitable de se munir de plusieurs sacs, de préférence en papier ou en toile.
Pendant tout le temps que dure la cueillette, il est nécessaire de prendre garde à ne pas écraser ni comprimer les plantes: entassées sans soin, celles-ci risquent de se faner ou de subir un début de fermentation. Placez vos sacs emplis de plantes dans un grand panier de vannerie légère plutôt que dans un sac à dos. Les racines sont les seules parties de la plante qui peuvent et doivent être lavées. Passez-les à l'eau claire courante, méticuleusement, afin d'éliminer toute trace de terre.
Comment sécher les plantes ?
En dehors des plantes qui s'utilisent fraîches, il est nécessaire de faire sécher soigneusement celles que vous désirez conserver. Il est très important que ce séchage se fasse rapidement, afin d'éviter l'altération des plantes, leur fermentation et la perte de leurs principes actifs.
Les plantes seront mises à sécher sur des claies (en treillis de Nylon à mailles fines, par exemple) de façon que l'air circule librement. Vous pouvez également les suspendre en guirlandes, à l'aide d'un fil, mais le travail de préparation est assez long. L'idéal serait de faire sécher les plantes à l'ombre par temps chaud, dans un endroit vaste et bien ventilé: grenier, grange, hangar. Dans les régions pluvieuses, on peut commencer le séchage à four très doux, soigneusement entrouvert, puis laisser les plantes achever leur dessiccation complète sur des claies dans un grenier sec et bien aéré. De même, les organes charnus d'une plante, préalablement découpés, seront, de préférence, séchés par ce procédé: bien vérifier que la température du four ne dépasse pas 20 à 40°C, afin de ne pas les altérer, voire les cuire. Le séchage a pour but d'enlever aux plantes une partie de l'eau qu'elles renferment: il est évident que le mode de dessiccation sera variable selon les parties de la plante à conserver, l'eau n'étant pas répartie de la même façon, ni dans les mêmes proportions, dans les divers organes de la plante.
Les racines et les rhizomes, débarrassés de leurs parties abîmées, lavés avec un soin méticuleux, seront épongés, puis coupés en tranches, en lanières ou fendus suivant leurs dimensions. Ils seront mis à sécher au soleil ou au four.
Les tiges, les écorces et le bois sécheront au soleil, à l'air libre et sec, ou encore au four doux.
Les feuilles et les plantes entières seront disposées sur des claies, à l'ombre, dans un endroit chaud et très bien ventilé. Les feuilles doivent être mondées, c'est-à-dire débarrassées de leurs tiges. Cette opération peut s'effectuer avant ou après-le séchage.
Les fleurs et les sommités fleuries sont assez difficiles à traiter (il en est de même de certaines feuilles odorantes: menthe" ou verveine*, par exemple). On s'efforcera de conserver leur couleur, ce qui est assez délicat. Le mieux est de les déposer à l'ombre sur des claies, à 20-25 °C, en prenant la précaution de les recouvrir de papier.
Les fruits charnus seront longuement séchés au soleil ou à four doux: airelles (voir myrtille), baies de genévrier".
Les semences, bien étalées sur une feuille de papier, seront séchées à l'air libre en remuant souvent.
Comment garder les plantes séchées ?
Les vieilles prescriptions d'une des œuvres anonymes de l'école de Salerne, Le Petit Antidotaire, sont toujours valables : "Veiller que racines, semences et herbes soient cueillies au bon moment et serrées en un lieu convenable pour que la fumée ni l'humidité ne les corrompent".
Les plantes séchées, lorsqu'il ne reste plus aucune trace d'humidité, se rangent soigneusement et séparément dans des récipients portant le nom de la plante et la date. Il faut choisir des boîtes ou des bocaux propres (n'ayant pas contenu précédemment un produit dont ils auraient gardé l'odeur) et hermétiques. Conservez-les à l'abri de la lumière.
Les plantes achetées en vrac ou dont le conditionnement est un 'simple carton ou un sac en papier doivent être rangées elles aussi dans le même type de récipients.
Les préparations
Les trois préparations élémentaires sont l'infusion, la décoction et la macération. L'infusion et la décoction emploient, en principe, l'eau comme moyen d'extraction et contiennent donc principalement les substances hydrosolubles.
Infusion : Elle consiste à verser de l'eau bouillante sur les plantes (ou encore à déposer les plantes dans le récipient contenant l'eau bouillante) au moment précis où l'eau entre en ébullition. On couvre le récipient et on laisse infuser. Le temps d'infusion est variable suivant la nature de la plante: de 10 minutes à l heure. Il va de soi que, dans le cas de plantes à tissus délicats (feuilles et fleurs) ou fortement aromatiques, celui-ci doit être plus court que s'il s'agit de végétaux à tissus plus épais (racines, tiges). C'est par l'infusion que sont traitées les plantes les plus couramment utilisées: camomille", menthe", thé", tilleul", verveine".
Décoction : Cette préparation s'opère en faisant bouillir les plantes, le plus souvent dans de l'eau, parfois dans du vin. Elle convient surtout aux écorces, aux racines, aux tiges et aux fruits. On laisse bouillir pendant un temps plus ou moins long selon les espèces, en général de 10 à 30 minutes. Pour extraire le plus possible de principes" actifs, il faut couper les plantes en menus morceaux, puis passer la tisane en exprimant. Par exemple, c'est par la décoction que sont traités les racines de chicorée" et de patience", les feuilles et les fruits d'épine-vinette", l'écorce de bouleau.", la tige de douce-amère.
Macération : Très simple, cette préparation s'obtient en mettant les plantes en contact, à froid, avec un liquide quelconque. Ce liquide peu être de l'eau, mais plus souvent du vin (vin de gentiane), de l'alcool (alcoolature d'ail, teinture de boldo), de l'huile (huile de serpolet) ou du vinaigre. Le temps de contact est parfois très long, jusqu'à un mois. Les macérations à l'eau, plus rarement employées car elles ont l'inconvénient de fermenter facilement, ne doivent pas excéder une dizaine d'heures. Lorsque les plantes sont mises à macérer non pas dans un liquide froid, mais dans un liquide maintenu chaud sans bouillir (soit par le procédé du bain-marie, soit, comme l'indiquent les vieilles recettes, dans un bain de sable chaud ou encore au soleil), on emploie l'expression de digestion. Ainsi, l'huile de camomille s'obtient-elle par digestion.
Utilisations
Ces trois préparations de base, que l'on retrouve le plus couramment dans les recettes, sont utilisées de différentes façons par la thérapeutique :
Absorption par la bouche : C'est le mode habituel d'administration des tisanes, des vins, des alcoolatures.
Gargarisme et bain de bouche : Le liquide tiédi est introduit par petites gorgées dans la bouche. Il sert à baigner les parties malades : gorge, pharynx, amygdales, muqueuses. Il est ensuite recraché, jamais avalé.
Lotion : On passe légèrement sur la partie à soigner, un linge fin ou un morceau d'ouate humecté du liquide préparé.
Fomentation : On applique sur la partie malade des compresses imbibées du liquide et on les maintient au moins quelques minutes. La fomentation diffère de la lotion en ce sens que cette dernière est simplement passée sur la partie à soigner, alors que la fomentation est laissée en place.
Bain : Il consiste à plonger le corps tout entier, ou une parue seulement, dans un liquide préparé à cet effet. Par exemple, le bain calmant de tilleul est un bain complet, alors que le bain de siège et le bain de pieds sont des bains locaux. On peut préparer, selon les plantes employées, des bains aromatiques, émollients, fortifiants, stimulants, etc. On appelle « bain froid» un bain dont la température atteint 10 à 20°C; le « bain tiède» se donne de 25 à 30°C; le « bain chaud» (qui ne doit être administré qu'avec beaucoup de prudence) nécessite 30 à 40°C.
► Pour obtenir un bain de plantes, on prépare d'abord une décoction concentrée, de 3 à 4 litres au moins, de la plante choisie ou d'un mélange de plantes déterminé. On laisse infuser pendant 1 heure environ; on passe la décoction en pressant bien et on la verse dans l'eau du bain en vérifiant la température de celui-ci.
Injection : On introduit le liquide dans les cavités naturelles à l'aide d'une seringue (oreille) ou d'une canule (vagin). Le liquide préparé est une infusion ou une décoction réalisée avec des plantes astringentes, émollientes ou aromatiques; il doit être administré à une température voisine de celle du corps humain (environ 37°C).
Lavement : Le liquide est introduit cette fois-ci par l'anus, soit avec une canule spéciale, soit avec une poire à lavement. Préparé avec des plantes astringentes, émollientes ou purgatives, sa température, moyenne se situe entre 30 et 35°C, et ne doit jamais dépasser 37°C. On utilise généralement un demi-litre pour les adultes et un huitième de litre pour les enfants.
Autres modes de préparation et d'utilisation traditionnels
En dehors des trois préparations classiques des plantes médicinales par les procédés d'infusion, de décoction ou de macération, on utilise les plantes sous forme de poudre, de cataplasme ou de fumigation, de teintures d'alcoolatures, d'élixirs ou d'extraits.
Poudre : Les plantes desséchées, tantôt entières, tantôt en n'ayant conservé que les feuilles, graines, tiges, racines ou écorces, sent broyées au mortier ou à l'aide d'un moulin, puis tamisées. La poudre obtenue est ensuite incorporée aux aliments (marmelade, confiture) ou, plus souvent, transformée en comprimés ou conditionnée gélules à avaler.
Cataplasme : Il consiste à appliquer sur la peau des préparations de consistance molle et pâteuse (cataplasme de farine de lin* ou de fécule de pomme de terre") ou encore des préparations de plantes râpées ou écrasées (cataplasme de pulpe de carotte ou de pomme de terre, de rhizome du sceau-de-Salomon). On utilise aussi des plantes amollies par infusion ou par décoction, dont on fait une espèce de coussin introduit entre deux linges et qu'on applique sur la partie malade. Les cataplasmes peuvent être émollients, maturatifs, résolutifs, calmants ou rubéfiants, Ils sont généralement appliqués chauds, entre 35 et 40C, mais les cataplasmes calmants peuvent être apposés tièdes ou froids lorsque la partie malade est très douloureuse ou enflammée.
Fumigation : On fait bouillir ou bruler des plantes, de façon à bénéficier des propriétés thérapeutiques des vapeurs ou fumées produites. Les vapeurs des plantes aromatiques mises à bouillir ou placées dans de l'eau bouillante (eucalyptus", lavande", marjolaine", etc.) ont un grand pouvoir désinfectant. Le malade peut humer directement ces vapeurs en se plaçant au-dessus du récipient retiré du feu, la tête recouverte d'une serviette: il inspire à fond et fait alors une inhalation, La fumée qui se dégage lorsqu'on fait brûler lentement les plantes sur des braises (eucalyptus", baies de genévrier") servait jadis à purifier l'air des chambres de malades et à enlever les mauvaises odeurs des appartements, Cette méthode est difficile à appliquer de nos jours.
Les formes liquides obtenues par l'action dissolvante de l'alcool portent plusieurs noms, plus ou moins bien définis. Teintures, Dites parfois « teintures officinales », elles proviennent de la macération de la plante sèche dans l'alcool éthylique à raison, usuellement, de 1 g de plante sèche pour obtenir 5 g de teinture. On procède dans certains cas par "lixiviation"), c'est-à-dire en extrayant par lavage à température ambiante ou à chaud les composés solubles d'une poudre végétale au moyen de l'alcool.
Teintures mères, à la base des médicaments homéopathiques, elles sont dans leur grande majorité des macérations au 1/10 de plante fraîche dans de l'alcool à 65 % vol. On utilise une quantité de plante . fraîche correspondant, après dessiccation, à 1 g de plante sèche pour obtenir 10 g de teinture mère.
Alcoolatures, Elles sont le résultat de la macération d'une plante fraîche dans de l'alcool plus dilué que pour la teinture mère. Les enzymes qu'elles contiennent étant toujours actifs, les alcoolatures se conservent mal et doivent être utilisées rapidement.
Élixirs, obtenus en faisant macérer des plantes (ou des extraits de plantes) dans une solution d'alcool et de sucre ou de miel, ces formes traditionnelles, non codifiées de façon rigoureuse, ne sont plus guère utilisées. Si l'élixir n'est pas employé de façon spécifiquement médicinale, on peut le considérer comme une liqueur, boisson d'agrément.
Extraits, Ils sont produits par évaporation d'une décoction ou d'une teinture. On emploie parfois aussi l'éther. Suivant la consistance du produit, on distingue 1'« extrait fluide », 1'« extrait mou », pâteux, et 1'« extrait sec », dans lequel presque toute l'eau a été évaporée et que l'on réduit en poudre.
Procédés modernes
Depuis vingt ans, de nouvelles méthodes ont été mises au point pour faciliter la prise des médicaments végétaux et en garantir l'efficacité.
Nébulisât : Ils résultent de la projection par un atomiseur d'une forme liquide (extraction à l'eau ou à l'alcool) sur un disque tournant à grande vitesse à l'intérieur d'une chambre de séchage parcourue par un courant d'air chaud. Le liquide est ainsi transformé en une sorte de brouillard, dont chaque gouttelette se trouve immédiatement desséchée en abandonnant les substances extractives dont elle était chargée. Le nébulisât est une poudre facile à conditionner. Sa composition est très proche de celle de l'extrait à partir duquel il a été tiré. Cependant, lors de ce procédé, certaines substances volatiles . peuvent être perdues et les mécanismes d'oxydation sont importants.
Poudre totale : Elle est obtenue par cryobroyage, c'est-à-dire en congelant la plante à - 196°C dans l'azote liquide, puis en la broyant à froid de façon extrêmement fine. La poudre totale est conditionnée en gélules. On évite ainsi des dégradations enzymatiques dues à l'élévation de la température du fait des contraintes mécaniques de la pulvérisation dans les conditions habituelles.
Suspensions intégrales de plantes fraîches : Elles visent à préserver l'intégralité de la plante fraiche et donc son efficacité. Elles sont obtenues grâce à un procédé original de stabilisation par le froid permettant le blocage des réactions enzymatiques qui se produisent naturellement lors du séchage. La plante conserve ainsi tous ses principes actifs dans leur état originel. Ces suspensions sont présentées sous u titre alcoolique d'environ 30% vol., l'alcool prenant alors le relais du froid pour la conversation des propriétés de la plante.
Extraits fluides de plantes fraiches standardisés : Ils sont obtenus par le procédé phytostandard qui met en œuvre des techniques « douces» : cryobroyage, lixiviation par des mélanges hydro alcooliques de degrés croissants puis décroissants, puis évaporation du solvant remplacé par la glycérine. Les EPS sont des matières premières servant à l'élaboration de préparations magistrales formulées par le médecin ou par le pharmacien.
Gélules : Elles renferment, suivant les cas, une poudre obtenue par séchage et pulvérisation classique ou par cryobroyage, un extrait sec ou un nébulisât, il suffit d'ouvrir la gélule et d'en verser le contenu dans l'eau: la poudre surnage, tandis que le nébulisât se mélange au liquide. Les gélules ont longtemps été préparées en gélatine, élaborée à partir des os, peaux et sabots de bovins et de porcs provenant des abattoirs ou de l'équarrissage. Mais, révolution des mentalités et la crainte de la maladie de la « vache folle 1> font de plus en plus souvent préférer les gélules 100 % végétales issues de la cellulose.
Patchs : Parmi les nouveautés, on commercialise maintenant des patchs de plantes médicinales, aux effets spécifiques. Ces produits n'ont à ce jour fait l'objet d'aucune évaluation officielle en France
Mentionnons également les produits suivants issus de la distillation des végétaux :
Huiles essentielles : Du domaine de l'aromathérapie, elles sont obtenues par distillation d'une plante aromatique dans de l'eau ou par entraînement à la vapeur d'eau. Très concentrées en principes actifs ce sont des substances extrêmement puissantes, qui sont donc à utiliser avec précaution. Un abus peut se montrer fort dangereux. Par expression directe du zeste des agrumes, on obtient non pas des huiles essentielles mais des « essences ».
Alcoolats : Ils sont le résultat de la distillation d'une plante macérée dans de l'alcool.
Hydrolats, eaux distillées ou eaux: aromatiques : Ce sont des sous-produits de la distillation d'une plante dans l'eau après récupération de l'huile essentielle, Ils renferment la fraction hydrosoluble de la distillation ainsi qu'une partie de l'huile essentielle en suspension dans l'eau. On ne commercialise guère à grande échelle que l'eau de rose* ou l'eau de fleur d'oranger", parfois de la camomille*, du myrte" ou du bleuet", mais l'intérêt thérapeutique des hydrolats n'est pas à négliger, Leur conservation est néanmoins délicate. Attention : on vend de plus en plus souvent des « eaux aromatisées» de rose ou de fleur d'oranger, parfois réservées à l'usage externe, pouvant contenir des substances de synthèse.
Les différents modes de préparation des plantes ont des effets propres qu'il importe de bien distinguer, ce phénomène, dû à l'extraction différentielle des substances contenues dans la même plante, n'est pas toujours perçu par les consommateurs. Ainsi, l'infusion de fleurs de tilleul, qui met principalement en jeu une essence aromatique, possède-t-elle un effet sédatif et calmant, tandis que la décoction libère des flavonoïdes qui, pour leur part, fluidifient le sang. La différence d'effet est notoire, or elle ne tient qu'à quelques minutes d'ébullition en plus.
De même, la teinture mère de prêle ne contient pas les sels de silice hydrosolubles, reminéralisants, que fournit l'infusion qui possède, en outre, des vertus diurétiques. Notons aussi que la racine de bardane fraîche a des propriétés antibactériennes et hypoglycémiantes, tandis que la racine sèche les a perdues. De tels exemples pourraient être multipliés.
L'attention doit donc se porter aussi bien sur la façon d'utiliser la plante que sur le choix du végétal lui-même.
Les plantes ont été classées par les phytothérapeutes selon les propriétés particulières qu'elles possèdent et l'action qu'elles ont sur l'organisme. Les qualificatifs suivants sont les plus couramment employés :
Acidulées
La saveur aigrelette de ces plantes permet de calmer la soif: alkékenge, cerises, citron.
Adaptogènes
Les plantes adaptogènes possèdent un effet tonique global sur l'organisme et favorisent la résistance du corps au stress, tout en stimulant le système immunitaire: éleuthérocoque, ginseng.
Adoucissantes
Ces plantes ont la propriété de ramollir et de relâcher les tissus en calmant l'inflammation (amandes douces, pépins de coing, consoude, guimauve, mauve, etc.). On les dit aussi émollientes. Leur action est à l'opposé de celle des plantes astringentes ou toniques.
Amères
Les plantes provoquent l'appétit, excitent les glandes digestives et facilitent la digestion dans l'atonie gastrique. Elles sont aussi fébrifuges et toniques. On recommande de les absorber au début des repas.
Analeptiques
Se dit de substances végétales adoucissantes employées comme aliment fortifiant pour les malades: amandes, avoine, glands de chêne torréfiés, riz, salep.
Analgésiques
Ces plantes apaisent la douleur. On les dit aussi sédatives :camomille, lavande.
Antiaphrodisiaques ou anaphrodisiaques
Elles ont la propriété de calmer le désir sexuel: houblon, laitue, fleurs de nénuphar. On leur oppose les plantes dites aphrodisiaques.
Antiémétiques
Elles empêchent les vomissements. On les dit aussi antivomitives.
Antilaiteuses
Se dit des plantes qui arrêtent la lactation: canne de Provence, pervenche. À l'inverse, lorsqu'elles activent celle-ci, on les appelle galactogènes.
Antiperspirantes Voir antisudorifiques
Antipyrétiques Voir fébrifuges
Antiscorbutiques
Jadis utilisées pour guérir le scorbut, ces plantes sont très riches en vitamine C : ail, cassis, citron, cochléaria, cresson, ményanthe, raifort, ainsi que de nombreux légumes sauvages.
Antiseptiques
En contribuant à arrêter le développement des microbes, elles aident l'organisme à lutter contre l'infection. Elles agissent par applications externes, mais aussi par voie interne. Il s'agit souvent de plantes aromatiques.
Antispasmodiques
Ces plantes font cesser les spasmes, c'est-à-dire les contractions involontaires des muscles et des organes, d'origine nerveuse: ballote, belladone, camomille, mélilot, mélisse, oranger, tilleul.
Antisudorifiques
Elles diminuent les sécrétions exagérées de sueur, telle la sauge.
Antivomitives Voir antiémétiques.
Apéritives
Elles provoquent l'appétit en agissant sur l'appareil digestif. Ce sont souvent des plantes amères: chicorée sauvage, gentiane, houblon, oranger amer, tormentille. Les « cinq racines apéritives» (ache, asperge, fenouil, fragon petit houx, persil) sont, de plus, diurétiques.
Aphrodisiaques
Excitantes ou stimulantes générales, ces plantes passent, à tort ou à raison, pour avoir une action spéciale sur la libido: cannelle, céleri, gingembre, ginseng, roquette, safran.
Aromatiques
Ces plantes ont un parfum pénétrant et un goût prononcé dus aux essences et aux huiles essentielles contenues dans des glandes végétales situées dans les feuilles et les tiges. Elles sont toniques et stimulantes, et excitent le fonctionnement des organes de la digestion. On les emploie aussi en bains et en lotions. Elles sont fréquemment de la famille des Lamiacées (hysope, lavande, mélisse, mentl1e, origan, romarin, sauge, thym), des Apiacées (angélique, anis, céleri, coriandre, cumin, fenouil, persil) ou des Astéracées (absinthe, armoise, camomille).
Ascaricides
Plantes vermifuges qui ont une action efficace contre l'ascaris et les oxyures, mais inopérante contre le ténia: absinthe, armoise, citronnier, tanaisie.
Astringentes
Contenant du tanin, elles ont la propriété de resserrer les tissus, les capillaires et les orifices, et elles tendent à diminuer les sécrétions des glandes et des muqueuses. On les utilise dans les diarrhées, les hémorragies, les leucorrhées, les angines, etc. : aigremoine, airelle (myrtille), bistorte, chêne, coing, cyprès, noyer, ortie blanche, salicaire, tormentille (potentille). Elles sont également fortifiantes.
Balsamiques
Elles contiennent des substances aromatiques de la nature des baumes et des résines. Elles agissent comme stimulant des voies digestives et respiratoires: eucalyptus, bourgeons de pin et de sapin, sauge.
Béchiques
Elles calment la toux et les irritations des voies respiratoires: capillaire, dattes, hysope, lierre terrestre, pulmonaire, tussilage, véronique, violette. On les dit aussi expectorantes ou pectorales.
Calmantes
Ces plantes agissent sur le système nerveux, dont elles réduisent l'activité trop prononcée. Elles diminuent aussi l'irritabilité et provoquent le sommeil. Celles qui calment plus spécialement la toux sont dites béchiques; celles qui apaisent ou suppriment les douleurs sont analgésiques (ou sédatives); celles qui diminuent les spasmes sont antispasmodiques; celles qui guérissent le mal de tête d'origine nerveuse sont céphaliques; enfin, celles qui provoquent le sommeil sont hypnotiques (narcotiques, somnifères ou soporifiques).
Carminatives
Elles ont la faculté de favoriser l'expulsion des gaz de l'intestin. Ce sont des plantes aromatiques et stimulantes, comme l'angélique, l'anis, la badiane, le carvi, la coriandre, le fenouil, la mélisse et la sauge.
Cathartiques
Se dit des plantes qui purgent plus énergiquement que les laxatives sans toutefois provoquer l'inflammation: baguenaudier, grand liseron, baies de nerprun.
Céphaliques
Ce sont des plantes calmantes qui guérissent plus spécialement le mal de tête d'origine nerveuse: lavande, fleurs d'oranger, serpolet, tilleul, valériane.
Cholagogues
Elles facilitent l'évacuation des voies biliaires et, de ce fait, ont une bonne action sur le foie et le tube digestif en entier: artichaut, boldo, racine de chicorée, pissenlit, romarin. Les plantes cholagogues sont très voisines des plantes cholérétiques.
Cholérétiques
Les plantes cholérétiques augmentent et excitent la sécrétion biliaire : pissenlit, romarin.
Cordiales
Ces plantes, en agissant sur le cœur et l'estomac, ont une action réconfortante sur l'organisme, qu'elles semblent réchauffer. Elles comprennent les plantes aromatiques et stimulantes: basilic, cannelle, coca, coriandre, fenouil, mélisse, menthe, thym.
Dépuratives
Elles purifient le sang et débarrassent l'organisme des principes toxiques nuisibles à la santé en les éliminant par la peau (sudorifiques), les reins (diurétiques) ou l'intestin (purgatifs et laxatifs) : bardane, chicorée, douce-amère, fumeterre, pensée sauvage, pissenlit, salsepareille, saponaire.
Diaphorétiques
Ces plantes favorisent la transpiration cutanée de façon plus ou moins sensible. On les dit le plus souvent sudorifiques.
Digestives
Elles facilitent la digestion: café, camomille, gentiane, mélisse, menthe, moutarde blanche, safran, sauge, thé, verveine.
Diurétiques
Elles favorisent l'émission des urines en agissant sur les voies urinaires. Parmi les plantes diurétiques, certaines augmentent simplement le volume des urines (queues de cerise, chiendent, stigmates de maïs, poireau); d'autres éliminent les chlorures de l'organisme et sont utiles chaque fois qu'il existe des œdèmes cardiaque ou rénal (ache, asperge, bouleau, fenouil, genêt, oignon, sureau); d'autres encore agissent sur l'urée et l'acide urique, et sont indiquées quand on a trop d'urée dans le sang ou quand on souffre de goutte, de rhumatismes ou d'obésité (alkékenge, cassis, frêne, pomme, reine-des-prés) ; enfin, quelques-unes, en plus de leur effet diurétique, soulagent efficacement les affections urinaires et les douleurs qu'elles provoquent, telles les cystites, prostatites, lithiases, néphrite (bruyère, busserole, fève, baies de genévrier, grémil, verge-d'or).
Drastiques
Très énergiquement purgatives, provoquant de fortes contractions de l'intestin, les plantes drastiques peuvent occasionner une inflammation de la muqueuse et ne doivent être employées que sur avis médical: bryone, coloquinte, euphorbe.
Emétiques
Elles font vomir et vide l'estomac de son contenu en cas d'indigestion ou d'empoisonnement: racines de violette. On les dit aussi vomitives.
Éméto-cathartiques
Plantes qui provoquent à la fois les vomissements et les selles. Il est nécessaire de les employer avec prudence, chaque personne ayant des réactions différentes: mercuriale, nerprun, écorce de sureau.
Emménagogues
Ces plantes provoquent, facilitent ou augmentent les règles: absinthe, armoise, matricaire, persil, safran, séneçon, Jacobée, souci.
Emollientes Voir adoucissantes.
Excitantes Voir stimulantes.
Expectorantes
Plantes pectorales qui facilitent l'expectoration: aunée, capillaire, cochléaria, eucalyptus, hysope, marrube blanc, tussilage.
Fébrifuges
Elles préviennent les accès de fièvre et permettent de combattre celle-ci quand elle est installée: absinthe, alkékenge, aunée , camomille, petite centaurée, chardon bénit, écorce de frêne, gentiane, ményanthe, quinquina. On les dit encore antipyrétiques.
Fondantes Voir résolutives.
Fortifiantes
Agissant sur l'organisme en général, elles donnent de la tonicité musculaire et de l'énergie. Ce sont des plantes amères (centaurée, chicorée, gentiane, ményanthe), astringentes (aigremoine, cassis, cola, rose de Provins) ou analeptiques. On les dit aussi toniques.
Galactogènes
Elles contribuent à activer la lactation: anis, cumin, fenouil. Les plantes qui arrêtent celle-ci sont dites antilaiteuse.
Hémostatiques
Ce sont des plantes astringentes, mais qui arrêtent principalement les hémorragies: bistorte, bourse-à-pasteur, consoude, gui du chêne, lamier blanc.
Hépatiques
Elles facilitent les fonctions du foie: artichaut, aspérule odorante, grande centaurée, polypode du chêne.
Hypnotiques
Ces plantes calmantes font dormir et procurent un sommeil réparateur: coquelicot, houblon, laitue, mélilot, passiflore, tilleul. On emploie aussi les expressions suivantes: narcotiques, somnifères ou soporifiques.
Laxatives
Ces plantes purgent avec douceur, à l'inverse des plantes purgatives, sans irriter ni fatiguer l'intestin: amandes douces, bourdaine, frêne, guimauve, fleurs de pêcher, pruneaux, rhubarbe.
Narcotiques Voir hypnotiques.
Pectorales
Les plantes pectorales englobent l'ensemble des plantes qui soulagent toutes les maladies atteignant les bronches, les poumons, le larynx. Elles sont souvent proposées en mélange sous les appellations de « fleurs pectorales», « espèces pectorales», «quatre fruits pectoraux». Les plantes béchiques, qui calment la toux, et expectorantes, qui facilitent l'expectoration, sont aussi des plantes pectorales.
Purgatives
Plus puissantes que les plantes laxatives, les plantes purgatives provoquent l'évacuation du contenu de l'intestin en produisant, une exagération de la sécrétion et du péristaltisme (ensemble des contractions musculaires) de cet organe: liseron, mercuriale et baies de nerprun. Les plantes purgatives comprennent les cathartiques, les drastiques et les éméto-cathartiques.
Rafraîchissantes
On nomme ainsi les plantes qui calment la soif et diminuent la température du corps et l'inflammation. Ce sont des plantes acidulées: cerises, citron, épine-vinette, mûres, oranges, oseille, oxalis ; ou encore des plantes adoucissantes: guimauve, mauve, orge.
Résolutives
Ces plantes produisent la résolution des engorgements et des inflammations, et assurent le retour des tissus à leur état normal: chicorée, guimauve, houblon, hysope, mauve, saponaire. On les dit parfois fondantes.
Révulsives
Mises en contact avec la peau, ces plantes provoquent une rougeur avec une sensation de chaleur. Elles peuvent même occasionner une irritation locale et des ampoules. On les utilise dans le dessein de décongestionner un organe interne: ail, bryone, clématite, piment, raifort. On les dit aussi rubéfiantes ou vésicantes.
Rubéfiantes
Voir révulsives. Les plantes rubéfiantes, comme leur nom l'indique (du latin ruber; «rouge», et facere, « aire»), font «rougir» la peau.
Sédatives
Elles calment les douleurs. On les dit très souvent aussi analgésiques ou calmantes.
Somnifères Voir calmantes et hypnotiques.
Soporifiques Voir hypnotiques.
Sternutatoires
Réduites en poudre et appliquées sur la muqueuse nasale, elles provoquent l'éternuement et excitent la sécrétion de celle-ci: asaret, bétoine, lavande, marjolaine, muguet, sauge, thym.
Stimulantes
Ces plantes ont pour effet d'augmenter l'activité et la vitalité en excitant les systèmes nerveux et vasculaire, et tout l'organisme en général (absinthe, angélique, armoise, café, cannelle, coriandre, coca, cola, menthe poivrée, romarin, vanille). On les dit aussi excitantes. Les aromates et les épices (cannelle, gingembre, muscade, piment, poivre, raifort) sont surtout des substances stimulantes du tube digestif, avec une action diffuse à travers tout l'organisme. Les anciens phytothérapeutes distinguaient les « stimulantes diffusibles », qui ont une action rapide et de courte durée (absinthe,semences d'aneth et d'angélique, basilic), des « stimulantes persistantes», dont l'action est moins prompte mais plus durable (moutarde, véronique).
Stomachiques
Les plantes stomachiques facilitent le travail de l'estomac et fortifient cet organe: angélique, camomille. centaurée, coriandre, fenouil, gentiane, houblon, menthe, écorce d'orange amère, romarin, verveine.
Sudorifiques
Elles favorisent la sécrétion de la sueur: bardane, bourrache, buis, sureau. On les dit parfois diaphorétiques.
Ténifuges
Se dit des plantes vermifuges qui expulsent le ténia (ou ver solitaire) : semences de courge, fougère mâle, grenadier.
Toniques
Les plantes toniques ont pour propriété de fortifier l'organisme: elles accroissent l'activité des organes qui participent à la nutrition et reconstituent les tissus usés. On les dit aussi fortifiantes.
Vermifuges
Elles expulsent les vers de l'intestin. Parmi les plantes vermifuges, on distingue les ascaricides (qui détruisent l'ascaris et l'oxyure) et les ténifuges (efficaces contre le ténia, communément appelé « versolitaire »}, On les dit parfois anthelminthiques.
Vésicantes Voir révulsives
Vomitives
Voir émétiques.
Vulnéraires
Plantes contribuent à la guérison des plaies, des blessures, des contusions, tel l'arnica. Mais les plantes vulnéraires sont aussi administrées par voie interne, afin de ranimer les personnes ayant subi une chute ou une blessure, ou d'éviter qu'elles perdent connaissance: absinthe, fenouil, hysope, pâquerette, romarin, sauge, serpolet, thym. Par ailleurs, les plantes vulnéraires sont souvent des plantes antiseptiques et aromatiques.
Hommes el femmes ont toujours eu, à toutes les époques, le souci d'améliorer ou de conserver leur apparence. Lorsqu'ils n'avaient à leur disposition pour se soigner que des remèdes d'origine naturelle, ils ont puisé parmi les plantes et, très vite, ont décelé les bienfaits que certaines pouvaient leur dispenser. Les qualités de cette « herboristerie de beauté» sont si réelles que beaucoup de marques actuelles de cosmétique s'en sont inspirées pour offrir à leur clientèle des produits de beauté naturels, doux et efficaces, dont la base est une, ou plusieurs, de ces plantes embellissantes.
La liste suivante cite la plupart des plantes dont la renommée se transmettait jadis de bouche à oreille. (Se reporter au texte pour leur mode d'emploi.)
Amandier : huile d'amande douce: pour tous les soins de la peau.
Ananas : il éclaircit le teint brouillé.
Aunée : dartres.
Bardane : acné, furoncles, dartres ~ elle arrête la chute des cheveux.
Beccabunga : dartres, taches du visage.
Bette : dartres.
Bleuet : rougeurs des paupières ~ yeux irrités.
Bouillon-blanc : prurit dartreux.
Bouleau : Écorce: dartres et maladies de peau. Huile d'écorce: lotions capillaires.
Bourdaine : dartres rebelles.
Bourrache : maladie de peau, herpès.
Camomille allemande : elle donne des reflets dorés aux cheveux clairs.
Camomille romaine : cernes des paupières, peaux sèches.
Capucine : elle ralentit la chute des cheveux.
Carotte : dartres, rajeunissement de la peau, atténuation des taches qui apparaissent avec l'âge.
Céleri : régimes amaigrissants.
Centaurée [Petite]: chute des cheveux.
Cerfeuil : rides.
Cerisier : Cerise: régimes amaigrissants.
Chélidoine : verrues.
Citronnier : Citron: points noirs et pores dilatés, beauté des mains, souplesse de la chevelure, beauté du regard.
Cochléaria : beauté des dents, vigueur des gencives.
Cognassier : coing: peaux sèches, gerçures des lèvres.
Concombre : il tonifie et adoucit la peau
Cresson : chute des cheveux, boutons.
Douce-amère : dartres, herpès, taches du visage.
Fenugrec : maigreur. Il est aussi utilisé avec succès contre les plaques de cellulite.
Fraisier : la fraise pour le teint brouillé, les pores dilatés et les rides.
Guimauve : couperose, soins des peaux fines et sèches.
Hamamélis : couperose, lotions oculaires.
Iris de Florence : shampoings secs.
Joubarbe : dartres et maladies de peau en générale.
Laitue : feuilles: couperose, peaux sèches et fragiles. graines : yeux enflammés.
Lavande : dentifrice, eau de toilette.
Lierre grimpant : cellulite, vergetures.
Mauve : couperose et irritation du visage.
Mélilot : inflammation des yeux.
Menthe poivrée : pores dilatés, peaux grasses.
Millefeuille : gerçures et crevasses.
Millepertuis : irritation des peaux fines et hypersensibles, coups de soleil, bains tonifiants pour la peau, acné, séborrhée.
Myosotis : irritation des yeux.
Nénuphar : rougeurs et plaques des peaux sensibles, couperose.
Nombril-de-Vénus : callosités des talons.
Noyer : Feuilles: pellicules et chute des cheveux; bains adoucissants et raffermissants pour la peau.
Oignon : taches de rousseur.
Oranger Fleurs et feuilles : calmant et adoucissant de la peau.
Origan Essence : lotions capillaires.
Orme Eau d'orme : éclat du visage.
Ortie : elle active la repousse des cheveux.
Oseille : acné.
Persicaire : enflure des jambes et des chevilles
Persil : teint brouillé, taches des rousseur , enflures des chevilles
Peuplier : Bourgeons: gerçures, crevasses, dartres.
Piment : il est recommandé en frictions stimulantes du cuir chevelu, contre la chute des cheveux.
Pin sylvestre : Bourgeons et aiguilles: peaux rouges, congestionnées, irritées.
Pissenlit : cellulite; teint brouillé, taches de rousseur.
Plantain : irritation des yeux; acné.
Poireau : rougeurs et boutons, rajeunissement de la peau. Il donne de beaux reflets aux cheveux bruns.
Poivre long : il arrête la chute des cheveux.
Pomme de terre : brûlures et coups de soleil. Elle calme les irritations de la peau.
Pommier : pomme: obésité. Jus cie pomme: affaissement des traits du visage; raffermissement des seins et de l'abdomen.
Prêle : Ongles fragiles, cassants et dédoublés; carie dentaire; transpiration des pieds.
Prunier : prune rouge: peau relâchée et fatiguée.
Pulsatille : Taches de rousseur.
Reine des prés : cellulite.
Rhubarbe : elle est utilisée pour blondir les cheveux.
Romarin : relâchement des tissus, rides; gonflement des chevilles; entretien et repousse des cheveux.
Roquette : séborrhée du cuir chevelu, chute des cheveux gras.
Rose : beauté de la peau et aussi des yeux, gerçures des lèvres, coups de soleil.
Saponaire : dartres, herpès; gonflement des chevilles et des genoux; shampooings pour cheveux fragiles et entretien de la chevelure.
Sauge : dartres, teint brouillé, peau rugueuse; transpiration excessive.
Sauge sclarée : œdème des jambes, relâchement des tissus.
Son : irritation des peaux délicates par le froid, le vent et le soleil.
Thé : poches sous les yeux, cernes de fatigue, paupières gonflées, peaux grasses, pores dilatés; entretien du hâle.
Thym : il tonifie le cuir chevelu, épaissit les cheveux et active leur repousse; dentifrice.
Tilleul : nettoyage de la peau, dartres, boutons, rides.
Tomate : régimes amaigrissants; teints brouillés, peaux grasses et acnéiques ; beauté des mains.
Troène : Cellulite.
Tussilage : peaux grasses et relâchées, fines ridules.
Varech vésiculeux et Ficus serratus : obésité, cellulite.
Vigne : Raisin : régimes amaigrissants. Feuilles: obésité et cellulite. Sève: congestion des yeux et des paupières. Verjus : obésité.
Alcoolat de Fioravanti " Alcoolat de térébenthine composé» ou «baume de Fioravanti».
Son inventeur était un médecin italien, né et mort à Bologne (vers 1520-l588) Ce baume est obtenu par macération de substances aromatiques et résineuses dans de l'alcool (térébenthine, myrrhe", baies de laurier", aloès", gingembre*, cannelle*, girofle*, muscade", dictame de Crète", etc.). On laisse en contact quelques jours, puis on distille le tout. jadis employé pour l'usage interne contre les coliques néphrétiques, l'alcoolat de Fioravanti n'est plus utilisé qu'en frictions dans les rhumatismes et le rachitisme.
Baume du commandeur
Très populaire, il portait de nombreux noms: « teinture balsamique ». « élixir traumatique », « baume du commandeur de Pernes», « baume du chevalier de Saint-Victor», « baume des innocents», «baume catholique », « baume vulnéraire anglais », «baume persique» La racine d'angélique, le millepertuis, la myrrhe. l'oliban, l'aloès, le benjoin et le baume de Tolu, mêlés à l'alcool. le composent. jadis même employé pour l'usage interne comme cordial et vulnéraire, le baume du commandeur ne servit plus ensuite que pour l'usage externe contre les ulcères et les plaies, dont il arrête les hémorragies et facilite la cicatrisation.
Baume nerval
« Pommade nervale (ou nervine) », « onguent nervin ». Mélange d'huile d'œillette (voir pavot) , de moelle de bœuf, de beurre de muscade, d'huiles de girofle et de romarin, auquel on ajoute du camphre et du baume de Tolu, cette pommade jaune-brun possède une odeur très aromatique. Elle est excellente contre les entorses et les douleurs rhumatismales.
Baume Opodeldoch
Il porte beaucoup d'autres noms, dont le « savon ammoniacal camphré », le « liniment ammoniacal camphré composé», la « saponule ammoniacal de Steers». Composée en principe de savon animal, d'ammoniaque, de camphre, d'alcool et d'essences de thym* et de romarin", cette préparation d'origine anglaise varie dans sa formule selon les différents pays d'Europe. Elle était très employée contre les rhumatismes et les entorses.
Baume Tranquille
« Huile de narcotique ». Composé par deux capucins, les pères Tranquille et Rousseau, le remède fit fureur à l'époque, et la marquise de Sévigné, guérie par lui de ses douleurs, chantait bien haut les louanges de ce «baume souverain», qui passait alors pour guérir tous les maux. Il entrait dans sa composition au moins une vingtaine de plantes infusées dans l'huile, dont la datura, le tabac, la mandragore, le pavot et plusieurs lamiacées aromatiques, et l'ensemble était corsé «d'autant de gros crapauds qu'il y a d'huile ». Les crapauds disparurent d'abord de la formule, puis, peu à peu, les plantes utilisées devinrent moins nombreuses; néanmoins, au début du xx' siècle, le baume Tranquille était encore un remède externe fort répandu contre les maux d'oreille et les douleurs rhumatismales".
Bouillon aux herbes
Il s'obtient en faisant cuire 40g d'oseille, 20g de laitue, 10g de bette et 10g de cerfeuil dans un litre d'eau. Ajouter 2g de sel et 5g de beurre frais puis passer. On prend généralement ce bouillon après une purgation. On lui ajoute parfois du poireau pour corser le goût.
Bouillon de légumes
Il permet de soutenir les malades astreints à la diète hydrique. On le donne aux nourrissons atteints de gastro-entérite en remplacement des biberons. il peut aussi servir à préparer les bouillies de farines (une cuillerée à café de farine de riz, d'orge ou d'avoine cuite avec 100 g de bouillon). La «formule du Dr Méry» comprend 60 g de pommes de terre, 45 g de carottes, 15 g de navets ,6 g de pois secs et 6 g de haricots secs, mis dans un litre d'eau froide et bouillis durant 4 heures. Ajouter ensuite du sel, passer et compléter le volume jusqu'à un litre.
Cinq racines
Elles sont à la fois apéritives et diurétiques, et utilisées, par conséquent, pour les deux usages. La «tisane des cinq racines» est un mélange à parts égales de racines sèches d'ache*, d'asperge", de fenouil, de fragon petit houx et de persil. Utiliser en infusion, à raison de 20 g par litre. Le « sirop des cinq racines» se prépare en officine avec 100 g de ce mélange de racines sèches pour environ 2 kg de sucre.
Diascordium
Antidiarrhéique d'une efficacité réelle, ce remède avait été composé par Pracastor, médecin vénitien, qui en donna la formule en 1546, dans son traité des maladies contagieuses. « Électuaire opiacé astringent ff, le diascordium du Codex était une préparation à peine différente, composée d'extrait d'opium (voir pavot), de miel rosat (voir rose rouge), de vin de liqueur et d'un mélange d'une dizaine de plantes astringentes et aromatiques pulvérisées.
Eau d'arquebusade
Ce remède vulnéraire populaire d'usage interne et externe porte aussi les noms d'« alcoolat vulnéraire», d'«alcoolat de labiées composé» et d'« esprit traumatique». Il est préparé en officine par macération alcoolique suivi de la distillation de 17 plantes aromatiques.
Eau de la reine de Hongrie
Ce fut le remède à la mode du temps de la marquise de Sévigné, laquelle se chargeait de sa réclame avec le bel enthousiasme qu'elle montrait en toute chose. À base de romarin, de lavande et de menthe, ce n'était rien d'autre qu'une composition aromatique, mais' elle eut une vogue incroyable. Elle avait, paraît-il, guéri la reine de Hongrie Isabelle de toutes ses infirmités et redonné à celle-ci, qui s'en lavait aussi le visage, une telle beauté juvénile qu'elle fut demandée en mariage à près de 80 ans ... La marquise de Sévigné disait de cette eau miraculeuse: « Elle est divine, je m'en enivre tous les jours ... Je la trouve bonne contre la tristesse. » Regrettons, dans ces conditions, que la pharmacopée moderne, toujours à la recherche d'« euphorisants », n'ait pas retenu la formule...
Eau de métisse
« Eau des Carmes», «eau de mélisse spiritueuse », «alcoolat de mélisse composé». Elle se prépare avec une macération dans l'alcool de mélisse" fraîche, de zeste frais de citron. de racine d'angélique, de cannelle, de girofle, de muscade et de coriandre: L'ensemble est mis ensuite à distiller. Ce n'est pas là la véritable formule de la fameuse « eau de mélisse des Carmes déchaussés» de la rue de Vaugirard, à Paris, fabriquée et mise en vente dès 16ll. Cette recette n'est qu'une simplification proposée par Baumé, mais qui donne néanmoins un remède d'un goût excellent et jouissant de réelles propriétés médicinales Stimulante, très efficace contre certains troubles nerveux, l'eau de mélisse se prend à la dose d'une demi-cuillerée à une cuillerée il café 'délayée dans l'eau simple ou sucrée ou, pure, sur un morceau de sucre.
Eau-de-vie allemande
« Teinture purgative», « teinture de jalap composée» ou « teinture germanique». C'est un bon purgatif composé de jalap (voir liseron des haies), de turbith (voir scammonée) et de scammonée macérés dans l'alcool. On le prend à la dose de 15 à 60 g.
Elixir de Garus
Inventé par Garus, charlatan du Pont-Neuf, à Paris, cet élixir s'inspirait fortement d'un vieux remède de Paracelse du XVIe siècle. Selon un prospectus, il servait "dans toutes les maladies contagieuses, les fièvres malignes, le petite vérole, les bubons pestentieux et dissenteries". Composé d'aloès, de myrrhe, de safran, de girofle et de muscade, la formule a été modifiée à plusieurs reprises.
Emplâtre de Vigo
Emplâtre mercuriel dit « de Vigo». Cet emplâtre, de couleur gris ardoise, composé d'un mélange de substances parmi lesquelles l'encens, la myrrhe*, le safran =. l'essence de lavande * , la cire, la térébenthine et, surtout, le mercure, était utilisé comme résolutif des tumeurs glandulaires, des orchites (inflammations du testicule), pour atténuer les marques de la petite vérole, etc.
Extrait thébaïque
C'est l'extrait d'opium (voir pavot) pharmaceutique « laudanum solide ».
Gargarisme calmant
Il se préparait avec 10 g "d'espèces calmantes pour gargarismes», mises à bouillir 10 minutes dans 300 g d'eau. Ces espèces calmantes, mélange de racines de guimauve finement coupées et de capsules de pavot privées de leurs graines et finement concassées, ne se trouvent, plus librement en pharmacie depuis que le décret du 14 avril 1911 a. interdit la vente du pavot sans prescription médicale.
Laudanum
L'ancêtre en est le « spécifique anodyn » de Paracelse que celui- ci employait pour procurer le sommeil à ses malades. Thomas Sydenham, médecin anglais, mit au point, vers 1660, la formule du laudanum qui contenait aussi de l'opium avec du safran, de la cannelle et du girofle (mais sans le «suc de corail», le «magistère de perle» et la «quintessence d'or du spécifique de Paracelse»).Jadis préparé avec du vin, le laudanum de Sydenham le fut ensuite avec de l'alcool faible. Il fut très employé dans les potions injections, lavements, liniments et cataplasmes.
Liniment de Rosen
La véritable formule du liniment de Rosen de Rosenstein, tirée de son Traité des maladies des enfants, traduit du suédois en 1778 par le Dr Fabvre de Villebrun, ne comprenait que de l'huile de muscade", l'huile de girofle* et de l'esprit de genièvre*. Elle a été modifiée par la suite par l'apport d'huile de ricin* et d'alcool, certains lui ajoutant même du savon ou du quillaja (ou écorce de Panama) pour qu'elle se conserve mieux. Ce liniment était employé en frictions dans les états de faiblesse et d'anémie. On en imprégnait une flanelle, dont on frottait le corps, pendant 5 minutes, matin et soir.
Onguent populéum
«pommade populéum» ou «pommade de bourgeons de peuplier composé». Très employée surtout contre les hémorroïdes, cette pommade calmante se préparait en officine avec des feuilles sèches de jusquiame, de belladone, de morelle et de pavot, macérées dans l'alcool. On ajoutait de l'axonge (graisse de mouton), puis des bourgeons de peuplier cueillis dans l'année et séchés. Le tout était cuit plusieurs heures au bain-marie.
Pilules de cynoglosse
Très employées pour procurer le sommeil aux malades, ces pilules portaient aussi les noms de «pilules de cynoglosse opiacées», «pilules adoucissantes de Mésué» ou «pilules d'opium composées». Elles étaient constituées de cynoglosse, de jusquiame, de myrrhe, .de safran et d'extrait d'opium (voir pavot). Dans les «grains sédatifs de Dumont», l'opium était remplacé par le lactucarium.
Pilules de Lancereaux
Pilules diurétiques, à base de scille. de digitale, de scammonée et de miel blanc, jadis très en usage contre l'œdème généralisé.
Pilules de Meglin
«Pilules de jusquiame et de valériane composées». Elles sont constituées d'extrait de ces deux plantes et d'oxyde de zinc. Elles calment les douleurs névralgiques et furent utilisées contre l'hystérie jusqu'à la fin du XIX" siècle.
Potion de Todd
Jaune rougeâtre, cette potion est de la teinture de cannelle diluée dans du sirop et de l'eau-de-vie (cette dernière est parfois remplacée par du rhum). La potion était employée contre la grippe et entrait dans la préparation de nombreuses formules de sirops pectoraux.
Poudre de Dover
Cette préparation est aussi connue sous les noms de «poudre d'ipécacuanha opiacée», «poudre diaphorétique de Dover » ou «poudre d'opium et d'ipécacuanha composée», Avec l'opium et l'ipéca, cette poudre contient aussi du sulfate et du nitrate de potassium, Sa préparation a subi de nombreuses modifications depuis son élaboration par son auteur et la date d'introduction de cette poudre en France n'est pas bien précise (il semble qu'elle ne soit signalée pour la première fois qu'en 1803). Calmante et sudorifique, elle s'utilise le soir au coucher dans les rhumatismes chroniques et la goutte.
Poudre de réglisse composée
Aussi nommée «poudre pectorale», ce mélange de l'ancienne pharmacopée comprenait, à côté de la racine de réglisse*, des folioles de séné lavées à l'alcool, des semences de fenouil*, du soufre lavé, le tout pulvérisé et mêlé à du sucre blanc.
Poudre de Saint-Ange
La véritable formule de ce remède secret, aux vertus cicatrisantes, était, paraît-il, 500 g d'asaret, 12 g de bétoine, 4 g de verveine et 4 g de crapaud. Mais une autre formule n'y faisait entrer que 24 g d'asaret et 1 g d'hellébore blanc pulvérisé... La poudre sternutatoire, du Codex («poudre capitale», «tabac céphalique» ou «poudre d'asarum composée»), quant à elle, se composait d'asaret, de bétoine, de marjolaine et de muguet. en parties égales et réduits en poudre.
Quatre farines résolutives
On utilisait jadis ce mélange de quatre farines en cataplasmes émollients pour raire mûrir les abcès ou encore contre les douleurs rhumatismales et les refroidissements pulmonaires. Composé de farines d'ers, de fenugrec, de fèves et de lupin, à parties égales il ne présentait pas, tout compte fait, de vertus curatives spécifiques et son action s'assimilait à celle de tous les autres cataplasmes. L'usage de ce mélange a été remplacé peu à peu par celui de la farine de lin.
Quatre semences chaudes
«Espèces (ou semences) carminatives», ce mélange de l'ancienne pharmacopée était encore inscrit au Codex de l884. Composé à parties égales de semences d'anis, de fenouil, de coriandre et de carvi ou de cumin, on l'utilisait en infusion, à raison de 10 g par litre, pour un usage que l'épithète «carminatives» nous révèle clairement. Les «quatre semences froides» étaient un mélange à parties égales de semences de calebasse, de concombre, de melon et de pastèque.
Sirop d'orgeat
« Sirop d'amande », « sirop émulsif » ou « sirop amygdalin ». À l'origine, l'«orgeade», ou «orgeat», était, comme son nom l'indique, une boisson émulsive faite avec de l'orge. Le sirop garda son nom , après que l'orge eut été remplacée par les amandes. Pour le préparer, on réduit en pâte fine 500 g d'amandes douces et 150 g d'amandes amères mondées en les pilant dans un mortier, tout en leur ajoutant 125g d'eau froide et 750 g de sucre. Délayer la pâte obtenue avec litre d'eau froide et passer avec expression. Mêler alors 2,250 kg de sucre à l'émulsion et faire fondre au bain-marie à une température ne dépassant pas 40°C. Lorsque l'ensemble est fondu, parfumer avec 250 g d'eau de fleur d'oranger, mêler et mettre en bouteilles. Certains additionnent à cette recette 30 g de gomme adragante, qui permet au sirop de rester plus homogène.
Le sirop d'orgeat, mêlé à de l'eau fraîche, est une délicieuse boisson rafraichissante très appréciée des enfants. Il constitue pour les malades une boisson agréable et nourrissante. Il calme la toux et les maux de gorge. Le «sirop d'orgeat au lait» se prépare de la même manière, en remplaçant l'eau par le lait. Dans le «sirop de pistaches», les amandes sont remplacées par les pistaches.
Sirop de chicorée composé
Ce sirop laxatif est plus souvent désigné sous le nom de "sirop de chicorée" mais aussi sous celui de "sirop de rhubarbe composé". C'est une préparation d'officine où entrent, avec des feuilles et des racines de chicorée, rhubarbe, fumeterre, scolopendre, alkékenge, cannelle et santal.
Sirop de raifort composé
« Sirop antiscorbutique ». Ce mélange de raifort, de cochléaria, de cresson. de ményanthe, de cannelle et de zeste d'orange amère, macéré dans du vin blanc, distillé et cuit en sirop avec du sucre, est une très ancienne préparation, à la fois tonique, apéritive et dépurative. Malgré son goût amer et piquant, on l'employait souvent, pour les enfants, contre les affections des ganglions, la carence en fer et le manque d'appétit.
Sirop de salsepareille composé
« Sirop de cuisinier», «sirop de salsepareille et de séné composé», «sirop sudorifique» ou « sirop dépuratif». Il est préparé avec une infusion prolongée de bourrache, de rose, de séné et d'anis, à laquelle est ajouté de l'extrait de salsepareille. On mélange ensuite du miel et du sucre et on cuit le tout jusqu'au sirop. La dose est de 50 à 100 g par jour, à prendre pur ou dans une tasse de tisane sudorifique. En Amérique, on le préparait en aromatisant l'infusion de salsepareille d'une boisson légèrement alcoolisée, rendue mousseuse par l'addition d'acide carbonique, ce qui la rendait agréable au goût. (c'était la «salsepareille Bristol», jadis très populaire).
Sirop de stoechas composé
Dit parfois «sirop de Fernel». En compagnie de la lavande stoechade, d'autres substances aromatiques, en moindre quantité, sont mises à macérer (calament, origan, thym, bétoine, romarin, sauge, acere. gingembre, cannelle). Le tout est distillé puis transformé en sirop par adjonction de sucre. Sudorifique, tonique, excitant, ce sirop a de nombreux usages.
Sirop diacode
L'inventeur du «diacodium», ancêtre de ce sirop, fut Damocrate Servilius, qui exerçait la médecine sous le règne des empereurs Caligula, Claude, Néron et Vespasien, au 1er siècle de notre ère. Fait d'une macération de têtes de pavot cuites longtemps dans du miel, le diacodium fut, en fait, la première préparation maniable de l'opium. Le sirop diacode de notre ancienne pharmacopée, encore appelé «sirop d'opium faible», est un mélange de sirop et de teinture d'opium.
Sirop pectoral de Desessartz
« Sirop d'ipécacuanha composé». Préparé avec de l'ipéca, des folioles de séné, du serpolet, des fleurs de coquelicot, de l'eau de fleur d'oranger, ce sirop est, depuis le XVIll' siècle, un remède précieux et éprouvé contre la coqueluche et la toux des enfants. Il aurait même, parait-il, guéri du croup le fils du célèbre naturaliste Georges Cuvier.
Suc d'herbes dépuratif
Il se compose de feuilles fraîches de chicorée, cresson, de fumeterre et de laitue, en parties égales, qu'on pile au mortier ou qu'on passe au mixeur. Exprimer le jus et le filtrer au frais. La dose est de 60 à 125 g, à prendre en une seule fois. On peut également utiliser de la même façon diverses plantes sauvages comestibles, tels l'ortie ou le pissenlit, dont les vertus dépuratives favoriseront l'élimination des toxines de l'organisme.
Thé de Saint-Germain
« Thé de santé», «poudre de longue vie» ou, plus simplement, . «espèces purgatives». S'il n'est pas un sûr garant d'une longue existence, ce « thé» est certainement un bon moyen de lutter contre la constipation. On le prépare par infusion avec 2 g de folioles de séné, 1 g de fleurs de sureau, 0,5 g de semences de fenouil, 1 g de semences d'anis" et 0,5 g de crème de tartre par tasse.
Thériaque
L'ancêtre de cette préparation extraordinairement célèbre était le fameux antidote imaginé par Mithridate pour s'immuniser contre les poisons, Néron en fit perfectionner la formule par Andromachus, son médecin, Sa composition variait d'ailleurs selon les pays: dans le Codex français, quoique simplifiée, elle contenait près de 60 substances, Pendant de longues années, Venise eut le monopole de sa préparation, laquelle se faisait en grande pompe: c'était la thériaque la plus recherchée, À Paris, le collège de pharmacie la préparait, aussi avec un cérémonial particulier, à une certaine époque de l'année, et c'était d'ailleurs pour les pharmaciens presque une obligation d'acheter cette thériaque-là, L'«orviétan», remède célèbre du charlatan du Pont-Neuf Contugi, natif d'Orvieto, n'en était qu'une pâle copie, comme d'ailleurs la «thériaque céleste» d'Hoffmann, Certaines formules de la thériaque avaient été de plus en plus dépouillées pour ne plus guère être qu'un mélange d'opium de jusquiame, de safran, de myrrhe et d encens: c'était alors la «thériaque des pauvres», réduite à cinq éléments. Quant à la «thériaque des Allemands», ou « thériaque des paysans », elle n'était qu'un extrait de genièvre.
Tisane de fruits pectoraux
«Tisane de fruits béchiques». Elle se prépare par décoction d'un mélange à parties égales de dattes et de jujubes sans, noyaux, de figues et de raisins de Corinthe (voir vigne). Très agréable au gout, elle s'utilise à raison de 50 g de mélange par litre, qu'on laisse bouillir, à feu doux une demi-heure.
Tisane de Pollini
Cette tisane est encore appelée «décoctée de brou de noix composé». Il s'agissait d'une décoction prolongée, jusqu'à réduction de moitié, de brou de noix sec, de salsepareille, de squine , d antimoine cru et de pierre ponce pulvérisée dans de l'eau. Cette tisane s'absorbait en une journée, moitié le matin, moitié le soir. Elle comptait, paraît- il, de nombreux succès dans le traitement des maladies sexuellement transmissibles.
Tisane des quatre fleurs
Encore très employée en cas de refroidissement et de toux, cette populaire tisane n'a des quatre leurs que le nom, puisqu'elle en comprend en réalité sept... Mélange à parties égales de fleurs èches de bouillon-blanc, de coquelicot, de guimauve, de mauve , de pied-de-chat, de tussilage et de violette, elle se prépare en infusion, à raison de 10 g par litre. Elle porte aussi le nom de « fleurs pectorales», «fleurs béchiques » ou « espèces pectorales».
Vespétro
Le nom de cette délicieuse liqueur, «ratafia d'angélique et de coriandre composé», fait allusion à sa propriété de prévenir et de chasser les vents dus à une mauvaise digestion. Faire macérer 8 jours, dans 2 litres d'eau-de-vie, 60 g de semences d'angélique", 60 g de semences de coriandre", 8 g de semences d'anis" et 8 g de semences de fenouil". Ajouter 500 g de sucre dissous dans 0,5 litre d'eau, laisser reposer 2 jours, filtrer et mettre en bouteille.
Vin antiscorbutique
« Vin de raifort composé». Jadis très employé dans les affections scrofuleuses ou scorbutiques, à la close de 30 à 125 g, ce vin se préparait en officine avec des racines de raifort.", des feuilles de cresson, de cpchléria, de ményanthe (comme pour le «sirop de raifort composé»), auxquelles on ajoutait de la moutarde et du sel ammoniac. Le tout était mis à macérer 10 jours dans du vin blanc.
Vin de cannelle
Tonifiant, ce vin est bon pour les personnes fatiguées ou manquant d'appétit, et on le recommandait particulièrement dans les asthénies postgrippales, Le « vin de cannelle simple» est préparé avec 30 g de cannelle7' macérée 6 jours dans 0,5 litre de vin de Malaga, Le « vin de cannelle composé », appelé aussi « hippocras », «vin cordial» ou «vin hippocratique », se corse d'amandes*, de sucre, d'eau-de-vie, de musc et d'ambre
Vin de mai
« Vin de reine-des-bois» ou «vin de petit muguet», Ce vin a la propriété de mettre le foie et les reins en bonne condition à chaque changement de saison, On le prépare au printemps en versant un litre de bon vin blanc bouillant sur 60 g de sommités fraîches d'aspérule odorante et en laissant macérer une demi-heure, On passe et on ajoute ensuite du sucre selon le goût (100 g au moins} En corsant avec une cuillerée à soupe de bonne eau-de-vie, on obtient un vin de dessert qui, mis à la cave, devient mousseux, On peut aussi le préparer avec d'autres plantes aromatiques (bétoine*, lierre terrestre, pimprenelle, pulmonaire, véronique, feuilles de cassis), additionnées de citron et de cannelle.
Vin diurétique de l'Hôtel-Dieu
« Vin de Trousseau» ou «vin de digitale composé», La formule primitive de ce vin fut établie par Trousseau en 1861. Elle subit ensuite diverses modifications dans les proportions, mais comprend toujours des baies de genièvre, des feuilles sèches de digitale et de la scille, macérées dans du vin blanc.
Vin diurétique de la Charité
« Vin scillitique amer» ou « vin de scille et de quinquina composé ». Il comprend notamment du quinquina rouge, de la scille*, des baies de genévrier de l'absinthe, de la racine d'angélique et de la mélisse".
Vinaigre des quatre voleurs
C'est à Toulouse, au cours de la terrible épidémie de peste qui fit plu de 50000 victimes de 1628 à 1631, qu'apparaît pour la première fois ce célèbre vinaigre, comme le mentionnent les registres du parlement de cette ville. Les quatre voleurs, pris sur le fait alors qu'ils détroussaient les pestiférés, révélèrent, pour avoir la vie sauve, le secret qui leur permettait de se préserver de la contagion ( «après quoi ils furent pendus» ainsi que le signale froidement le compte rendu). Au siècle suivant, des voleurs de Marseille imitèrent leurs prédécesseurs toulousains lors de l'épidémie de peste de 1720. Arrêtés, on leur promit à eux aussi la vie sauve contre leur secret (mais cette fois les juges de Marseille tinrent parole!). Retrouvée au musée du Vieux-Marseille, leur formule différait quelque peu de celle des voleurs toulousains. S'inclinant devant le succès de cette recette le corps médical l'adopta, en lui faisant subir toutefois quelques modifications : le Codex de 1748 officialisa le vinaigre des quatre voleurs en lui ajoutant de la cannelle, de l'acore et surtout de l'ail. Pendant longtemps, ce vinaigre antiseptique connut des heures de gloire et ne disparut du Codex qu'en 1884.
On l'employait pour se préserver des maladies contagieuses: pour cela, on s'en frottait les mains et le visage, on le brûlait dans les maisons, on en imbibait des tampons pressés sur le nez. On le respirait aussi en cas de syncope. Il est d'ailleurs encore à l'honneur dans certaines campagnes, Il se prépare en faisant macérer pendant 10 jours dans 2,5 litres de vinaigre: 40 g de grande absinthe, 40 g de petite absinthe (c'est-à-dire l'absinthe pontique, ou romaine, originaire de la région méditerranéenne), 40 g de romarin, 40 g de sauge, 40 g ,de menthe ,40 g de rue, 40 g de lavande, 5 g d'acore (roseau aromatique), 5 g de cannelle, 5 g de girofle, 5 g de muscade et 5 g d'ail. Passer avec expression et ajouter 10 g de camphre dissous dans 40 g d'acide acétique cristallisé. Filtrer le liquide.
Combien de patients se retrouvent avec des prescriptions de médicaments alors qu'ils souffrent avant tout de déficits nutritionnels, et pourraient être traités uniquement (ou partiellement) par des suppléments nutritionnels? Combien de personnes traînent des maux depuis des années, sans amélioration malgré leur traitement, et pour cause puisque l'origine du problème n'est pas décelée donc pas soignée ? Et combien sont étonnées, pour ne pas dire extraordinairement surprises, par les résultats obtenus avec de « simples» compléments alimentaires ? Combien d'enfants difficiles ou souffrant de problèmes divers (allant de l'eczéma à l'hyperactivité) ont retrouvé un équilibre grâce à un ajustement en acides aminé, acides gras, vitamines et minéraux ?
Parfois, bien sûr, un déficit en vitamines et minéraux n'est pas la cause première du trouble, mais elle est venue l'aggraver. Une supplémentassions permet alors de potentialiser les effets bénéfiques du traitement médical, qui peut s'avérer indispensable. Mais le plus souvent, un manque de magnésium, de fer, d'oméga 3 ou d'autres substances essentielles déclenche un trouble, puis deux, puis cinq.
Est-il alors raisonnable de traiter les cinq symptômes, un par un, sans les guérir au final, puisque la cause reste inchangée.
Dans 8 cas sur 10, lorsqu'un malade pousse la porte de la pharmacie, il présente un déficit en plusieurs vitamines, minéraux, acides gras ou acides aminés, et son traitement médical n'en tient pas compte.
Il ne devrait plus être possible aujourd'hui, avec toutes les connaissances dont on bénéficie, avec tous les résultats d'études à notre disposition, de soigner un malade sans établir un bilan des besoins en nutriments. Et pourtant, hélas, c'est encore ce qu'il se passe dans l'immense majorité des cas.
Pallier ces déficiences est non seulement une obligation mais aussi, et surtout, le gage d'une bonne santé, d'une belle humeur et d'un mieux-être qui change tout.
Tendance de fond :
Il n'est plus question de faire comme si nous vivions dans un monde idéal, avec une alimentation parfaite et une hygiène de vie au-dessus de tout soupçon. Ça, c'est le pays de Heidi. Personne ne peut plus affirmer qu'il s'agit du nôtre sans paraître ridicule, même si quelques voix d'arrière-garde s'élèvent encore dans ce sens, prétendant que la « mode » des vitamines va passer. Ce n'est pas une mode, c'est une tendance de fond, c'est un besoin, c'est une nécessité absolue. Depuis trente ans, toutes les études, tous les travaux, toutes les enquêtes alimentaires aboutissent à la même conclusion: la population ne couvre pas ses besoins en vitamines et minéraux.
Par ailleurs, nous prenons de plus en plus conscience de l'utilité de la prévention et de la prise en charge individuelle en matière de santé, et les compléments alimentaires sont en toute première ligne dans ce domaine. Des centaines d'études scientifiques contrôlées ne souffrant aucune critique prouvent de multiples façons l'utilité des vitamines, des minéraux, de diverses substances, et ce pour lutter contre les troubles les plus bénins comme les plus graves.
La nutrithérapie ("thérapie par les nutriments") est une science toute jeune mais extrêmement dynamique, qui rassemble de très nombreux chercheurs et médecins sur la planète. Elle sera au cœur des soins de demain, mais n'est déjà plus du tout marginale aujourd'hui.
Les patients sont extrêmement contents des résultats. Dans certains cas ils sont munis d'une prescription micronutritionnelle, dans d'autres ils découvrent les compléments alimentaires sur le conseil du pharmacien formé à cette discipline, et qui leur explique les tenants et les aboutissants de cette supplémentation. A chaque fois c'est le même étonnement face aux résultats rapides et indéniables !
Mais, et c'est vrai aussi :
- Ces bénéfices ont été réalisés aux dépens d'autres paramètres, Ces bénéfices ont été réalisés aux dépens d'autres paramètres, ayant parfois déplacé le problème. Certes le risque d'avaler une bactérie très novice via la charcuterie ou certains produits frais (type crevettes) est aujourd'hui extrêmement faible, mais celui de développer une allergie, de l'asthme, voire (à long terme) de favoriser le processus cancéreux est bien réel.
- Grâce aux additifs, les aliments se conservent mieux, mais d'une part, certains de ces additifs sont mauvais pour le santé, d'autre part, allonger la durée de conservation fait automatiquement chuter le taux de vitamines du produit.
- Les industriels doivent rajouter des vitamines aux aliments desquels ils les avaient retirées (on dit "restaurer" et sur l'étiquette cela se traduit par "à teneur garantie en...") et des études montrent que ces vitamines restaurées ne sont pas du tout assimilées par le corps de la même façon que celle d'origine naturelle. C'est notamment la cas pour les jus de fruits, mais il n'y a aucune raison de penser que pour d'autres familles d'aliments "enrichis en vitamines", le résultat de cette manipulation soit meilleur.
- Les «progrès» réalisés dans le cadre de l'hygiène ont été en partie annulés en raison de nos modes de vie, de nos choix alimentaires, de l'explosion de produits douteux(appelons-les les snackings). Il suffit de lire les chiffres concernant les prévisions du nombre d'obèses et de diabétiques pour s'en convaincre.
Pour les raisons principalement évoquées dans notre chapitre "Pourquoi avons nous besoin de compléments nutritionnels", et pour bien d'autres raisons, le contenu de nos aliments a évolué, plutôt en «mal », alors que la sécurité a progressé, bien entendu en « bien ».
Ces modifications sont parfois visibles (on engloutit aujourd'hui par tonnes des produits qui n'existaient pas auparavant, comme des barres chocolatées ou des frigos entiers de plats préparés), mais parfois bien plus sournoises.
Ainsi, pour des raisons de simplicité d'utilisation et de rentabilité, les fruits et légumes les plus robustes (mais pas les plus riches en vitamines) sont cultivés, les huiles les plus faciles à produire (mais pas celles qui renferment les meilleurs acides gras) sont les plus consommées, même la farine qui sert à faire le pain est beaucoup plus pauvre en minéraux et en vitamines qu'avant !
Par ailleurs, de nombreuses situations nous exposent à un besoin accru en certains éléments. Pour ne prendre qu'un exemple parmi mille, le bruit permanent (villes notamment) provoque une sur utilisation du magnésium, minéral précieux, et impose des apports bien supérieurs aux moyennes habituellement recommandées.
Résultat : nous mangeons « trop» (de calories, de gras, de piégeurs de vitamines-etc.) mais « pas assez » (de minéraux, d'antioxydants, etc.). Et en plus nous sommes souvent surexposés aux déficiences !
Il est donc nécessaire, indispensable même, de les apporter à notre organisme mais sans augmenter encore le contenu calorique de l'assiette. C'est là toute la force des compléments alimentaires: véhiculer les doses requises de chaque élément sans alourdir l'addition calorique.
Qu'est-ce qu'un complément alimentaire ?
Un complément alimentaire est un produit alimentaire concentré en nutriments ayant un effet physiologique ou thérapeutique. Son but est de compléter une alimentation normale, pas de la remplacer.
Que contient un complément alimentaire ?
On trouve dans les compléments alimentaires uniquement ce qui est prévu par la réglementation: acides aminés, acides gras, enzymes, minéraux, oligo-éléments, plantes ou extraits de plantes, probiotiques, vitamines, antioxydants.
Petit lexique d'éléments essentiels :
Acides aminés
Ce sont les éléments composant les protéines. Pour assimiler ces dernières, le corps doit les découper au préalable en acides ami- nés. Il en existe une vingtaine utiles à l'être humain. Parmi eux, citons l'arginine, l'ornithine, l'acide aspartique, l'acide glutamique, l'isoleucine, la leucine, la lysine ou le tryptophane.
Chacun d'entre eux possède des propriétés bien spécifiques. Certains sont "anti-fatigue", d'autres apaisants, d'autres encore améliorent les capacités cérébrales ou musculaires, sont antioxydants ou raffermissent les tissus (peau). Ce sont aussi des précurseurs de nos hormones. Ils sont généralement issus d'aliments riches en protéines, animaux (viande, poisson, petit lait) ou végétaux.
Acides gras
Les acides gras sont les éléments qui forment les graisses. Ainsi, le beurre, l'huile ou le gras de l'entrecôte sont constitués d'acides gras. C'est leur composition et leur proportion dans l'organisme qui les rend « bons» ou « mauvais ». Les acides gras oméga 3, les oméga 6 ou encore le CLA (Acide Linoléique Conjugué) entrent dans la formule de nombreux compléments alimentaires. Chacun d'entre eux possède des propriétés bien spécifiques. Ils sont issus d'huiles végétales, d'algues, d'éléments marins ou de poissons, de viande, de produits laitiers.
Enzymes
Les enzymes sont extraordinairement importantes pour la totalité des fonctions de l'organisme. Pour résumer, disons que ce sont des protéines qui accélèrent les réactions chimiques de l'organisme. L'enzyme se fixe sur une substance (appelée « substrat ») et la transforme en éléments « utilisables ». Son rôle est vital. 11 existe des milliers d'enzymes, dont sans doute de très nombreuses encore inconnues. Le nom se termine souvent en « ase» (peptidase, lactase, protéase), mais pas toujours. Exemple : bromélaïne, trypsine ...
Minéraux
Ce sont des éléments présents en faible quantité dans l'organisme, mais absolument indispensables à la vie, tout comme les vitamines. Les plus connus sont le calcium, le sodium, le potassium et le magnésium.
Oligo-éléments
Encore des minéraux, mais dont l'organisme héberge des teneurs encore plus infimes. On dit qu'ils sont présents à l'état de « trace» . Et là encore, leur carence conduit à de graves troubles. Les plus connus sont le fer, le zinc, le cuivre, l'iode, le sélénium ou le chrome.
Plantes ou extraits de plantes
Les plantes sont de formidables réservoirs à composés protecteurs. En effet, comme elles ne peuvent se déplacer, elles doivent trouver en elles tous les moyens de résister aux attaques, au climat (grand froid, soleil cuisant. .. ), ainsi qu'à tous types de prédateurs. Et nous, nous « récoltons» tout cela !
On peut extraire des végétaux de très nombreuses familles d'éléments : des carotènes, des f1avonoïdes, des phyto-œstrogènes, des quinones, des mucilages, des glucosides, des phytostérols, des saponines ... Tous sont des phytonutriments. Citons par exemple les extraits de ginseng, de chrysantellum, de millepertuis ... Ils sont purifiés et standardisés dans le meilleur des cas, c'est-à-dire qu'on retrouve toujours le même taux de principe actif dans le produit fini, un point primordial pour garantir l'efficacité.
Probiotiques
Ces bonnes bactéries aident notre flore intestinale à faire son travail. Vous en consommez déjà (mais en petites quantités) dans les yaourts, la choucroute...Bifidus, acidophilus, etc. ça ne vous dit rien?
Vitamines
Les stars. Mini-dosages, maxi-effets. chacune d'entre elles joue de rôles bien spécifiques, et aucune ne travaille seule. C'est pourquoi nous conseillons rarement de prendre un complément alimentaire renfermant une vitamine unique: les associations sont nettement préférables (sauf cas particulier). Ainsi, les vitamines B fonctionnent en groupe: il ne faut pas les séparer! Même si vous avez surtout besoin de B9, par exemple (comme c'est le cas pour les femmes enceintes) vous prendrez un complexe de vitamines B.
Antioxydants
Certaines vitamines, certaines enzymes et d'autres nutriments sont antioxydants. Ils s'opposent à l'oxydation de nos cellules qui engendrent des radicaux libres impliqués dans de nombreuses affections. En cas de maladie, les antioxydants sont requis à dose parfois importante, sous forme de compléments alimentaires. Ils améliorent alors les troubles, voire peuvent guérir dans certains cas. Par ailleurs, ils permettent également de mieux supporter le traitements classiques et d'en limiter les effets secondaires. Parmi les éléments qui tiennent leurs promesses, le tableau ci-dessous liste les grands classiques. Certains d'entre eux ne sont vraiment utiles qu'en supplément si l'on en a besoin en quantité adéquate pour lutter contre un trouble particulier. C'est notamment le cas de la vitamine E, qu'il est indispensable de se procurer en quantité suffisante par le biais de l'alimentation.
CLASSE | SUBSTANCE ANTIOXYDANTE | SOURCE |
Enzymes |
SOD*
GPX* |
Supplémentation
Supplémentation |
Hormones |
Phyto-œstrogènes
Oestrogènes,Prégnénolone,Testostérone, Mélatonine, DHE...
|
Soja, supplémentation Supplémentation
|
Antioxydants, hydrosolubles |
Vitamine C
Glutathion
Acides aminés soufrés (taurine cystéine)
|
Fruits et légumes, surtout agrume (fraise, kiwi, chou), supplémentation
Supplémentation
Chair animale, supplémentation
|
Antioxydants liposolubles
|
Vitamine E
Bêta-carotène
Lycopène |
Huile de germe de blé et autres huiles végétales, supplémentation
Fruits et légumes très colorés, surtout en vert ou orange (potiron, carotte, épinard...) supplémentation Fruits et légumes très colorés, surtout en rouge (tomate, pastèque), supplémentation
|
Lutéine, Zéaxanthine
Coenzyme QlO
Acide alphalipoïque |
Fruits et légumes très colorés, surtout en jaune (maïs), supplémentation
Supplémentation
Brocolis, rognons, supplémentation |
Tout dépend des éléments utilisés. La vitamine E et les acides gras (tels que les oméga 3) sont obligatoirement conditionnés en huiles ou en capsules. On trouve différents mélanges dans les gélules, qui permettent d'avaler des composés parfois très mauvais sans que l'on s'en aperçoive.
Les comprimés, très compacts, ne renferment pas de gélatine et peuvent concentrer les actifs. Les poudres ou les comprimés effervescents se diluent dans l'eau, ce qui a le double avantage d'hydrater et d'améliorer l'assimilation des principes actifs. Même chose pour les formes liquides (type ampoule), particulièrement adaptées si l'on a affaire à des extraits de plantes.
Si le pharmacien réalise une préparation magistrale, c'est à dire un complément alimentaire "sur mesure", ce sera le plus souvent sous forme de gélule. Il existe de nouvelles formes galéniques, comme le strip, sortes de petites feuilles à laisser fondre sur la langue (elles rafraîchissent l'haleine au passage, et véhiculent des vitamines, des minéraux .. Plus ludiques qu'efficaces, car il est impossible d'obtenir une concentration suffisante en principes actifs sous cette présentation.
Tout dépend de ce qu'on en attend, de l'état de l'organisme, de la situation, etc. Pour avoir un ordre d'idée, absorber un comprimé de calcium lors d'une crise de spasmophilie aura un effet immédiat.
Une déprime voire une dépression légère et récente peut céder en quelques jours tandis que des troubles émotionnels plus ancrés (stress, anxiété) s'améliorent après plusieurs semaines.
La protection cardiaque s'envisage sur du très long terme (bien que les premiers résultats soient visibles très vite), de même que la consolidation du squelette, qui ne se vérifie que plusieurs mois après avoir entamé la supplémentation.
Si vous avez mangé toute votre vie trop de "mauvais" gras et pas assez de "bons" gras, il faudra plusieurs mois pour que chacune de vos cellules "remplace" les premiers par les seconds. Mais vous constaterez de vous même rapidement, une amélioration de l'état de la peau et du fonctionnement global de l'organisme.
Enfin, en fonction de votre état digestif, de votre âge, de votre alimentation, les résultats seront plus ou moins rapides. ainsi les personnes âgées assimilent plus difficilement certains éléments, elles auront besoin de plus de temps pour refaire leurs stocks (en zinc par exemple).
Non, ils ne remplacent en aucun cas une alimentation variée et diversifiée. Par ailleurs, il importe tout autant de limiter l'ingestion d'aliments nocifs pour la santé! Par exemple, il serait absurde de prendre des compléments alimentaires pour aider à contrôler son taux de sucre sanguin, tout en continuant à manger des sucres rapides en quantité excessive.
Il est donc nécessaire, mais hélas pas suffisant, de manger « bien» et varié. Et même dans ce domaine, le consensus n'est pas total. Si tout le monde est d'accord pour dire que l'alimentation doit être choisie de manière à protéger sa santé, la meilleure façon d'y parvenir reste sujette à discussion.
C'est ainsi que naissent des pyramides alimentaires plus ou moins valides, plus ou moins utiles. Dans le numéro de l'American Journal of Clinical Nutrition de janvier 2003, des chercheurs de l'École de santé publique de Harvard (Boston, Massachusetts), sous la direction de Walter Willett (célèbre professeur de nutrition à Harvard), ont publié les résultats d'une-étude qui dérange. Ils s'en prenaient aux recommandations nutritionnelles officielles censées prévenir les maladies chroniques.
Ce que recommandent les « officiels » :
- plus de céréales et féculents,
- plus de laitages,
- la réduction des graisses,
- une limitation drastique de l'alcool,
- pas de compléments alimentaires.
Pas de chance : selon nos chercheurs rebelles, toutes ces mesures sont critiquables. Et ils ne disent pas ça en l'air !
Depuis près de 20 ans, ils pilotent les deux études prospectives les plus renommées au monde, celle dite « des Infirmières» et celle « des Professionnels de santé ». C'est donc plus de 120 000 personnes qui ont été observées pendant deux décennies, ça commence à compter...les scientifiques ont analysé attentivement la santé des personnes qui se nourrissaient « officiel» et de celles qui mangeaient « mal».
Bilan : un risque d'infarctus légèrement réduit chez les premières, mais un taux de cancer absolument identique dans les deux camps. Des résultats décevants.
Alors que faire ?
Les chercheurs de Harvard ont alors proposé leurs propres recommandations alimentaires. Au nouveau programme :
- Réhabilitation des graisses (mais bien choisies, surtout végétales).
- Beaucoup moins de céréales et de féculents, pas du tout (ou très peu) de riz blanc, de pain blanc, de pommes de terre et de pâtes.
- Presque pas de charcuterie ni de viande rouge.
- Beaucoup moins de laitages (1 par jour au lieu des 3 conseillés en France).
- Plus de viandes blanches et de poisson.
- Un peu d'alcool (plutôt que pas du tout).
- La prise d'un complément de vitamines et de minéraux quotidien.
La meilleure pyramide alimentaire du monde met en avant les « bonnes» graisses et les « bonnes» protéines (et restreint fortement les autres), ne place pas sur le même plan les céréales complètes et celles qui sont raffinées, tempère la consommation de produits laitiers. Que des paramètres dont la précision est absolument essentielle à une alimentation santé digne de ce nom !
Résultats contrôlés : lorsqu'on s'alimente selon les exhortations de Harvard, le risque cardio-vasculaire diminue de 40 % (30 % chez les femmes), le risque de maladie chronique grave (diabète, cancer, obésité) chute de 20 % (l0 % chez les femmes).
Un score tout simplement deux fois plus élevé que ce que permettent les recommandations officielles. Et le Pr Willett d'insister sur l'utilité des compléments alimentaires même si l'on respecte les conseils de la pyramide « parfaite» !
Pour lui, les suppléments de vitamines et minéraux améliorent la santé à long terme et permettent de consommer moins d'aliments posant problème. Il préconise ainsi la supplémentation de calcium afin de limiter la consommation de produits laitiers, dont la composition nutritionnelle ne fait plus l'unanimité (graisses et sucres naturels parfois mal tolérés par l'organisme).
Avons-nous besoin de complément alimentaire malgré une alimentation équilibrée ?
La réponse est oui. Bien entendu, choisir correctement ses aliments et ses modes de cuisson est crucial. Il ne faut pas croire que les compléments alimentaires remplacent une belle et bonne assiette complète et équilibrée ! Mais les techniques de production, de conservation, de préparation et les habitudes alimentaires étant ce qu'elles sont, il est quasiment impossible de se procurer son quota d'éléments protecteurs, voire totalement irréalisable pour certains éléments.
Par ailleurs, non seulement manger parfaitement équilibré ne suffirait pas à combler tous nos besoins, mais en plus ce régime alimentaire "modèle" n'est pas pour demain. Parce qu'il est bien beau de répéter comme une ritournelle "il suffit de manger diversifié et équilibré pour obtenir toutes les vitamines et minéraux dont on a besoin" (ce qui est faux), si dans les faits, ce bel idéal n'est pas atteint, ça part mal.
Et justement, il est loin d'être atteint. 54 % d'entre nous ne consomment jamais de poisson, (adieu oméga 3), à peine 7% avalent 5 fruits et légumes par jour (ce qui pourtant représente le minimum), on grignote de plus en plus mais on fait de moins en moins de repas complet, on avale de plus en plus de plats préparés.
Tous les spécialistes qui se sont sérieusement penchés sur la question admettent qu'il est aujourd'hui impossible de combler nos besoins en micronutriments par le seul biais de l'alimentation. En outre, les chercheurs constatent un déséquilibre dans la répartition de la ration énergétique.
APPORTS | HOMMES (RÉELS) | FEMMES (RÉELS) | RECOMMANDÉS |
Glucides (%) | 43 % | 42 % | 50 - 55 % |
Lipides (%) | 40 % | 40 % | 30 - 35 % |
Protides (%) | 17 % | 18 % | 11-15 % |
Autrement dit : nous ne mangeons pas convenablement malgré la surabondance alimentaire.
Quels déficits les plus courants en vitamines et en minéraux ?
En dehors de cas particuliers, on ne souffre pas de vraies carences en France. En revanche, la quasi-totalité de la population présente des déficits. Souvent, on ne s'en doute même pas car les conséquences sont lentes à apparaître. Mais si l'on fait une prise de sang, on constate facilement ces manques, même minimes. La fatigue, le stress, les petits troubles cutanés s'installent, mais on ne fait pas le rapprochement avec son alimentation. Et peu à peu, l'immunité s'affaiblit, le stress devient anxiété, la peau manifeste davantage son mécontentement...
QUELS SONT LES DÉFICITS EN VITAMINES ET MINERAUX DANS LA POPULATION ?
HOMMES % | FEMMES % | |
Vitamine BI | 56,5 | 56,3 |
82 | 39,5 | 41,2 |
B3 | 35,8 | 44,9 |
B6 | 60,3 | 54,9 |
B9 | 39,7 | 51 |
B12 | 2,7 | 10,7 |
C | 29,4 | 29,3 |
E | 42,5 | 42,8 |
D (hiver) | 75 | 75 |
Calcium | 34,1 | 37 |
Magnésium | 30 | 37 |
Fer | 9,2 | 30,9 |
Source, Les Français tels qu'ils mangent, Serge Hercberg, Science et Vie.
Comment savoir si nous manquons d'éléments, si oui, desquels?
Certaines situations montrent à l'évidence que l'on manque de tel minéral, de telle vitamine, ou que tel composé pourrait être protecteur. Dans d'autres cas, le déficit est plus difficile à déduire, ou le style de vie de la personne prédispose à un ensemble de déficiences. Un passage chez le médecin nutrithérapeute peut être indispensable (ne confondez pas avec le nutritionniste '). Le but est alors d'établir un état des lieux précis du profil en vitamines, minéraux, acides gras, acides aminés et quelques autres éléments dits « biofacteurs ». Le médecin dispose de divers outils pour mener son « enquête» : grille de questions adaptées, bilan alimentaire, dosages sanguins et urinaires spécialisés ... À la lecture des résultats, il sait avec précision quels sont vos déficits, peut en déduire les conséquences potentielles et vous propose une stratégie de rééquilibrage.
En fonction de votre cas particulier, il vous prescrit « vos» éléments, et vous délivre des conseils alimentaires très précis, adaptés à vos besoins. Les dosages biologiques, renouvelés 3 ou 6 mois plus tard, permettront aussi de vérifier si le traitement « fonctionne» ou non, si les posologies ont été suffisantes, etc.
Vous le consulterez aussi avec profit pour prévenir le vieillissement et retarder ou éviter l'apparition de maladies, parfois graves. En effet, des anomalies biologiques peuvent apparaître des mois, voire des années, avant les premiers signes d'une maladie; or, plus on traite le mal tôt, plus il est facile de le soigner.
Autrement dit, solliciter un nutrithérapeute alors que l'on est en bonne santé n'est pas illogique, loin de là !
C'est une démarche de médecine préventive, promise à un bel avenir. Dans ce cas de figure, à l'aide de divers examens biologiques, le médecin détermine la vitesse de vieillissement de vos organes, des graisses, des sucres, des protéines, des gènes même! On peut ainsi tout mettre en œuvre pour se protéger de troubles ayant déjà affectés parents et grands parents, et que l'on ne souhaite pas subir avec « fatalité ». Un peu comme d'attacher sa ceinture de sécurité et de rouler moins vite sur les routes, sans attendre l'accident de voiture grave et les traitements longs qui s'ensuivront. Pourquoi faire de la prévention seulement sur la route ?
Oui, notamment depuis la directive européenne 2002/46/CE du 1er, août 2003. Il serait fastidieux de tout détailler ici mais, contrairement à ce que certaines voix très mal informées peuvent clamer, tous les produits sont strictement contrôlés. Les produis sont très sûrs.
En outre, en France, la même réglementation s'applique à tous les compléments alimentaires, quel que soit votre lieu d'achat (hors internet).
Seuls les vitamines et minéraux autorisés (après évaluation scientifique) figurent dans la composition, et à des taux très stricts, tenant compte des différentes catégories de la population (enfant, femme enceinte, senior...).
Diverses mentions très claires apparaissent également obligatoirement sur l'étiquette, telles que des indications sur les posologies, le mode d'emploi, les risques éventuels liés à un surdosage, les mises en garde utiles, la liste exhaustive de tous les composants du produit, etc.
Oui, s'ils sont pris n'importe comment.
Les compléments alimentaires sont constitués d'actifs, il faut donc respecter les règles d'utilisation.
Par exemple, et ce deuxième point découle du premier, certaines études scientifiques visant à évaluer l'efficacité des vitamines ou des minéraux ont été mal conçues au départ : les résultats obtenus sont forcément négatifs. Inutile de refaire la même « bêtise» chez soi, à titre individuel, Il faut être attentif à une foule de « détails» (qui n'en sont pas) pour chaque nutriment, pour chaque cas particulier.
On ne choisit pas un complément nutritionnel à la légère et rares sont les spécialistes qui connaissent vraiment la question.
Bien entendu, tous les produits que nous vous conseillons respectent l'ensemble de ces recommandations, car personne ne vous demande d'être un chimiste averti !
La très grande majorité des études de grande envergure montre des bénéfices vraiment importants suite à la prise de compléments alimentaires. Mais d'autres études d'intervention (c'est-à-dire où l'on donne des compléments à certaines personnes et pas à d'autres) ont elles aussi montré l'indéniable utilité des compléments alimentaires pour faire reculer le cancer. C'est le cas de celles menées en Chine (tous cancers) en Finlande ou aux USA (cancer de la prostate). D'innombrables études prospectives (c'est-à-dire d'observation) ont été très enthousiasmantes également.
La phrase « les compléments alimentaires c'est dangereux », cent fois entendue, ne repose non seulement sur aucun fondement, mais encore est formellement démentie par les statistiques les plus officielles. L'exemple des USA où les habitants consomment des quantités astronomiques de suppléments alimentaires en est la preuve.
Tout le monde, à un moment ou à un autre, a besoin de compléments alimentaires. Les compléments alimentaires sont à prendre ponctuellement, sous forme de cure, ou sur le long cours selon les cas.
Certaines situations « imposent » presque le recours aux compléments alimentaires. Vous vous sentirez tellement mieux ensuite. Votre satisfaction sera une preuve éclatante d'efficacité.
Parmi elles, citons :
- stress, troubles du sommeil,
- troubles digestifs,
- minceur,
- grossesse,
- fatigue (physique, nerveuse ou intellectuelle), dépression,
- douleurs musculaires, articulaires,
- exposition à la pollution,
- syndrome prémenstruel,
- ménopause,
- baisse de libido,
- pratique intensive d'un sport (compétition ou non),
- changement de saison.
Oui, s'ils sont bien adaptés à vos besoins, si vous avez été correctement conseillé, si vous ne contrecarrez pas leur efficacité par une hygiène de vie incorrecte. N'en attendez cependant pas plus qu'ils ne peuvent vous apporter.
Il n'est pas question de prétendre tout guérir, tout apaiser, tout soigner avec eux, ce serait grotesque et dangereux de le penser.
Cependant ils peuvent être mal assimilés par le corps, et c'est particulièrement flagrant pour certains nutriments, qui dépendent de la flore intestinale ou d'enzymes pour pouvoir se transformer en éléments réellement utiles pour le corps.
En préalable à toute supplémentation, il est utile de s'assurer de la santé de la flore intestinale, sinon les résultats seront médiocres voire nuls.
En effet, une flore en mauvais état est d'une part à l'origine de nombreux maux, d'autre part incapable d'assimiler correctement les micronutriments des aliments comme des compléments alimentaires.
Et donc vous serez mécontent des résultats de votre complémentation, ce qui est compréhensible.
Les rhumatismes sont parmi les problèmes de santé les plus fréquents, et plus d’un français sur dix en souffre. Rhumatisme est un mot qui regroupe en réalité près de deux cents maladies différentes (arthrite, et autre lumbago...) qui ont en commun des douleurs au niveau des articulations.
L’arthrose arrive largement en tête des rhumatismes et, passée la cinquantaine, personne n’y échappe. Qui ne s’est jamais plaint de mal de dos ou d’une tendinite ? Si la médecine classique propose de nombreux médicaments pour lutter contre l’inflammation et la douleur, ceux-ci ont l’inconvénient d’être souvent mal supportés, en particulier par l’appareil digestif.
Surtout, il est important de ne pas prendre de médicaments qui ne traitent que la douleur, car il faut aussi favoriser la reconstruction du cartilage et la reminéralisation du système ostéo-articulaire.
Votre dos est sollicité 24 heures sur 24. Vous le mettez, en effet, à l’épreuve chaque fois que vous soulevez une charge, lorsque vous êtes assis, debout ou allongé. Avec le temps, les effets d’une mauvaise position, d’un excès de poids ou de mouvements maladroits peuvent être dévastateurs.
Le saviez-vous ? nous bougeons notre dos plus de 2000 fois par jour. Mais un mouvement sur trois que nous lui faisons subir est nocif.
Quels sont les risques ?
La plupart des gens ont, au départ, un dos en bon état, et tant qu’il le reste, lui accordent
peu d’attention. Ils s’interrogent rarement sur ce qu’il faudrait faire pour le garder en bonne santé; et pourtant, il est nécessaire d’avoir certaines connaissances pour éviter l’apparition, à terme, de douleurs continuelles. Il est difficile de revenir en arrière, mais une personne bien informée peut mettre fin à des années de mauvaises habitudes et agir préventivement en traitant bien son dos et en effectuant les mouvements de tous les jours en toute sécurité.
Le dos est une mécanique puissante, mais délicate. Comme toutes les machines, il a besoin de soins et d’attention pour bien fonctionner. Si vous souhaitez le garder en bon état de marche, il faut connaître son fonctionnement et apprendre comment les muscles, les os et tous ses rouages travaillent de concert pour le garder puissant et équilibré.
Les os et les articulations
La colonne vertébrale est faite de vingt quatre os : les vertèbres alignés en trois courbures souples. La colonne est dite “équilibrée” quand aucune de ces trois courbes ne devient prédominante. Les mouvements s’effectuent grâce à la souplesse des articulations, le contact entre les vertèbres étant amorti par les disques.
Les muscles
Les muscles puissants encadrant la colonne vertébrale soutiennent votre dos, conservent son équilibre et lui confèrent une grande flexibilité. Tous ces muscles travaillent ensemble, la faiblesse d’un seul d’entre eux affecte donc l’ensemble, risquant ainsi de compromettre l’équilibre de la colonne vertébrale toute entière.
Les disques
Les disques font office d’amortisseurs. Disposés entre chaque vertèbre, ils permettent aux articulations de bouger en douceur. Quand on est en mouvement, les vertèbres exercent une pression sur les disques qui, lorsqu’ils sont en bon état, sont élastiques et permettent tous les mouvements.
Notre squelette compte 200 articulations qui assurent une double fonction en permanence :
1) permettre le mouvement : nous porter, nous déplacer, tendre le bras, fléchir les genoux, bouger la tête, le corps, etc...
2) amortir les chocs : dans la marche, la gravitation, la course, le déplacement en général.
Une articulation est généralement composée de deux os qui se trouvent l’un en face de l’autre. Chaque extrémité de ces os est recouverte de cartilage, qui est l’élément élastique chargé d’absorber les pressions et réduire les frottements. Pour assurer la souplesse de l’ensemble, la membrane synoviale tapisse la cavité articulaire. Elle sécrète la synovie ou liquide synovial qui va jouer le rôle de lubrifiant dans l’articulation. L’ensemble de ces éléments constitue le principe d’une articulation en bon état de marche. Mais l’articulation est sollicitée des milliers de fois dans une journée, ce qui provoque avec l’âge un phénomène d’usure.
Que se produit-il alors ?
Il y a tout d’abord une dégénérescence des cartilages, associée le plus souvent à des phénomènes inflammatoires : ce qui provoque la douleur.
A la longue, même les os finissent par être altérés et cette détérioration lente peut entraîner alors des déformations articulaires. C’est donc l’usure, et plus précisément la dégradation des points de contact à l’intérieur de l’articulation qui est responsable des rhumatismes et des douleurs qui y sont liées, ou encore des séquelles dues à des fractures, ou à une usure précoce provoquée par le sport.
Avec le temps hélas, peu de personnes échappent aux rhumatismes, et plus on avance en âge et plus les douleurs apparaissent, et gagnent du terrain. Mais des solutions existent, c’est ce que nous allons voir un peu plus loin.
Toutes nos articulations, si fidèles jusque-là, qui nous portent, qui nous permettent de marcher, de tendre les bras, ou de fléchir les genoux, à force de bons et loyaux services, finissent toutes un jour ou l’autre par s’user. Et de ce bel édifice minéral qui forme notre squelette, la colonne vertébrale est bien souvent la première à nous avertir et à crier gare. C’est elle en effet qui est la plus sollicitée.
La colonne vertébrale, cette charpente vitale qui soutient tout individu est comparable à une chaîne qui serait composée de maillons : de 32 articulations qui sont les vertèbres. Il suffit qu’un seul maillon de cette chaîne soit défaillant pour que les autres maillons souffrent aussi et déclenchent de multiples contractures musculaires réactionnelles.
Très souvent, la douleur oblige le reste de notre corps à rectifier ou compenser notre posture, ce qui a pour effet de déclencher d’autres douleurs ailleurs, d’autres contractures musculaires.
Une colonne vertébrale déséquilibrée
La colonne vertébrale est déséquilibrée quand elle perd ses trois courbures naturelles. Toute la journée, elle est étirée, écrasée. Soulever des charges de manière inadéquate, s’avachir sur un siège, ou avoir un ventre proéminent, font de vous une cible toute désignée pour le mal de dos
Soulever des charges | Mauvaise position |
Mauvaise condition physique |
- Quand on soulève une charge en la portant loin du corps, les trois courbures de la colonne vertébrale ne sont plus alignées; cela fragilise le dos. En rapprochant la charge de soi, on allège la pression exercée sur le dos.
- Quand on est assis sans que le dos soit soutenu, la partie supérieure du corps exerce une pression importante sur les vertèbres et les disques; avec le temps, l’alignement de la colonne vertébrale se dérègle de manière importante.
- Un ventre proéminent représente une charge qui tire la colonne vertébrale vers l’avant, dérangeant l’alignement de ses trois courbures; les abdominaux s’affaiblissent et les dorsaux se raidissent, augmentant les risques de lésions du dos.
Que se passe-t-il ensuite ?
Des problèmes de dos de plus en plus importants peuvent survenir avec les années, comme la déchirure d’un disque après un mouvement brutal. Le noyau gélatineux du disque risque alors de s’échapper par cette déchirure; cela représente une cause fréquente de douleurs lombaires. Par la suite, les disques s’amincissent et les vertèbres entrent en contact direct les unes avec les autres; cela peu léser les nerfs qui prennent naissance dans la moelle épinière située à l’intérieur de la colonne vertébrale.
Que ce soient des vertèbres cervicales au niveau du cou, ou une vertèbre dorsale, ou lombaire, qui provoque ce “mal de reins” bien connu, la douleur et les contractures envahissent alors le dos. Et si elle dure, le diagnostic tombe généralement au vu des radios : ARTHROSE
L’Arthrose touche pratiquement 2 personnes sur 3, chez les plus de 60 ans ! pourquoi en sont-elles les principales victimes !
Comme nous l’avons vu, le dos et la colonne vertébrale restent particulièrement exposés, mais d’autres articulations du squelette peuvent bien sûr souffrir aussi : les hanches, les genoux, les mains, les poignets, les doigts, etc... Avec l’âge, l’ensemble des tissus du corps se déshydrate. A l’adolescence il renferme 80 % d’eau, alors qu’à l’âge mûr, il n’en possède plus que 60%. L’articulation devient alors moins bien lubrifiée, les cartilages moins lisses, elle se rouille petit à petit et sa mobilisation dans certains cas peut alors devenir douloureuse.
Comme la peau qui se déshydrate, manque de souplesse et finit par se rider, l’arthrose serait “la ride du cartilage”. La dégradation lente du cartilage vient essentiellement de la déshydratation des tissus.
Articulation de la hanche
Cartilage usé (Arthrose) |
Cartilage sain |
Une fois que l’arthrose est apparue dans l’articulation, elle ne se laisse plus déloger de la cavité articulaire, qui est pour elle le refuge idéal. L’articulation devient alors douloureuse au moindre mouvement, les muscles se contractent en permanence pour limiter sinon interdire ces mouvements articulaires douloureux : c’est l’installation des contractures. Les muscles tirant en permanence sur les tendons, ceux-ci s’enflamment : c’est ce que l’on appelle “les tendinites”, qui à leur tour augmentent la douleur à chaque mouvement des articulations et créent un véritable handicap en rendant difficile, puis rapidement impossible, la plupart des mouvements nécessaires à la vie courante.
Sur la colonne vertébrale, les conséquences sont encore plus désastreuses. Non seulement douleurs et contractures sont plus douloureuses, moins bien supportées et plus handicapantes, mais elles interdisent la moindre flexion.
Mais il y a plus grave encore, les contractures déstabilisent l’empilement des vertèbres de toute la colonne vertébrale, créant des pincements et leurs conséquences : “les becs de perroquet” et les pincements des racines nerveuses qui en émergent. Ces pincements de nerfs sont encore plus douloureux et plus handicapants. Ils peuvent même entraîner une paralysie totale nécessitant une intervention chirurgicale rapide.
Vous l’avez compris, votre dos et vos articulations peuvent souffrir, c’est pourquoi vous devez en prendre soin chaque jour en appliquant quelques principes simples d’hygiène et de santé. Il faut apprendre à votre “machine corporelle” comment effectuer efficacement les mouvements de la vie de tous les jours en toute sécurité, que vous soyez debout, assis ou allongé. Les bons gestes et les bonnes positions préservent votre colonne vertébrale en maintenant ses trois courbures alignées. Ce n’est pas tout : ils peuvent aussi améliorer votre force et votre souplesse.
Soignez la posture
« Tiens toi droit », qui ne l’a jamais entendu ?
Pourtant ce conseil est sans doute le meilleur que l’on puisse vous donner pour vaincre le mal de dos. De nombreuses situations nous contraignent à des postures qui tordent, vrillent notre dos. Il faut penser à chaque instant à maintenir le mieux possible la droiture de la colonne vertébrale.
Se tenir "droit" c'est aussi mieux répartir les charges pondérales le long d'un axe vertical, ce qui a pour effet de soulager de nombreuses articulations qui pourraient à la longue être victimes d'arthrose.
Pensez à choisir de bonnes chaussures, confortables et pas trop hautes, car elles peuvent désagréablement modifier la cambrure du corps et provoquer arthrose ou mal de dos.
Il suffit, pour éviter de nombreux désagréments, d’adopter des gestes simples et quotidiens. Dès le lever, ne vous jetez pas hors du lit comme un boulet. Prenez le temps de mettre en ordre l’ensemble de vos articulations : sortez d’abord lentement les jambes du lit, puis asseyez-vous tranquillement. Alors seulement, après quelques minutes, vous pouvez vous lever, et vous étirer afin de redonner la souplesse à votre corps. Pensez, tout au long de la journée, à effectuer des gestes d’étirement, assis ou debout, votre corps restera ainsi plus souple et moins douloureux. Enfin, le soir, avant de vous coucher, pratiquez encore quelques extensions.
Bougez !
La sédentarité est un des premiers responsables de la survenue des problèmes d’arthrose et de mal de dos. Il est nécessaire de pratiquer un minimum d’activité sportive, mais à condition de ne pas traumatiser à l’excès vos articulations. Certains sports sont à proscrire, comme les sports de force, le tennis ou le golf qui vrillent et affaiblissent les articulations, le rugby, le foot, trop violents, la brasse qui cambre le dos, etc...
La marche rapide, le jogging sur terrain meuble, le vélo, la natation sur le dos, le ski de fond sont par contre des sports tout à fait indiqués au maintien de votre santé articulaire.
Mesurez vos mouvements
Dans la vie quotidienne ou professionnelle, de nombreux gestes peuvent être à l’origine de troubles articulaires. Soulever une charge peut facilement provoquer une lombalgie (le classique tour de reins) : pensez à vous baisser en pliant les jambes et non pas en vous courbant, vous maintiendrez ainsi une répartition verticale des charges, ce qui soulagera d’autant votre colonne vertébrale.
Éviter de pratiquer des travaux en force de façon prolongée. De même pour les travaux où les gestes sont répétitifs, car vous risquez d’accumuler un stress trop important sur vos muscles et vos articulations.
Prenez le temps de vous détendre et de laisser reposer votre corps.
A chaque mouvement, pensez en économie. Il existe toujours une position ou un geste qui soulagera les articulations les plus fragiles. N’hésitez pas à utiliser des outils destinés à réduire votre effort.
Soulagez vos articulations
Tout le monde connaît l’effet apaisant d’une poche de glace sur une entorse ou d’une bouillotte sur un muscle endolori. La chaleur comme le froid peuvent procurer un soulagement, malheureusement souvent temporaire de la douleur.
La chaleur a une action relaxante sur les muscles. Elle soulage les contractions douloureuses, stimule la circulation sanguine et favorise l’élimination des toxines. On peut l’appliquer localement, par exemple avec un gel de massage chauffant, ou de façon globale en prenant une douche bien chaude (il faut éviter le bain qui a un effet amollissant). L’application de chaleur est par contre moins conseillée sur des articulations enflammées, car elle peut aggraver la situation.
Le froid combat efficacement les signes de l’inflammation en réduisant la douleur et le gonflement articulaire. Par son action de constriction des vaisseaux sanguins, il ralentit l’ensemble des processus nerveux et inflammatoires. Il provoque un engourdissement localisé de l’articulation atteinte.
Outre l’application d’un sac de glace ou d’une compresse froide sur l’articulation enflammée, on peut utiliser tout aussi efficacement un gel de massage à effet froid, pratique depuis longtemps utilisée par la plupart des sportifs de haut niveau et même les sportifs amateurs.
Par ces simples conseils de bon sens, vous pourrez prévenir et apaiser la plupart des petits problèmes quotidiens. Mais soulager votre dos et vos articulations passe aussi impérativement par une action en profondeur sur la nutrition et les apports en éléments essentiels protecteurs.
Actuellement, il est quasi impossible de reconstituer un cartilage endommagé. Mais grâce à la phytothérapie, il est possible aujourd’hui de combattre efficacement les douleurs et leurs contractures pour lutter contre les conséquences handicapantes de l’arthrose et mettre en oeuvre une stratégie de prévention, le but étant d’éviter les poussées douloureuses, voir inflammatoires. Et surtout empêcher que le mal ne progresse.
Protéger le cartilage
Le cartilage est principalement constitué d'une matrice solide qui contient des fibres de collagène et des protéoglycanes qui sont les principales responsables de l'élasticité et de la résistance du cartilage. Ces deux éléments sont synthétisés par les cellules cartilagineuses. Deux molécules particulières interviennent dans leurs fabrication : la glucosamine et le chondroïtine sulfate. Si ces molécules font partie intégrante du tissu cartilagineux, on peut aisément les trouver naturellement dans certains produits d'origine marine.
Parmi les études les plus récentes, deux produits d'origine marine ont prouvé leur efficacité dans la régénération du tissu cartilagineux. Ils sont extraits de façon naturelle du cartilage de certains poissons, comme le requin. Parfaitement assimilés par l’organisme, ils agissent en toute sécurité, rapidement et efficacement, tant contre la douleur que l’inflammation. Et les résultats sont vraiment extraordinaires. A tel point que d’importants travaux scientifiques sont actuellement en cours et intéressent de nombreux médecins et thérapeutes qui défendent avec ferveur les formidables vertus des produits naturels et biologiques encore trop peu connues du grand public.
La glucosamine active la synthèse des protéoglycanes et du collagène par les cellules cartilagineuses. Elle tient une place de premier plan dans la construction et surtout la régénération du tissu cartilagineux. Elle lutte en plus contre l’oxydation cellulaire qui accompagne l’inflammation et possède une action anti-douleur tout aussi efficace que de nombreux médicaments modernes, sans en avoir les inconvénients sur la santé. Bien qu'ayant une activité anti-inflammatoire légèrement plus faible que celle des médicaments classiques de référence, elle est 1000 fois moins toxique, ce qui justifie son intérêt dans le traitement et la prévention des rhumatismes.
Le chondroïtine sulfate augmente la production de protéoglycanes. Il empêche la dégradation des fibres de collagène et protège les cellules cartilagineuses contre les agressions extérieures. Plus qu’une action simplement protectrice, le chondroïtine sulfate ralentit sensiblement l’usure du cartilage, d’autant plus s’il est soumis à de rudes charges. Son action contre la douleur est puissante.
Glucosamine et chondroïtine sulfate ont une efficacité encore plus grande lorsqu’ils agissent en synergie, ainsi que l’ont prouvé plusieurs études scientifiques qui ont évalué leur efficacité dans l’arthrose du genou et les douleurs vertébrales. Chaque fois, l’amélioration de la mobilité a été rapide. L’état inflammatoire a été significativement réduit, sans aucun effet secondaire indésirable.
La principale source externe de glucosamine et chondroïtine est le cartilage de poisson, et plus particulièrement le cartilage de requin qui possède en plus la faculté de renforcer les défenses naturelles de notre organisme. C’est aussi la garantie d’un produit de haute pureté biologique.
Des plantes reminéralisantes et antalgiques
Le respect d’une bonne minéralisation osseuse et articulaire est essentiel dans la lutte contre les douleurs. Certaines plantes ont depuis longtemps prouvé leur efficacité dans le maintien d’une bonne minéralité et dans la lutte contre la douleur.
Le bambou est en fait un roseau qui peut atteindre plusieurs mètres de haut. Cette plante commune du sud asiatique est maintenant acclimatée dans de nombreux pays. Sa forme rappelle celle de la colonne vertébrale, ce qui a sans doute attiré l’attention des médecins il y a des siècles de cela. Il est maintenant prouvé que l’exsudat tiré de sa tige est un excellent reminéralisant. Cet exsudat est particulièrement riche en silicium organique, un minéral qui intervient dans la synthèse osseuse, mais qui stimule aussi la production de collagène articulaire et renforce ainsi sa résistance.
La reine des prés, plante commune des régions humides de nos latitudes, possède, outre ses propriétés anti-inflammatoires, une action antalgique spécifique. Elle contient en effet des dérivés proches de l’aspirine. Elle représente ainsi une excellente alternative aux traitements médicamenteux souvent mal supportés. Elle est riche en oligo-éléments participant à la reminéralisation et à la protection des articulations.
La reine des prés possède également des propriétés détoxifiantes qui permettent de drainer en profondeur l’organisme pour faciliter l’élimination des toxines et des déchets métaboliques souvent à l’origine des douleurs articulaires.
Le cassis a une activité anti-inflammatoire comparable à celle de la reine des prés, sans aucun inconvénient. Il améliore aussi l’élimination des toxines, souvent mises en cause dans les phénomènes douloureux. On l’utilise d’ailleurs depuis des centaines d’années pour soulager les poussées douloureuses de l’arthrose et contre les lombalgies.
L’harpagophytum est une plante spécifique du sud de l’Afrique. Son surnom de “griffe du diable” lui vient de ses fruits portant des crochets recourbés qui paraissent sortir de la terre pour emprisonner les pattes des antilopes. Les racines sont riches en glucoiridoïdes douées de propriétés anti-inflammatoires dont l’efficacité est remarquable dans le traitement des rhumatismes et de l’arthrose. L’harpagophytum agit sur la douleur et sur l’inflammation. Il améliore nettement la mobilité des articulations remplaçant avantageusement les traitements classiques anti-inflammatoires car il permet d’en diminuer les doses et il est dénué de toute toxicité.
Il ne provoque pas d’effets indésirables notamment de maux d’estomac.
Les sportifs l’utilisent aussi avec succès pour éviter les tendinites et les douleurs articulaires dues à l’effort.
La racine d’harpagophytum favorise aussi l’élimination de l’acide urique et à ce titre est efficace dans le traitement de la goutte, où il existe une composante inflammatoire. De très nombreuses études cliniques sont venues confirmer ses propriétés. L’harpagophytum existe en gélule et aussi en gel de massage pour une action locale complémentaire anti-inflammatoire, antalgique et décontracturante.
Dépourvue de toute substance toxique, l’harpagophytum est donc fort salutaire pour tout le système.
Ces plantes se présentent de plus en plus souvent en association, sous la forme d’extraits plus efficaces, permettant une plus grande synergie d’action.
Aussi, vous pourrez retrouver sur ce site des produits spécifiquement adaptés aux besoins de vos articulations, commercialisés exclusivement par la Société de Produits Naturels qui fabrique depuis de nombreuses années des produits véritablement efficaces pour soulager les douleurs d’origines rhumatismales, parmi lesquels :
la gamme BAUME DU SIAM AU GINSENG, HCO, ARTHROFLEX, ARTHROGEL24 et HARPAGOPHYTUM.
Le formidable BAUME DU SIAM AU GINSENG, que l’on surnomme également l’anti-douleurs absolu ! 100 % à base de principes actifs naturels, ce remède agît comme un puissant antalgique d’action locale, capable de neutraliser la douleur en quelques minutes, sans aucun effet secondaire.
Quelque soit votre âge, ce baume soulage durablement les douleurs dans le dos (sciatique, lumbago, lombalgie, dorsalgie...), douleurs musculaires (courbatures, foulures, crampes, torticolis...), douleurs articulaires (rhumatismes, arthrose, coxarthrose, périarthrite...), et la liste est encore longue.
Vous pourrez également essayer les ampoules HCO mise au point par la société Les Produits Naturels. Grâce à ses vertus, cette formule a redonné espoir à de nombreuses personnes qui souffraient de douleurs rhumatismales parfois insoutenables.
De récents travaux scientifiques indiquent même que la formule HCO serait capable de ralentir considérablement la destruction du cartilage.
En complément, vous pourrez également vous soulager rapidement avec le concentré chauffant ARTHROFLEX. Sa formule associe la griffe du diable (harpagophytum) ainsi qu’une composition d’huiles essentielles destinées à décontracter le métabolisme musculaire : la citronnelle, la coriandre, le cumin, l’eucalyptus, le gingembre, la marjolaine, la sauge. S’ajoute à cette composition, le capscium bien connu pour calmer les douleurs et les contusions.
A essayer en particulier, ARTROGENOL qui est certainement le meilleur produit pour répondre aux besoins nutritifs de vos articulations. L’association d’extrait marin de cartilage de requin, de plantes protectrices et anti-inflammatoires synergiques et de cuivre en font un acteur essentiel pour le bienfait de vos articulations qui retrouveront et conserveront rapidement jeunesse, souplesse et mobilité.
Dosé de façon optimisée, ARTROGENOL diffuse progressivement ses principes actifs, sans aucun effet secondaire, donc sans inconvénient.
Elle peut rester minime. Elle peut aussi s'aggraver. L'insuffisance veineuse chronique est à prendre au sérieux dès les premiers symptômes.
Vous ressentez des lourdeurs, des gonflements dans les jambes ?
Ce sont peut être les signes d'une insuffisance veineuse. Une maladie touchant les veines superficielles et/ou profondes. Et qui, parfois bénigne, peut évoluer jusqu'à la formation de varices (veines dilatées en permanence) ou plus grave, d'œdèmes et de modifications de la peau, puis d'ulcères (plaies). L'insuffisance veineuse n'augmente pas le risque de phlébite, mais les risques de complicatio chroniques sur le long terme sont bien réels. Il faut les éviter le plus tôt possible !
"Dès l'apparition de symptômes, le mieux est de consulter, recommande le Dr Sophie Blaise, médecin vasculaire au CHU de Grenoble. Après un premier examen clinique, le médecin estime si le port de chaussettes ou de bas de contention suffit. Un écho doppler peut s'avérer nécessaire pour voir la forme de la maladie et éventuellement envisager un traitement".
Aujourd'hui des traitements endovasculaires constituent une alternative aux opérations chirurgicales (suppression de la veine malade). Telle l'écho-sclérose mousse : un produit injecté à l'intérieur de la veine pour rétracter les parois l'une sur l'autre. Une méthode efficace pouvant être pratiquée sans hospitalisation et sans anesthésie.
"D'autres méthodes comme le laser ou la radio-fréquence, restent moins fréquentes", explique le Dr Blaise. Et ces médicaments qui améliorent la tonicité des parois des veines? "
"Les veinotoniques trouvent leur intérêt en complément d'un traitement par contention, précise le docteur. Ils sur les symptômes pour soulager les maux".
Chaleur redoutée :
Les causes à l'origine de l'insuffisance veineuse sont variées. La maladie peut venir d'un problème anatomique : des valvules abimées n'assurent plus le retour veineux dans les membres inférieurs.
Aussi, les personnes debout ou assises de manière prolongée et celles qui piétinent. L'excès de poids, lui, constitue l'un des facteurs aggravants de la maladie.
L'été, attention, la chaleur favorise la dilatation des vaisseaux et accentue les symptômes !
La sensation de jambes lourdes se fait plus pénible. Nous vous conseillons l'utilisation de notre produit tonijambes (rubrique bien-être et confort).
Pensez, en prévention, à porter des contentions élastiques et des chaussures confortables. Les douches fraiches de la cheville à la cuisse peuvent vous soulager.
Marchez, faites de l'exercice. Surélevez vos jambes la nuit et surtout demandez un avis médical.
Du lundi au vendredi de 8h30 à 17h00