Le lierre grimpant est une plante grimpante commune sur les rochers, les vieux murs et les arbres qu’elle cache de son épais manteau. On la rencontre en Europe, en Asie et en Afrique du Nord. Ses tiges atteignent des longueurs inimaginables : parfois plus de 50 m. elles rampent sans discontinuer sur le sol des sous-bois, puis grimpent à l’aide de leurs courtes racines modifiées en crampons. Les feuilles coriaces du lierre sont de deux types. Celles des rameaux sans fleurs se divisent en lobes triangulaires, d’un vert foncé, marbré. Les feuilles des rameaux fleuris affectent une forme ovale ou en losange et s’égaient d’un vert plus vif, luisant. Une observation rapide les attribuerait sans hésitation à deux plantes différentes. Les petites fleurs d’un jaune verdâtre sont réunies en ombelles globuleuses. Les tiges rampantes, elles, ne fleurissent jamais. Les fruits sont des billes noires et charnues, cerclées au sommet.
De tout temps, le lierre attira l’attention de l’homme. Les anciens Égyptiens l’avaient consacré à Osiris. Pour les Grecs et les Romains, il préservait de l’ivresse et on l’avait de ce fait dédié à Bacchus, dieu du vin. Le lierre symbolisait la victoire du guerrier. C’était aussi l’une des plantes de la pharmacopée des druides. (Son nom latin Hedera est dérivé du celtique hedra, qui signifie « «corde».) Attribut des petites divinités secondaires, le lierre était utilisé au point de vue médicinal contre la toux, la coqueluche et déjà contre la cellulite. Mais il fallait cueillir ses feuilles sur la tête d’une statue et les appliquer sur le front, enfermées dans une étoffe de couleur rouge….
L’écorce fut jadis utilisée contre la syphilis et contre les dartres. Le bois du lierre était renommé, en médecine populaire, contre la coqueluche et les quintes de toux. Certains paysans utilisaient un gobelet creusé dans le tronc d’un vieux lierre et y mettaient à macérer du vin destiné au malade. Cette observation conduisit un médecin de Bordeaux, François Leuret, à mettre au point une teinture de lierre grimpant contre les quintes de toux, et un laboratoire pharmaceutique qui a depuis commercialisé l’extrait.
Au Maroc, on utilisait de même couramment l’extrait du vieux tronc de lierre.
Les feuilles du lierre renferment des flavonoïdes, des saponosides triterpéniques, dont l’hédérine, des polyines, dont le falcarinol et la falcarinone, des stérols et une essence aromatique.
Le lierre grimpant appartient à la famille des Araliacées.
L’ESCOP préconise l’usage des feuilles de lierre contre les troubles respiratoires, en particulier dans les affections bronchiques chroniques. On n’emploie pas l’infusion, mais des préparations à base d’extrait sec : comprimés, suppositoires et gouttes alcoolisées, bien plus efficaces que le jus.
L’usage classique du lierre demeure la cellulite. Beaucoup de pommades sont à base de lierre grimpant. La plante détend la peau crispée et, surtout, calme les douleurs provoquées par la cellulite. Elle diminue l’empâtement de façon notable et assouplit les régions envahies par les nodosités et les placards caractéristiques de cette maladie du tissu conjonctif.
Elle agit de façon remarquable ainsi sur les vergetures provoquées par la distension des téguments (grossesse, obésité). On la met également à profit contre les crevasses, les gerçures et les piqûres d’insectes.
C’est, de plus, un excellent remède des douleurs rhumatismales, des névralgies, du lumbago, de la sciatique.
On utilise également les feuilles de lierre pour les problèmes du foie, de la rate et de la vésicule biliaire.
L’extrait de bois de lierre se montre expectorant et antifongique. On s’en sert traditionnellement pour calmer la toux. Il pourrait détruire la douve du foie.
Utilisation interne :
- Alcoolature de feuilles de lierre. Faire macérer 10 g de feuilles fraîches dans 100 g d’alcool. Prendre, en 5 prises, de 10 à 40 gouttes par jour. Ne pas dépasser la dose.
Utilisation externe :
- Décoction : 200 g de feuilles qu’on laisse cuire à feu doux pendant 3 heures dans un litre d’eau. Contre la cellulite et les douleurs, imbiber des compresses de cette décoction chaude. Les compresses imbibées d’eau chaude additionnée d’alcoolature (500 g d’eau pour 2 cuillerées à soupe) sont aussi efficaces.
- Cataplasmes de feuilles fraîches broyées, qu’on renouvellera dans le même dessein, toutes les 2 heures, sur les endroits douloureux. Appliquer un cataplasme chaud chaque soir sur les amas graisseux.
- Frictions : avec le vinaigre de lierre obtenu en faisant macérer une bonne poignée de feuilles fraîches hachées dans un litre de vinaigre bouillant pendant 6 heures. Filtrer. Les feuilles ainsi macérées appliquées sur un cor douloureux sont, par ailleurs, très efficaces.
- Massages au moyen d’une huile composée de 10 g d’alcoolature de lierre pour 30 g d’huile composée de 10 g d’alcoolature de lierre pour 30 g d’huile de camomille. Si les douleurs sont particulièrement vives ou tenaces, ajouter au mélange 20 g de « baume tranquille ».
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