Le saule, osier blanc ou saux blanc est un arbre pouvant atteindre 25 m de hauteur, mais généralement beaucoup moins élever, poussant partout en France dans les terrains frais et humides, souvent au bord de l’eau. Il appartient à la famille des salicacées. On le rencontre dans tout l’hémisphère nord. Ses rameaux flexibles portent des feuilles longues et étroites, finement aiguës au sommet. Ses fleurs vert jaunâtre sont mâles ou femelles sur le même pied. Elles se regroupent selon leur sexe en chatons pendants qui apparaissent en mars, avant les feuilles. On utilise l’écorce, les chatons et les feuilles pour leurs vertus médicinales.
Le saule était, avec le cyprès, l’une des deux plantes qui dominèrent toute la pharmacopée en Assyrie et en Babylonie. On utilisait son écorce contre les fièvres. Son action est loin toutefois de valoir celle du quinquina et ce n’est plus guère que comme succédané de ce dernier, lorsqu’il fait défaut, qu’on l’employait contre les fièvres intermittentes et grippales.
Dioscoride, au début de notre ère, et Albert le Grand, moine du XIIIe siècle, signalèrent les effets anaphrodisiaques des feuilles de saule, ainsi que Dalechamps, médecin naturaliste du XVe siècle. Ce dernier déclara sans ambages dans son Histoire générale des plantes : « Les feuilles pilées et prises en breuvage refroidissent ceux qui sont trop eschauffez en cas d’amour et mesure qui continuerait d’en prendre, elles rendroient la personne du tout inhabile à ce mestier.» Matthiole, son contemporain, utilisait les feuilles en lavement pour faire dormir.
On recommandait également les chatons aux femmes ayant un tempérament excessif… ils étaient, de plus, indiqués contre les calculs biliaires.
Leclerc a confirmé, au début du siècle dernier, ces observations concernant feuilles et chatons, et les préconisait de son côté, le soir, contre les douleurs pelviennes, l’éréthisme génital, l’insomnie et l’angoisse.
Le saule renferme des proanthocyanidols, des flavonoïdes et des glucosides de phénols et d’acides phénols, dont le salicoside, précurseur de l’acide salicylique.
Récoltée sur les pousses âgées de trois ans au maximum, l’écorce est fébrifuge. Elle peut être efficace en cas de fortes fièvres et soulage les maux de tête.
On utilise plutôt son action apéritive et tonique pour soutenir les malades relevant d’affections bronchiques et pulmonaires, ou comme astringent intestinal réputé contre les diarrhées. Surtout, on considère le saule comme l’ « arbre contre la douleur » grâce aux effets calmants de l’écorce contre les rhumatismes (chroniques ou articulaires aigus) et l’arthrite. Ses effets, dus à l’acide salicylique, sont proches de ceux de l’aspirine – moins marqués, certes, mais dénués d’effets secondaires (il ne fluidifie pas le sang et n’irrite pas la muqueuse gastrique).
Les feuilles et les chatons ont une action sédative marquée sur les organes génitaux. Leur action calmante et équilibrante aide à récupérer les forces et à retrouver le sommeil.
En usage externe, l’écorce du saule est utilisée pour son action hémostatique et astringente.
Utilisation interne :
- Poudre d’écorce : 8 à 10 g par jour.
- Décoction d’écorce : 20 à 30 g par litre d’eau. Prendre 2 ou 3 tasses par jour avant les repas.
- Vin (tonique, fébrifuge, apéritif et stomachique). 50 g d’écorce, macérée 15 jours dans un litre de vin rouge. Prendre 2 verres par jour avant ou après le repas.
- Infusion calmante : 40 à 50 g de chatons et de feuilles par litre d’eau. Prendre 3 ou 4 tasses par jour, dont une le soir au coucher.
Utilisation externe :
- Décoction prolongée : 30 à 60 g d’écorce par litre d’eau. Elle est utilisée en lavages des plaies ou des ulcères, en injections ou en gargarismes astringents.
Mêlée avec du vinaigre, la cendre de saule ou la feuille pilée avait une certaine réputation en emplâtre contre les cors et les verrues.
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