L'oignon est une plante appartenant à la famille des alliacées, connu depuis toujours comme étant un condiment alimentaire. Il en existe autant de variétés, aux bulbes petits ou gros, sphériques ou allongés, dont la couleur va du blanc nacré au rouge pourpre. Les feuilles sont creuses et les petites fleurs, blanches ou rosées, se réunissent en ombelles globuleuses protégées avant la floraison par une spathe membraneuse. Outre sa valeur alimentaire, l'oignon possède de précieuses vertus médicinales.
Le bulbe renferme des fructanes, des polysaccharides, des flavonoïdes, des saponosides, des stérols et une essence aromatique riche en composés soufrés, tels l'allicine et l'alliine.
L'oignon a toujours eu une solide réputation diurétique. Dans la Grèce antique, Dioscoride le recommandait cuit pour « chasser les urines » et Pline considérait son suc comme le meilleur remède de l'œdème généralisé. Platine de Crémones, au XVIe siècle, a écrit de façon imagée qu'il était propre « à ouvrir la bouche des veines et à faire yssir l'orine ». Des auteurs plus récents n'ont fait que confirmer ces opinions autorisées. Au siècle dernier, on préconisait l'oignon dans le traitement du prostatisme (hypertrophie de la prostate). Il améliorait notablement l'état des malades ou, tout au moins, permettrait de les préparer favorablement à une éventuelle intervention chirurgicale.
L'oignon est depuis fort longtemps, reconnu pour son action aphrodisiaque : les Arabes l'utilisaient en macération pour cet usage.
Vers le milieu du XXe siècle, une étude originale de cardiologues britanniques tenta de montrer qu'un régime riche en oignons frits ou bouillis, en augmentant la fluidité du sang, réduisait les risques de thrombose et d'infarctus, même si, par ailleurs, la nourriture est très riche : en somme, un régime ‘aux petits oignons » !
L'action diurétique avérée de l'oignon porte principalement sur l'élimination du chlorure de sodium : celui-ci est donc indiqué dans toutes les retentions hydrosodées (oedèmes, ascites, cirrhoses, pleurésies, péricardes).
L'oignon est doué, par ailleurs, d'une action anti-infectieuse indéniable (l'extrait d'oignon est utilisé dans les stomatites et les affections buccopharyngées), il se comporte même comme un véritable antibiotique. Cette action, jointe à celle, adoucissante, et émolliente, qui lui procure la cuisson, le rend précieux comme pectoral dans les toux rebelles et les catarrhes bronchiques.
On a reconnu à l'oignon des propriétés hypoglycémiantes. Possédant un pouvoir antiscorbutique manifeste, l'oignon est aussi un stimulant de l'appétit et de la digestion. Carminatif apprécié, il lutte contre la constipation et les flatulences, tout un désinfectant l'intestin. Cru, il est toutefois déconseillé à ceux qui souffrent d'hyperacidité, car il augmente l'acidité du suc gastrique.
- Usage externe
Pour l'usage externe, on utilise l'oignon râpé cru à défaut de moutarde. Cuit, on en fait des cataplasmes maturatifs. Un demi-oignon frotté sur une piqûre d'insecte en fait rapidement diminuer la douleur.
Le suc a été vanté contre l'alopécie par l'école de Salerne, au Moyen Age, mais qui de nous se risquerait à utiliser une lotion capillaire à la senteur rustique ? Certaines spécialistes de l'industrie cosmétique contiennent de l'extrait d'oignon censé faire pousser les cheveux
En homéopathie, l'allium est un remède classique en cas de rhume avec écoulement nasal abondant.
Cataplasmes : L'oignon cuit et chaud sera appliqué sur les abcès, les furoncles, les panaris, pour les faire mûrir.
Le suc exprimé de l'oignon cuit sous la cendre, mêlé à un peu d'huile d'olive est un excellent remède contre les brûlures et les engelures.
Un petit oignon cuit et chaud introduit dans le conduit auditif est souverain contre les douleurs d'oreilles.
Pour guérir les aphtes et les ulcérations de la bouche, on peut les toucher plusieurs fois par jour avec un bâtonnet trempé dans le suc d'un oignon cru.
- Usage interne
Comme diurétique et antiprostatique, l'oignon doit surtout être utilisé cru et à dose relativement forte : un bel oignon par jour.
Vin d'oignon : Broyer 300 g d'oignons crus et ajouter à la pulpe obtenue 100 g de miel liquide et 600 g de vin blanc léger (type vin de Savoie). Mêler et prendre 2 à 4 cuillerées à soupe par jour de ce vin.
Alcoolature d'oignon : Faire macérer 10 jours de l'oignon cru broyer dans son poids d'alcool. Filtrer et prendre 2 cuillérées à café par jour, une avant le dîner, l'autre avant le coucher, dans un demi-verre d'eau sucré. Contre le prostatisme, faire des cures de 10 jours par mois, pendant 6 mois au moins.
Oignon cuit : Contre la toux rebelle et la constipation. Les oignons farcis, la stimulante soupe à l'oignon sont alors tout indiqués.
Infusion contre la toux : On la prépare avec 4 à 6 oignons par litre d'eau et sucrés avec 100 g de miel. Passer et boire chaud par petites tasses, dans la journée.
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