La lavande à feuilles étroites ou lavande vraie ou lavande officinale appartient à la famille des Lamiacées. C’est un sous-arbrisseau vivace haut de 20 à 60 cm, abondant sur les coteaux calcaires des montagnes du Midi, entre 400 et 2 000 m d’altitude. On le rencontre de l’Espagne à la Croatie et de la France à l’Algérie. Ses tiges simples, non ramifiées, portent, des feuilles opposées, étroites et allongées, de couleur grisâtre, et de petites fleurs d’un bleu violacé, à deux lèvres, réunies en denses épis terminaux. Toute la plante et surtout les inflorescences dégagent au froissement une délicieuse odeur aromatique.
La lavande ne nous fournit pas seulement un parfum rafraîchissant et un antimite estimé. Elle possède aussi des vertus médicinales non négligeables. Leclerc lui reconnaissait, au début du siècle dernier, le pouvoir d’ « émousser la sensibilité douloureuse » et de combattre la fièvre. Tonique et cordiale dans les cas d’inflammation des ganglions due à la tuberculose, d’anémie suite à une carence en fer et de leucorrhée.
La lavande à feuilles étroites renferme une essence aromatique, particulièrement riche en acétate de lynale et en linalol.
Les vertus calmantes de la lavande sont appréciées en cas d’insomnies, d’irritabilité, voire de dépression. Elle est renommée aussi comme « plante céphalique », c’est-à-dire qu’elle apaise les migraines, maux de tête et vertiges, ce qui la rend encore plus utile dans les grippes.
Stimulante et aromatique, la lavande facilite la digestion. Elle combat les coliques, les ballonnements et les flatulences.
On la recommande comme antispasmodique dans les toux quinteuses de certaines affections respiratoires telles que l’asthme, la coqueluche ou la grippe. C’est aussi un antiseptique qui modifie les sécrétions bronchiques. Les applications externes de lavande sur la région des bronches sont excellentes dans les maladies aiguës des poumons comme la congestion pulmonaire ou la pneumonie.
Diurétique et stimulant la sudation, elle n’est pas sans utilité dans le traitement des rhumatismes, d’autant plus qu’elle apaise les douleurs.
L’huile essentielle distillée des sommités fleuries se montre antiseptique et antibactérienne. Elle est appliquée avec succès sur les plaies, les brûlures, les piqûres d’insectes et les démangeaisons.
En massage sur les tempes, elle soulage les maux de tête et permet une salutaire détente nerveuse qui favorise le sommeil. Sa toxicité est faible.
Utilisation interne :
- Infusion : 15 à 30 g de fleurs par litre d’eau. Prendre 3 ou 4 tasses par jour.
- Vin stimulant : faire macérer la même dose de sommités fleuries, pendant 15 jours, dans un litre de bon vin rouge. Prendre 4 cuillérées à soupe par jour.
Utilisation externe :
L’infusion ci-dessus peut servir en injections contre les pertes blanches, en inhalations contre les affections des bronches et du larynx, en compresses contre les coupures et les contusions, en bains toniques pour les enfants.
- Teinture alcoolique : faire macérer 100 g de fleurs pendant un mois dans 500 g d’alcool. Cette teinture sert à des multiples usages : en frictions contre les bronchites et névralgies ; pour désinfecter les plaies et blessures ; pour dissiper la migraine ; comme antispasmodique, sur un morceau de sucre, contre le hoquet et les spasmes d’estomac ; comme dentifrice antiseptique ; comme eau de toilette.
- Huile de lavande. Recommandée contre les douleurs, pour guérir les blessures et l’eczéma sec, et résorber l’enflure à la suite d’une chute. Faire macérer 3 jours au soleil une poignée de fleurs dans un litre d’huile d’olive. Passer et remettre des fleurs fraîches, jusqu’à ce que l’huile soit très parfumée.
Contre les piqûres d’insectes et, parait-il, les morsures de vipère, froisser quelques feuilles et appliquer leur suc sur la plaie (les chasseurs procèdent de cette façon quand leur chien est mordu par une vipère).
Un sachet de lavande placé sous l’oreiller a la réputation de calmer les migraines et de procurer un sommeil réparateur.
Autres espèces :
Plusieurs espèces voisines de la plante sont également utilisées.
La lavande à larges feuilles est parfois appelée lavande aspic, spic, lavande mâle ou faux nard. De plus haute taille que la lavande vraie, elle croit dans les lieux arides de tout le Midi, mais à une altitude inférieure à 600 m. Ses tiges ramifiées portent vers leur sommet des rameaux opposés et des feuilles assez larges. L’odeur de ses feuilles est nettement camphrée, plus forte et moins agréable que chez sa cousine d’altitude. On en retire l’ « huile essentielle de lavande aspic », rarement commercialisée.
L’hybride naturel entre la lavande vraie et la lavande aspic est largement cultivé sous le nom de « lavandin ». C’est lui qui compose les magnifiques champs violets du plateau de Valensole et de la Drôme. La vigueur de ses grosses touffes et sa teneur exceptionnelle en essence en font le favori des agriculteurs. L’huile essentielle qui l’on distille de ses gros épis n’est pas sans vertus en cas de problèmes respiratoires et de refroidissements.
La lavande stoechade croît dans tout le bassin méditerranéen. Nommée d’après des îles d’Hyères, les Stoechades, elle ne se plaît que sur les coteaux siliceux, non loin du littoral. Son aspect intrigue : les tiges, densément couvertes d’étroites feuilles blanchâtres, se coiffent d’épis ramassés de petites fleurs pourpres foncées, surmontés d’u bouquet de grandes bractées gaiement violacées. Ses fleurs à l’arôme lourd et camphré servent à faire les sirops officinaux sudorifiques, toniques et excitants appelés « sirop de stoechas ». Son huile essentielle est souveraine contre les otites séreuses.
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